samedi 30 mai 2015

n°186
Tempête de neige en mer (1842)
William Turner



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Oeuvre : Tempête de neige en mer
Artiste : William Turner 
Année : 1842
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Romantisme
Lieu : Tate Gallery (Londres)


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Sous cet amas de couleurs floues, William Turner a ici représenté un bateau en difficulté sur une mer démontée et dont l’équipage envoie des signaux lumineux pour se guider, lors d’une tempête accompagnée de rafales de neige. Le bateau est balloté par les creux comme une coquille de noix.

En observant la toile, on ne reconnaît pas grand-chose. On peut toutefois repérer un mât portant un pavillon, une cheminée laissant échapper de la fumée et ce qui ressemble à une roue à aubes. Ces quelques indices montrent qu’il s’agit sûrement d’un steamer, c'est-à-dire un bateau à vapeur. Ce type de bateau était particulièrement vulnérable par mauvais temps car les aubes ne pouvaient fonctionner en cas de mauvais temps.

La tempête du tableau nous fait ressentir combien un bateau est violemment ballotté par les vagues, les bourrasques de vent et de neige. Pour représenter la tempête et le déchaînement des éléments, Turner dissout les formes dans une sorte de tourbillon de peinture. On devine la touche très énergique d’un pinceau : des coups de pinceau rapides et des effets de spirales. L'éclat de lumière montre la voile tendue à l’extrême.On a l’impression que Turner lui-même était pris dans la tempête !

On raconte  même que pour mieux s’imprégner des sensations, Turner est allé en pleine tempête et se faisait attacher au mât de ce bateau. "J’y suis resté quatre heures, sans croire que j’en sortirais vivant, mais résolu à en témoigner si c’était le cas" déclara-t-il un jour à un visiteur de sa galerie venu le complimenter.  Même s'il s'agit sûrement d'une histoire inventée, elle montre la volonté du peintre d'être au plus proche de la réalité d'une tempête.

Cette tempête de neige en mer fait partie d’un ensemble de tableaux que le peintre n’a jamais présenté au public de son vivant, sans doute parce qu’il savait qu’il ne serait pas compris. Dans les années 1840-1850 en Angleterre, le public appréciait une peinture avec davantage de détails réalistes. Turner, lui, préférait évoquer les choses plutôt que les décrire, afin de laisser une place à l’imagination.



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mardi 26 mai 2015

n°185
Le Musée Guggenheim (1997)
Frank O. Gehry



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Oeuvre : Le Musée Guggenheim
Artiste : Frank O. Gehry 
Année : 1997
Technique : Bâtiment en pierre calcaire d'Espagne, titane et verre traité
Epoque : Contemporain
Mouvement : Art contemporain
Lieu : Bilbao (Espagne)


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Au début des années 1980, la ville de Bilbao, dans le pays basque espagnol (au nord du pays) souffre de difficultés économiques. Le gouvernement met alors en place un gigantesque projet pour la ville afin d’y développer le tourisme. Le gouvernement basque commande alors la construction d’un grand musée, financé par la fondation Guggenheim qui y gérera les collections d’art.

Un concours international sélectionna l’architecte Frank O. Gehry pour dessiner les plans du Musée.
C’est dans ce contexte que le musée Guggenheim fut construit.

C’est un musée d’art moderne et contemporain de 24000 m² dont la moitié est destinée aux expositions d’art. Le bâtiment accueille également un grand auditorium, une librairie et des restaurants. Cette œuvre architecturale est spectaculaire par ses dimensions mais aussi par sa forme très moderne, de type "sculpturale".

L’architecture quelque peu futuriste du musée nous fait penser à un bateau, d’autant plus qu’il se trouve au bord du fleuve Nervión. L’édifice est composé d’une série de volumes interconnectés ; certains de forme octogonale et revêtus de pierre calcaire d’Espagne, d’autres courbés, tordus et recouverts d’une peau en titane d’un demi millimètre d’épaisseur, donnant une allure d’écailles de poisson. L’ensemble est ponctué de nombreuses parois en verre traité (celui-ci permet de protéger les salles de la chaleur et des radiations tout en restant parfaitement transparent)

L’intérieur est organisé autour d’un vaste atrium, c'est-à-dire un espace monumental vide haut de 50 mètres, couronné d’une coupole métallique vitrée, laissant pénétrer, ainsi qu’à travers les murs vitrés, une lumière qui inonde l’ensemble. Tout autour de cet espace vide, un système de passerelles courbées suspendues au plafond, d’ascenseurs vitrés et de tours d’escalier mettent en relation 19 galeries où se combinent espaces classiques aux formes rectangulaires et espaces aux formes et proportions particulières.

Frank O Gehry a imaginé son musée comme une représentation des quatre éléments fondamentaux : la terre, l'eau, le feu et l'air. La terre est représentée par les dalles et les pierres. Leurs couleurs sont supposées apaiser le regard du spectateur. L’eau est symbolisée par le fleuve, la forme du bâtiment (bateau). Le feu est représenté par la lumière du soleil qui pénètre le musée ainsi que par la fontaine de feu crée par l’artiste. Enfin, l’air est représenté par tous les grands espaces du musée.


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samedi 23 mai 2015

n°184
Hvile (Repos) (1905)
Wilhelm Hammershøi



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Oeuvre : Hvile (Repos)
Artiste : Wilhelm Hammershøi   
Année : 1905
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Réalisme
Lieu : Musée d'Orsay (Paris)


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C’est avec des tableaux comme « Hvile (Repos) », peint en 1905, que Wilhelm Hammershøi a inventé le portrait de dos.
Jusque-là, tous les portraits étaient identifiables : des portraits du Fayoum (portraits funéraires de l’Egypte ancienne), aux portraits de trois-quarts à la Renaissance, en passant par les portraits de profil sur les pièces de monnaie.

Ici, c’est impossible. D’autant plus que le peintre danois nous cache les mains de son modèle. Il nous est donc impossible de deviner ce que cette femme est en train de faire lorsqu’elle se repose. D’ailleurs, on se demande qui elle est. Est-ce une bonne, une bourgeoise, une amie, une inconnue ? Il s’agirait vraisemblablement de sa femme, Ida, qu’il peint dans la plupart de ses peintures d’intérieur.

Le décor ne nous donne pas beaucoup d’indices. Il faut dire que Hammershøi peignait exclusivement son propre appartement, et que celui-ci était presque vide.

Le thème de cette toile pourrait donc être la solitude, c’est en tout cas le sentiment que l’on a en la regardant : la femme, seule, de dos, dans une pièce vide, ainsi eu les couleurs pastels et froides. On se sent seul en regardant cette femme qui nous tourne le dos.


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vendredi 22 mai 2015

n°183
Milon de Crotone (1671)
Pierre Puget


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Oeuvre : Milon de Crotone
Artiste : Pierre Puget
Année : 1671
Technique : Sculpture sur marbre de Carrare
Epoque : Temps modernes
Mouvement : Classicisme
Lieu : Musée du Louvre (Paris)


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Si Pierre Puget a pu réaliser cette magnifique sculpture sur marbre, c’est qu’en plus d’avoir beaucoup de talent, il a surtout eu beaucoup de chance.

En 1668, il était chargé de la réalisation des sculptures des navires de la flotte de Louis XIV en cours de construction à Toulon. Un jour, on s’aperçoit que deux blocs de marbre de Carrare, un matériau très précieux et extrêmement cher, n’ont pas été utilisés. Puget demande alors à Baptiste Colbert, ministre des finances du roi, de les utiliser.
Non seulement le ministre accepta mais Puget eut le droit de les utiliser pour deux compositions de son choix, sans contrainte imposée tant sur le sujet que le format. Puget était donc libre de créer les œuvres de son choix ! Une aubaine!
L'accord de Colbert à ce projet était très exceptionnel car à cette époque, les créations artistiques étaient contrôlées par le pouvoir royal.

Avec l’un des deux blocs, Puget réalisa le Milon de Crotone. C’est la première fois que ce thème était représenté dans la sculpture.

Milon de Crotone était un athlète grec qui vécut durant l’Antiquité romaine au VIe siècle av JC. Il remporta de nombreuses victoires aux Jeux Olympiques. C’était donc l’un des plus grands sportifs de son époque. Milon de Crotone est devenu légendaire en raison de sa force extraordinaire.

Selon la légende, Milon, devenu vieux, traversait l'Italie et, ayant trouvé en chemin un vieux chêne abattu et entrouvert, il entreprit d'achever de le fendre avec ses mains. Mais l'arbre retrouva son état d'origine, et l'athlète n'ayant pas eu le temps de retirer ses doigts, resta finalement prisonnier de l'arbre, ses mains étant prises comme dans un étau. Il ne put se dégager, et, incapable de se défendre, il fut dévoré par des loups.

Dans son œuvre, Puget représente la mort de l'athlète. Afin de rendre sa sculpture plus noble, il remplace le loup par un lion. L'athlète est représenté au moment où le lion plante ses griffes et ses crocs dans sa jambe. Le lutteur, qui ne peut échapper à son destin, se raidit alors de douleur.

Le temps qui passe, la vieillesse sont donc plus forts que la force. L’œuvre évoque également l'orgueil de l’Homme. Milon est avant tout vaincu par sa vanité, qui refuse la faiblesse de son âge. La gloire est éphémère, comme le symbolise la coupe gagnée aux Jeux, qui gît sur le sol.



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mardi 19 mai 2015

n°182
American Gothic (1930)
Grant Wood



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Oeuvre : American Gothic
Artiste : Grant Wood  
Année : 1930
Technique : Huile sur isorel mou
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Scène américaine/Naturalisme
Lieu : Art Institute of Chicago (Etats Unis)


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Grant Wood aimait peindre le quotidien des familles américaines, non pas dans les grandes villes mais plutôt le centre des Etats-Unis, le « Middle West » c’est à dire l’Amérique rurale.
Peinte en 1930, American Gothic représente un homme tenant une fourche, et une femme, devant une maison de style gothique.

La maison peinte dans le
tableau existe toujours
Le tableau fut acclamé par le public américain. Tout le monde croyait que l’homme et la femme sur la tableau étaient mariés. Or, la différence d’âge, assez marquée entre les personnages suggérait qu’il s’agissait plutôt d’un père et de sa fille. Une fille qui n’a pas trouvé mari (une vieille fille, comme on disait dans les campagnes).

En réalité, l’artiste a grandi dans l’Iowa, en plein cœur des Etats unis. Il a été enchanté par un chalet qu'il avait vu dans la petite ville du sud de l'Iowa, Eldon. Il décida de le peindre avec « le genre de personnes qu'il imaginait devoir vivre dans cette maison. Il demanda alors à son dentiste, McKeeby et à sa sœur, Nan de poser pour se faire passer pour un fermier et sa fille célibataire.

McKeeby et à sa sœur, Nan
La femme est vêtue d'un tablier imprimé colonial imitant le style traditionnel américain du XIXe siècle et le couple est dans les rôles traditionnels des hommes et des femmes, la fourche représentant le dur labeur et les fleurs sur l'épaule droite de la femme suggérant la vie domestique.
Si on observe bien le tableau, la fourche à foin à trois dents est reprise dans les coutures des salopettes de l'homme, la fenêtre gothique de la maison,  la structure du visage de l'homme et sur la chemise blanche. Chaque élément a été peint indépendamment ; les modèles ont posé séparément, jamais devant la maison.

Le tableau fut tellement apprécié qu’il devint à cette époque le symbole de l’Amérique rurale, loin des grandes villes et des buildings. Le regard sévère de l’homme et sa fourche  montrent  la dure réalité de la vie à la campagne.

Quand Wood exposa ce tableau en 1930 à l'Art Institute de Chicago, on l'accusa d'avoir donné une vision trop caricaturale des paysans américains et d'avoir voulu se moquer de leur mentalité hostile à la ville. Mais Wood se défendit de tout parti-pris : il voyait son tableau comme réaliste, c'est-à-dire comme conforme à la réalité de l'Iowa.

American Gothic fait partie encore aujourd’hui des tableaux les plus célèbres du XXe siècle. Il s'agit d'une des peintures les plus reproduites et parodiées. De très nombreux artistes professionnels et amateurs se sont amusés à détourner l’œuvre. En voici quelques exemples.



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samedi 16 mai 2015

n°181
Saint Joseph Charpentier (1642)
Georges de La Tour



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Oeuvre : Saint Joseph Charpentier
Artiste : Georges de La Tour  
Année : 1642
Technique : Huile sur bois
Epoque : Temps modernes
Mouvement : Baroque
Lieu : Musée du Louvre (Paris)


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Ce tableau de Georges de La Tour datant de 1642 pourrait s’intituler « Un artisan et son apprenti ». On y voit un homme et un enfant, sans doute un père charpentier et son fils.
Pourtant la toile s’appelle « Saint Joseph Charpentier ». En fait, l’homme que nous voyons est Joseph et l’enfant c’est Jésus. Il ne s’agit pas d’une scène banale de la vie quotidienne mais d’une scène religieuse.

Ici, le charpentier est penché, occupé à percer une pièce de bois avec une tarière, une pièce de bois qu'il maintient de son pied gauche. La pièce de bois semble être en réalité la croix de bois sur laquelle le Christ sera crucifié. Le tableau évoque donc la future mort de Jésus, pourtant représenté si jeune. Joseph semble déjà savoir ce qui attend Jésus, c’est ce qui donne une telle gravité à la scène.

Saint Joseph est vêtu d'une chemise aux manches retroussées, d'un tablier qui laisse apparaître le bas de ses jambes, et est chaussé de socques. Vu de trois-quarts, il est penché vers l'avant, et perce avec la tarière. À ses pieds des outils de menuiserie jonchent le sol ainsi que des copeaux de bois. À ses côtés, l'enfant Jésus vêtu d'une tunique, est assis de profil, il tient une chandelle qui éclaire la scène et dont la flamme fait apparaître ses doigts en transparence.

Le tableau est très sombre. La scène se déroule probablement la nuit. De la Tour a utilisé la technique du clair-obscur : les parties claires sont très contrastées par les parties sombres.
La  lumière du tableau semble venir seulement de la bougie. Elle traverse les mains translucides de l’enfant et illumine à la fois son visage et celui de son père.
Mais est-il logique que la simple flamme d’une bougie donnerait à la scène une telle intensité ? Pour peindre ce tableau, l’artiste a sans doute utilisé d’autres sources de lumière beaucoup plus puissantes car les visages semblent être éclairés par des projecteurs, comme s’ils se trouvaient sur une scène. En fait, les deux modèles auraient été peints séparément, par deux sources de lumière différentes.

Sur le tableau, la source majeure de lumière, n’est donc pas la bougie mais le visage de l’enfant. C’est lui qui irradie la scène. Ce traitement de la lumière confère à cet enfant un côté surnaturel.

« Saint Joseph Charpentier » a donc la particularité de représenter à la fois une scène religieuse, une scène de la vie quotidienne et une étude sur les effets de lumière ! Un tableau trois-en-un !






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mercredi 13 mai 2015

n°180
Anthropométries de l'époque bleue (1960)
Yves Klein



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Oeuvre : Anthropométries de l'époque bleue
Artiste : Yves Klein  
Année : 1960
Technique : Pigment pur et résine synthétique sur papier marouflé sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Nouveau-Réalisme
Lieu Musée national d'Art moderne, centre Georges Pompidou (Beaubourg) (Paris)


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On associe souvent l’artiste français Yves Klein avec une couleur : le bleu. En effet, la plupart de ses œuvres se concentrent sur cette couleur. Son travail de peintre explore les possibilités du monochromes : ces toiles peintes d’une seule couleur.

Cette couleur  bleu outremer qui deviendra la spécialité de Klein a été mise au point avec le marchand de peinture Edouard Adam qui a la particularité de garder l’éclat du pigment pur en poudre.
A partir de ce bleu à la fois profond et lumineux, il va créer, durant sa courte carrière artistique (il meurt subitement en 1962), de nombreuses œuvres d'art poétiques et tout à fait novatrices, autour des thématiques du vide, de l'invisible et de l'infini: sculptures et tableaux réalisés avec des éponges, tableaux réalisés avec du feu, lâchés de ballons, présentation d'une galerie vide...

En 1958, lors d'une soirée privé, Yves Klein fait un monochrome d'un genre nouveau: une femme nue étale la peinture bleue sur la feuille posé au sol avec son propre corps. Elle se sert de son corps comme d’un pinceau géant.
Cette idée amusante donnera naissance aux anthropométries.

Les anthropométries d'Yves Klein consistent donc à appliquer l'empreinte d'un corps sur le support (papier ou toile).
Après quelques essais dans son atelier, Yves Klein organise une soirée ou des anthropométries seront réalisées en direct devant un public et suivie d'un débat.
Cette performance (réalisation d'une œuvre d'art devant un public), à lieu en 1960 dans une galerie parisienne et sera intitulée Anthropométries de l'époque bleue. Un orchestre y joue une pièce musicale d'Yves Klein, la symphonie monoton-silence (20 minutes d'un son continu suivie de 20 minutes de silence).

L’œuvre Anthropométries de l'époque bleue propose une nouvelle manière de faire de l'Art, comme un spectacle, devant un public qui peut réagir en direct.
Yves Klein décide de donner une plus grande place au modèle, qui habituellement pose pour le peintre. Ici non seulement le modèle est montré au public mais surtout c'est lui qui peint le tableau, par son empreinte. Yves Klein ne fait que donner des instructions, comme un chef d'orchestre.



Le tableau est le résultat de la performance et joue avec l'idée de figuratif (qui représente quelque chose) et d'abstrait (qui ne représente rien).  Yves Klein se demande pourquoi l'art doit représenter fidèlement le réel ? A quoi sert-il de peindre un lit si on ne peut pas dormir dedans ? Une femme si on ne peut pas la serrer dans ses bras ?
Au premier regard, on ne voit dans les anthropométries d'Yves Klein que des tâches, mais pour lui elles sont plus réelles (ou réalistes) que des peintures figuratives car ce sont des empreintes de vraies femmes et cela les représente donc telles qu'elles sont "vraiment".






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dimanche 10 mai 2015

n°179
Carmen
(extrait de l'Acte I : "La Habanera")
(1875)
Georges Bizet



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Oeuvre : Carmen (extrait de l'Acte I : La Habanera) 
Artiste : Georges Bizet 
Année : 1875
Technique : Opéra-comique
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Romantisme



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Carmen est l’opéra le plus joué au monde. C’est un opéra-comique en quatre actes composé par Georges Bizet, d’après la nouvelle de Prosper Mérimée. Cet opéra a été créé le 3 mars 1875 à l’Opéra-Comique à Paris.

L’opéra raconte l’histoire d’une jeune bohémienne, Carmen,  une femme libre au tempérament rebelle. Elle déclenche une bagarre dans la manufacture de tabac où elle travaille. Le brigadier Don José, chargé de la mener en prison, tombe sous son charme et la laisse s’échapper. Pour l’amour de Carmen, il va tout abandonner : sa fiancée Micaëla, son métier pour rejoindre les contrebandiers. Mais il est dévoré par la jalousie, et Carmen va se lasser de lui et se laisser séduire par le célèbre torero Escamillo…

Carmen est un opéra-comique. Ce terme apparaît en 1714 à Paris dans les théâtres où l’on représente des vaudevilles qui se moquent de l’opéra sérieux. Ce genre, typiquement français, désigne donc un opéra où les dialogues parlés alternent avec des scènes chantées, et dont le livret traite souvent de sujets de la vie quotidienne. On conserve le terme même lorsque l’opéra adopte des sujets tragiques comme Carmen.

L’extrait que nous vous proposons aujourd’hui est le plus célèbre. C’est La Habanera, que l’on surnomme souvent « L’amour est un oiseau rebelle ». Cet extrait correspond au moment où Carmen entre sur scène. Elle y raconte sa vision pessimiste de l’amour. Mais alors qu'elle chantait sa chanson, Carmen a repéré Don José, elle l'aborde et engage avec lui une conversation sur un ton un peu moqueur puis arrache de son corsage une fleur qu'elle lance au jeune homme.

Pour l’écrire, Bizet s’est inspiré d’un recueil de chansons espagnoles d’Irradier. Bizet reçut la Légion d’Honneur, le jour de la première de Carmen.

Si aujourd'hui Carmen est connu dans le monde entier, ses débuts furent très difficiles.
En 1875, Bizet s'installe dans le petit village de Bougival pour terminer l'orchestration de son nouvel opéra Carmen et honorer cette nouvelle commande de l'Opéra-Comique qui voulait « une petite chose facile et gaie, dans le goût de notre public avec, surtout, une fin heureuse »

Après trois mois de travail sans répit et 1 200 pages de partition, Carmen, son chef d'œuvre, est prêt.
Bizet assiste à toutes les répétitions qui se révèlent épuisantes : il se heurte aux chanteurs qui n'ont pas l'habitude de bouger en scène et de jouer leurs personnages avec le naturel que Bizet attend d'eux, aux musiciens qui trouvent cet opéra trop difficile et toujours à la mauvaise humeur du directeur exaspéré par le thème de la pièce qu'il trouve indécent.

Le 3 mars 1875, il est fait chevalier de la Légion d'honneur, le jour de la première de Carmen qui se révèle être un désastre. Les musiciens et les choristes sont médiocres, les changements de décor prennent un temps considérable si bien que la salle se vide peu à peu. Le public et la critique sont scandalisés par cette histoire sulfureuse.
L'échec de l'œuvre lors de ses premières représentations tient principalement au rejet du sujet par le public de l'époque. Carmen est une femme sulfureuse, sans attaches, sans respect pour l'ordre établi, passant d'amant en amant, ayant pour seule morale et pour seules règles sa liberté et son bon plaisir.
La critique musicale n'est pas tendre non plus à l'époque. Le journal Le Gaulois dira: « Monsieur Bizet appartient à l'école du civet sans lièvre» Pour Camille du Locle, directeur de l'Opéra-Comique, « C'est de la musique cochinchinoise ; on n'y comprend rien! ».

Anéanti par l’échec de son opéra, Bizet meurt quelques jours plus tard. Ce n’est qu’après sa mort que Carmen rencontra le succès lors de ses représentations à Vienne en Autriche. L’opéra aura alors un succès incroyable dans toute l’Europe.



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jeudi 7 mai 2015

n°178
On donne du grain aux poules (2005)
Sigmar Polke



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Oeuvre : On donne du grain aux poules (ou Homme donnant du grain à des poules)
Artiste : Sigmar Polke  
Année : 2005
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Art contemporain
Lieu : Musée de Grenoble


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Voici une œuvre plutôt singulière. On donne du grain aux poules est une oeuvre réalisée en 2005 par Sigmar Polke

Détail du tableau
Au premier regard, on croirait voir une grande photographie carrée de deux mètres cinquante. Mais en y regardant de plus près, on s’aperçoit que c’est une toile peinte. En fait, il s’agissait bien d’une photographie à l’origine, que l’artiste allemand a trouvé dans un journal. Après l’avoir agrandi, il a reproduit à la peinture acrylique la trame photographique, c'est-à-dire les milliers de petits points qui composaient l’image imprimée.

Polke était un homme des années 1960 qui était intéressé par l’imagerie populaire. Il voulait même obliger les artistes allemands à peindre exclusivement des reproductions de photographie pendant les 400 prochaines années ! Et c’est ce qu'il fit jusqu’à sa mort en 2010 :  il empruntait des images aux journaux, à la bande-dessinée, détournait des gravures anciennes ou s’amusait à partir des motifs de torchons  ou de toiles à matelas. Toutes ses œuvres sont donc des images détournées, déstructurées, qui critiquent la société de consommation

En effet, derrière ce fermier nourrissant ses poules, il y a la peur de la grippe aviaire, une maladie qui touche les volailles et qui peut être transmise à l’homme. Même ce qui nous parait le plus innocent, peut devenir un danger.

L’artiste s’amuse également avec le mot grain. Il évoque à la fois le grain donné aux poules et les grains qui composent le tableau, comme si Polke répandait les grains sur une toile à la manière d’un fermier qui nourrit des poules.






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