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kART d'identité
Oeuvre : Carmen (extrait de l'Acte I : La Habanera)
Année : 1875
Technique : Opéra-comique
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Romantisme |
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L’opéra raconte l’histoire d’une jeune bohémienne, Carmen, une femme libre au tempérament rebelle. Elle déclenche une bagarre dans la manufacture de tabac où elle travaille. Le brigadier Don José, chargé de la mener en prison, tombe sous son charme et la laisse s’échapper. Pour l’amour de Carmen, il va tout abandonner : sa fiancée Micaëla, son métier pour rejoindre les contrebandiers. Mais il est dévoré par la jalousie, et Carmen va se lasser de lui et se laisser séduire par le célèbre torero Escamillo…
Carmen est un opéra-comique. Ce terme apparaît en 1714 à Paris dans les théâtres où l’on représente des vaudevilles qui se moquent de l’opéra sérieux. Ce genre, typiquement français, désigne donc un opéra où les dialogues parlés alternent avec des scènes chantées, et dont le livret traite souvent de sujets de la vie quotidienne. On conserve le terme même lorsque l’opéra adopte des sujets tragiques comme Carmen.
L’extrait que nous vous proposons aujourd’hui est le plus célèbre. C’est La Habanera, que l’on surnomme souvent « L’amour est un oiseau rebelle ». Cet extrait correspond au moment où Carmen entre sur scène. Elle y raconte sa vision pessimiste de l’amour. Mais alors qu'elle chantait sa chanson, Carmen a repéré Don José, elle l'aborde et engage avec lui une conversation sur un ton un peu moqueur puis arrache de son corsage une fleur qu'elle lance au jeune homme.
Pour l’écrire, Bizet s’est inspiré d’un recueil de chansons espagnoles d’Irradier. Bizet reçut la Légion d’Honneur, le jour de la première de Carmen.
Si aujourd'hui Carmen est connu dans le monde entier, ses débuts furent très difficiles.
En 1875, Bizet s'installe dans le petit village de Bougival pour terminer l'orchestration de son nouvel opéra Carmen et honorer cette nouvelle commande de l'Opéra-Comique qui voulait « une petite chose facile et gaie, dans le goût de notre public avec, surtout, une fin heureuse »
Après trois mois de travail sans répit et 1 200 pages de partition, Carmen, son chef d'œuvre, est prêt.
Bizet assiste à toutes les répétitions qui se révèlent épuisantes : il se heurte aux chanteurs qui n'ont pas l'habitude de bouger en scène et de jouer leurs personnages avec le naturel que Bizet attend d'eux, aux musiciens qui trouvent cet opéra trop difficile et toujours à la mauvaise humeur du directeur exaspéré par le thème de la pièce qu'il trouve indécent.
Le 3 mars 1875, il est fait chevalier de la Légion d'honneur, le jour de la première de Carmen qui se révèle être un désastre. Les musiciens et les choristes sont médiocres, les changements de décor prennent un temps considérable si bien que la salle se vide peu à peu. Le public et la critique sont scandalisés par cette histoire sulfureuse.
L'échec de l'œuvre lors de ses premières représentations tient principalement au rejet du sujet par le public de l'époque. Carmen est une femme sulfureuse, sans attaches, sans respect pour l'ordre établi, passant d'amant en amant, ayant pour seule morale et pour seules règles sa liberté et son bon plaisir.
La critique musicale n'est pas tendre non plus à l'époque. Le journal Le Gaulois dira: « Monsieur Bizet appartient à l'école du civet sans lièvre» Pour Camille du Locle, directeur de l'Opéra-Comique, « C'est de la musique cochinchinoise ; on n'y comprend rien! ».
Anéanti par l’échec de son opéra, Bizet meurt quelques jours plus tard. Ce n’est qu’après sa mort que Carmen rencontra le succès lors de ses représentations à Vienne en Autriche. L’opéra aura alors un succès incroyable dans toute l’Europe.
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