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lundi 2 mars 2020

n°327
Portrait d'un vieillard et d'un jeune garçon (1490)
Domenico Ghirlandaio



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Œuvre : Portrait d'un vieillard et d'un jeune garçon
Artiste : Domenico Ghirlandaio 
Année : 1490
Technique : Tempera à l'œuf sur panneau de peuplier
Epoque : Moyen Âge
Mouvement : Renaissance
Lieu :  Musée du Louvre (Paris)


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A la fin du XVème siècle, l’art vit une véritable révolution venant d’Italie : la Renaissance. Ce tableau de Domenico Ghirlandaio est un des témoins de ce renouveau. Ce portrait est sans doute son œuvre la plus connue notamment à cause du traitement très réaliste (et très novateur pour l'époque) des deux personnages.

A gauche, un vieil homme vêtu d’un pourpoint rouge et d’un cappuccio posé sur son épaule est assis.  Il tient dans ses bras un jeune garçon également vêtu de rouge et d’une toque.
Le vieil homme regarde tendrement le jeune garçon, son sourire témoigne d’une grande bonté et entoure de son bras le corps du jeune garçon. Les deux personnages sont vêtus de manière assez luxueuse pour l’époque, signes qu’ils sont tous deux issus d’une famille florentine assez aisée. Ils sont assis dans un intérieur, éclairés contre un mur noirci. Derrière eux, à droite, une ouverture découvre un paysage aux routes sinueuses. En effet, les portraits d’intérieur avec une vue sur l’extérieur étaient très à la mode en Italie.

Une des caractéristiques, assez visible, du visage de l’homme est son nez déformé par le rhinophyma, une maladie assez courante, souvent liée à l’excès d’alcool. A cela s’ajoute une verrue sur son front. Cela créé un apparent contraste entre les deux personnages : d’une part la vieillesse et la laideur et d’autre part la jeunesse et la beauté.

Pourtant, en peignant ces difformités, le peintre souhaite mettre en valeur l’attitude de l’homme et sa douceur, plutôt que sa beauté physique. L’accent est mis sur son sourire, son regard rassurant et bienveillant envers le jeune garçon. Ce dernier ne ressent d’ailleurs aucun dégoût face à la laideur du vieil homme. Au contraire, il lui répond avec sa main délicatement posée sur le vieillard. Les deux personnages se regardent avec tendresse et affection : c’est une vraie relation de confiance qui unit ces deux personnages finalement assez semblables. L’artiste nous rappelle ainsi que l’amour va bien au-delà de la beauté physique, que l’essentiel se passe dans le cœur de chacun.

On ne connait pas l’origine de l’œuvre, ni l’identité, ni même le lien entre les deux personnages. Certains y voient un grand-père et son petit-fils mais aucun élément nous permet de l’affirmer.
Il semblerait que la toile ait été peinte après le décès du vieillard puisqu’un dessin de Ghirlandaio a été retrouvé, représentant ce même vieillard les yeux fermés, sans doute sur son lit de mort. Le tableau aurait pu être une commande d'un des descendants du défunt, un portrait sur panneau de bois qui aurait une fonction commémorative.



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mercredi 23 octobre 2019

n°308
Portrait de femme (La Belle Ferronnière) (env 1495)
Léonard de Vinci



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Œuvre : Portrait de femme,  dit à tort "La Belle Ferronnière"
Artiste : Léonard de Vinci 
Année : env 1495
Technique : Huile sur panneau de bois de noyer
Epoque : les Temps Modernes
Mouvement : la Renaissance
Lieu : Musée du Louvre (Paris)



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Léonard de Vinci est sans doute le plus grand génie de notre histoire, en tout cas le peintre le plus connu. Tout le monde connaît au moins un tableau de lui, souvent la Joconde. On connaît beaucoup moins ce Portrait de femme, appelé à tort « La Belle Ferronnière ». Nous allons voir que, bien qu’ayant de nombreuses similitudes avec le mythique Portrait de Mona Lisa, ce Portrait de femme est l’anti-Joconde !

Travaux d'analyse (ici par fluorescence X)
et de restauration de l'oeuvre en 2013.
Comme la Joconde, ce portrait comporte lui aussi une grande part de mystère. On ne sait rien des conditions de sa réalisation.  Il s’agit de l’un des tableaux de Léonard de Vinci pour lesquels nous possédons le moins d’informations. Ces dernières années, le tableau fut restauré et analysé avec les derniers outils scientifiques : infrarouge, rayons X, radiographie… On a pu en savoir un peu plus mais il reste de nombreux points d’interrogation.

- Qui a peint ce tableau ? L’œuvre n’est même pas signé et il n’existe aucune preuve qu’il s’agisse bel et bien d’un tableau de Léonard de Vinci. Toutefois, les spécialistes sont aujourd’hui d’accord car des analyses ont montré que le support en bois sur lequel est peint le portrait, est issu du même arbre qu’un autre tableau de Vinci « La Dame à l’hermine ». Au moins, le tableau est issu de l’atelier du peintre mais on ne saura jamais s’il a été peint de ses propres mains.
La "véritable" Belle Ferronnière,
 maîtresse de François Ier
et épouse d'un certain Le Ferron

- Comment s’appelle ce tableau ? On a longtemps appelé la toile « La Belle Ferronnière » mais c'est une erreur : ce nom désigne un autre tableau de Léonard de Vinci qui représente l’une des maîtresses de François Ier ! C’est le peintre Ingres qui a l’origine de cette confusion entre les deux œuvres du peintre. Bien qu’on ait depuis corrigé l’erreur (on l’appelle sobrement « Portrait de femme »), le titre erroné est resté dans la mémoire et beaucoup nomment encore à tort ce tableau « La Belle Ferronnière »

- Où a –t-il été peint ? Quelle année ? Impossible de le savoir avec certitude. Les historiens s’accordent pour dire qu’il aurait été peint lorsque De Vinci vivait à Milan, entre 1483 et 1499, probablement à la fin de cette période, soit vers 1495. On ignore quand et comment le tableau s’est retrouvé cent ans plus tard dans les collections du roi de France. Le peintre l’a-t-il offert à François Ier ? A-t-il été apporté de Milan à Amboise sur ordre de Louis XII ? Mystère!

Qui est la jeune femme ? Comme on l’a dit, on a longtemps cru, par confusion, qu’il s’agissait de la maîtresse du roi François Ier.  Aujourd’hui, comme la Joconde, on ne connaît pas exactement l'identité du modèle. Deux hypothèses existent. Certains pensent reconnaître un portrait de Lucrezia Crivelli, la maîtresse de Ludovico Sforza (qui était duc de Milan et mécène de l’artiste).  D’autres y voient le portrait de la femme de celui-ci, Béatrice d’Este.

La jeune femme est représentée vu de trois-quarts. Elle porte un costume à l’espagnol, très à la mode dans la cour de Milan. Ses cheveux sont plaqués et mettent en valeur la forme de son visage. Elle est coiffée d'un bonnet très discret. Son front est habillé d’un petit bijou qu’on appelle… une ferronnière (d’où la confusion !). Elle est debout derrière une sorte de parapet qui cache ses mains.

La Joconde est célèbre pour son sourire et son regard bienveillant, plein de douceur. A l'opposé, l'attitude de cette jeune femme est bien plus sombre et provocante. Menton baissé, pas de sourire et regard appuyé, elle semble sûre d’elle, à la limite de l’insolence.  Alors que la Joconde nous semble nous observer quel que soit l’angle où on l’admire, le regard de cette femme est encore plus complexe. Impossible de savoir si elle nous regarde ou si au contraire ses yeux nous évitent.

Un regard mystérieux à l’image de l’histoire de ce tableau. Ce qui est sûr, comme la plupart des œuvres de Léonard de Vinci, c’est que ce portrait n’a pas fini de dévoiler ses mystères.



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lundi 12 août 2019

n°289
La Conversation sacrée (1472)
Piero della Francesca



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Œuvre :  La Conversation sacrée (Conversation sacrée avec la Vierge à l'Enfant, six saints, quatre anges et le donateur Federico da Montefeltro)
Artiste : Piero della Francesca 
Année : 1472
Technique : Huile sur bois
Epoque : Moyen Âge
Mouvement : Renaissance
Lieu : Pinacothèque de Brera, Milan (Italie)


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Cette œuvre de l’italien  Piero della Francesca a été réalisée pour l’église San Donato degli Osservanti à Urbino, au nord de Florence en Italie. C’est  Frédéric III de Montefeltro, le duc d’Urbino lui-même, qui commanda l’œuvre. Il avait été sans doute satisfait du portrait que Francesca avait réalisé de lui peu de temps auparavant.
Le tableau ne resta que quelques années dans cette église, jusqu’à la mort du duc. Il sera ensuite installée dans le mausolée de l’église San Bernardino.

Destinée à une église, il s’agit bien sûr une œuvre religieuse comme on en faisait beaucoup à l’époque. Elle représente un sujet classique : une Vierge à l’enfant, un thème très récurrent dans la peinture qui renvoie à un épisode fondamental de la Bible : la Naissance du Christ et à la maternité de la Vierge Marie.

De nombreux symboles rappellent ce thème de la naissance. Un œuf d’autruche, symbole de la naissance, pend même au plafond vers le nombril du nouveau-né. Il est accroché à une coquille Saint Jacques, symbole de la fécondité. L’enfant porte autour du cou un pendentif en corail qui rappelle le rouge du sang , symbole de la vie,  de la mort et de sa future résurrection.

La Vierge, au centre du tableau, est dans une position d’adoration, les mains jointes dans la prière vers l’Enfant Jésus endormi sur ses genoux. Dans cette œuvre, elle  trône en majesté. Le trône repose d’ailleurs sur un précieux tapis d’Anatolie, une région lointaine de l'Asie, objet rare et précieux.

La Vierge est entourée de onze personnages dont quatre anges (féminins) qui l’entourent.
Le duc de Montefeltro lui-même, apparaît armé et agenouillé. Il a retiré son heaume cabossé en signe de respect pour les figures célestes qu'il a devant lui. C’est le profil gauche du duc qui est représenté car son profil droit est marqué par des cicatrices, souvenirs d’un douloureux tournoi de combat. Perfectionniste, le peintre a même peint les reflets métalliques de la lumière sur son armure. sur laquelle on devine une fenêtre de l’église.

Les autres personnages masculins sont six saints :
Saint Jean Baptiste , barbu, portant un bâton et vêtu d’une peau de chameau et le bâton. Sa présence rend hommage à Battista Sforza l’épouse décédée du duc.
Saint Bernardin de Sienne, à l'arrière-plan, qui était un ami du duc.
Saint Jérôme, à gauche de la Vierge, avec le vêtement en lambeaux de l'ermite et la pierre pour lui frapper la poitrine.
Saint François d'Assise , qui montre ses stigmates.
Saint Pierre de Vérone, martyre avec la coupure sur la tête;
Saint Jean l'Evangéliste , avec le livre et le manteau typiquement rose.

La scène se déroule devant une abside monumentale d’une église, c’est-à-dire la structure circulaire qui se trouve au bas de l'église. Elle rappelle la position en arc de cercle des personnages, une position inhabituelle et innovante pour l’époque, qui met en valeur la Vierge et l'enfant au centre.

Bien que 1472 soit pour beaucoup d’historiens à la fin du Moyen Âge, ce tableau, par son style et ses innovations, nous montre qu’en Italie, on vit déjà une tout autre époque artistique : la Renaissance.



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samedi 2 mars 2019

n°250
Le Triomphe de Galatée (1513)
Raphaël



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Œuvre : Le Triomphe de Galatée
Artiste : Raphaël  
Année : 1513
Technique : Fresque murale
Epoque : Temps Modernes
Mouvement : Renaissance
Lieu : La Villa Farnesina (Rome)



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En pleine Renaissance italienne, le peintre Raphaël reçoit une commande d’un riche banquier, Agostino Chigi, afin de réaliser une fresque murale pour la Villa Farnesina, à Rome.

La fresque est immense, près de 3 mètres de hauteur. Elle illustre une scène de la mythologie grecque, très à la mode à la Renaissance, et raconte un épisode de l’histoire de Galatée.

Dans la mythologie grecque, la belle Galatée était tombée amoureuse du berger Acis, ignorant les avances du cyclope Polyphème.  Sur la fresque, elle fuit le cyclope sur une sorte de char en coquillage tiré par des dauphins, et se hâte de rejoindre Acis. Malheureusement pour elle, dans la mythologie grecque, l‘histoire donnera raison au cyclope. Après avoir découvert les deux amants ensemble, ce dernier tua Acis par jalousie à l'aide d'un rocher et épousera Galatée.


"Polyphème" de Sebastiano del Piombo (à gauche)
et Le Triomphe de Galatée de Raphaël (à droite)
 
Le cyclope n’est pas représenté sur la fresque mais celle-ci était située à côté d’une œuvre de Sebastiano del Piombo représentant le cyclope. Les deux œuvres ensemble se complètent. Polyphème se tourne vers le rivage, comme s’il cherchait Galatée, tandis que celle-ci, indifférente au cyclope et entourée d’un cortège marin, regarde vers le ciel.

Galatée représente ici la beauté féminine et la sensualité. Dans une lettre, Raphaël expliqua : « Pour peindre la beauté, j’ai besoin d’avoir sous les yeux plusieurs jolies femmes mais comme je m’en ai pas à ma disposition, je me sers d’une certaine idée qui me vient à l’esprit ». Galatée est donc une sorte de mélange entre toutes les femmes qu’il avait déjà peintes.

Les Cupidons visent Galatée de leurs flèches pour qu’elle tombe amoureuse du cyclope. Mais elle fixe le seul Cupidon, en haut à gauche, qui garde ses flèches dans son carquois. En le fixant, elle ignore la menace des Cupidons et manifeste son rejet pour les avances du cyclope et sa préférence pour Acis.

Il semblerait qu’Agostino Chigi ait choisi lui-même le sujet de la fresque. Celui-ci voulait épouser Marguerite Gonzague, la fille d’un marquis, mais sa demande avait été rejetée. Contrairement au cyclope, Agostino Chigi lui n’a pas insisté.




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samedi 4 août 2018

n°206
David (1504)
Michel-Ange



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Œuvre : David
Artiste : Michel-Ange  
Année : 1504
Technique : Sculpture sur marbre de Carrare
Epoque : Temps Modernes
Mouvement : Renaissance
Lieu : Galleria dell'Accademia de Florence (Italie)


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Le 2 juillet 1501, les responsables de l'Opera del Duomo se réussissent pour prendre une décision. Un bloc de marbre "de mauvaise qualité" traîne dans la cour de l'Opera del Duomo à  Florence, depuis bientôt 40 ans. A l'origine, ce bloc de marbre avait été extrait des carrières de Carrare pour Agostino di Duccio afin qu'il y sculpte la figure géante d'un prophète. Mais celui-ci abandonne ce projet devant l'ampleur de la tâche.
C'est ainsi que Michel-Ange reçoit la commande du David, le 16 août de la même année. La tâche n'est pas aisée : le bloc n'est pas très compact, plutôt étroit et présente beaucoup de veinures.

Michel-Ange va alors travailler près de deux ans sur cette sculpture réalisée en un seul bloc (un exploit !) avant qu'elle ne soit révélée au public le 23 juin 1503 à l'occasion de la fête de la Saint-Jean-Baptiste, une grande fête à Florence. Le public est émerveillé mais Florence est une ville très chrétienne et la nudité du personnage fait scandale. Certains habitants vont même jusqu’à mitrailler la statue avec des pierres !

La statue est très imposante : elle mesure plus de 4 mètres de hauteur et pèse 6 tonnes ! Le jeune homme sculpté représente David. D’après la Bible, David était un jeune berger qui a eu le courage d’affronter Goliath, et qui devient plus tard roi d'Israël.
Le David de Michel-Ange illustre donc le moment où David s’apprête à combattre Goliath qui mesure deux fois sa taille. Il est en train de le défier du regard. Avec sa fronde (une sorte de lance –pierre), il va lancer la pierre qui va atteindre Goliath au front et le tuer.

A l'origine, la statue devait être installée en hauteur, au sommet du Dôme de Florence. Mais la nudité du personnage, et pour des raisons techniques, elle est finalement installée devant le Palazzo Vecchio où elle devient si célèbre qu'on en fait le symbole de la ville.

Bien plus tard, au XIXème siècle, la statue est très abîmée en raison de son exposition en plein air depuis 300 ans! Pire, pensant nettoyer la statue correctement, on la badigeonne d'acide chlorhydrique, détruisant ainsi la patine d'origine de la statue.
Finalement, elle fut installée à l'intérieur de la Galleria dell'Accademia en 1873, où elle demeure encore aujourd’hui. Une copie est ensuite placée devant la façade d'entrée du Palazzo Vecchio.



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samedi 18 avril 2015

n°169
Portrait du roi François 1er (1530)
Jean Clouet



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Oeuvre : Portrait de François 1er
Artiste : Jean Clouet  
Année : 1530
Technique : Huile sur bois
Epoque : Temps modernes
Mouvement : Renaissance
Lieu : Musée du Louvre (Paris)


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François Ier est l'un des rois de France les plus brillants de la dynastie des Valois qui règne en France depuis le XIVe siècle. Il monte sur le trône en 1515 et règne jusqu’en 1547.
Dans l’histoire de France, François Ier se distingue particulièrement par sa passion pour les arts. Son nom est associé à l’apparition en France de la Renaissance, un mouvement culturel et artistique originaire d’Italie qui repose principalement sur la redécouverte et l’étude de l’Antiquité gréco-romaine. François Ier invite à sa cour des artistes italiens de premier plan tels que Léonard de Vinci.

Ce portrait du roi par Jean Clouet est, tout comme son sujet, très moderne pour l’époque. En effet, bien que le roi soit richement vêtu à l'italienne, il ne porte pas les attributs de sa fonction royale - ni couronne, ni sceptre.
François Ier est ici coiffé d’un simple béret orné d’une plume d’autruche et de bijoux. En arrière-plan, sur la tapisserie, on peut relever la présence de symboles royaux comme la couronne et la fleur de lys.

Autre nouveauté de l’époque le roi n’est pas représenté de profil. Jean Clouet représente François Ier de face, ou plutôt de trois-quarts, regardant noblement le spectateur. La tête, à peine idéalisée, représentée avec une grande précision, est peinte d'après ce dessin préparatoire de Clouet.

Le roi porte le collier de l’ordre de Saint-Michel, dont il est le grand maître. La main droite du roi serre un gant tandis que la main gauche est posée sur le pommeau de son épée. François 1er nous rappelle ainsi qu’il est un souverain conquérant. Il a été fait chevalier par Bayard lors de la bataille de Marignan en 1515.

La stature impressionnante du roi est mise en évidence par son costume, qui occupe toute la largeur du tableau et dont le peintre a minutieusement décrit les étoffes soyeuses brodées d’or.

À l'époque où fut peint ce portrait de François Ier, celui-ci avait déjà surmonté les difficultés politiques survenues après sa défaite de Pavie et son emprisonnement par Charles Quint.
Ce portrait est un portrait d’apparat,  véritable outil de communication, destiné à afficher l'idée de la puissance royale à une période où le roi est fragilisé. Il nous éclaire sur la personnalité du roi. Il le présente sous toutes ses facettes : un homme raffiné, un roi conquérant et sûr de lui qui veut qu’on le craigne et qu’on l’admire. Les accessoires et le costume montre à quel point le roi était attaché aux belles choses.

Dans ce tableau,  tout rappelle l'influence des peintres italiens de la Renaissance : l'éclairage subtil, le modelé du visage et des mains, le réalisme des plis du vêtement, l'éclat des bijoux et, bien sûr, le cadrage, inspiré de Fouquet tout autant que de Raphaël ou de Léonard de Vinci.
Clouet s’est donc inspiré d’un portrait du roi Charles VII peint par Fouquet en 1450 - même cadrage du modèle à mi-corps - tête de trois quarts - mains posées à l'avant du tableau

Ce portrait est demeuré dans les collections royales depuis sa commande, passée à Jean Clouet par François Ier. Il est entré ensuite au musée du Louvre.







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lundi 26 janvier 2015

n°132
Les Noces de Cana (1563)
Paolo Véronèse



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Oeuvre :  Les Noces de Cana
Artiste : Paolo Véronèse 
Année : 1563
Technique : Huile sur toile
Epoque : Temps Modernes
Mouvement : Renaissance
Lieu : Musée du Louvre (Paris)


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Le contenu de la jarre montre le miracle
de la transformation de l’eau en vin.
Les Noces de Cana est un tableau immense : environ 10 mètres de longueur et plus de 6 mètres de largeur, soit près de 70m² ! L’œuvre fut commandé à Paolo Véronèse par les Bénédictins du couvent San Giorgio Majore  à Venise, le 6 juin 1562, pour décorer le nouveau réfectoire du monastère qui vient juste d’être restauré. La commande est très précise et exige de très grandes dimensions pour couvrir l’ensemble du mur. Ce tableau a nécessité pour Véronèse un an de travail !

La scène représente un mariage. Les mariés sont représentés sur le côté droit de la table, à l’extrême gauche du tableau. Au centre de la tablée, à l'endroit que devraient occuper les mariés se trouvent Jésus et Marie, sa mère. Tous deux sont nimbés d'une auréole dont celle du Christ est la plus lumineuse.
Dans l’Evangile, selon Saint-Jean, cet épisode est rapporté comme le premier miracle accompli par le Christ : le changement de l’eau en vin.

La table des époux : des rois, des reines et des sultans
très richement vêtus et le maître de cérémonie
Jésus Christ est entouré par la Vierge, ses disciples, les clercs, les princes, des aristocrates vénitiens, des orientaux en turban, de nombreux serviteurs et le peuple. Certains sont vêtus de costumes traditionnels antiques, d'autres, en particulier les femmes, sont coiffés et parés somptueusement.
Le tableau montre beaucoup de personnages, 132 pour être précis.

L’artiste mêle les personnages de la Bible à des figures inconnues. Toutefois, une légende du XVIIIe siècle raconte que l'artiste se serait lui-même représenté en blanc, avec une viole de gambe (un petit violoncelle) aux côtés de ses amis peintres Titien et de Tintoret participant  au concert. Le maître de cérémonie barbu au manteau vert pourrait être l'Arétin pour qui Véronèse avait une grande admiration.

Véronèse avait le souci du détail : Le mobilier, le dressoir, les aiguières, les coupes et vases de cristal montrent toute la splendeur du festin. Chaque convive assis autour de la table a son propre couvert composé d'une serviette, de fourchettes et d'un tranchoir.
Alors qu'un serviteur coupe la viande au centre de la composition, symbole du corps du Christ, des boîtes de coings, symboles du mariage, sont servies en dessert aux invités. Au milieu de cette foule, plusieurs chiens, oiseaux, une perruche et un chat s'ébattent.

Le tableau est très original pour l’époque car même si d’apparence il s’agit bien sûr d’une scène religieuse. Certains éléments du tableau sont profanes, c'est-à-dire non religieux : les couverts en argent, le luxe, volupté des tenues, animaux, décorum. C'est une oeuvre typique de la Renaissance italienne.
Les colonnes rappellent l'Antiquité,
détails typiques des oeuvres
de la Renaissance.
C’est le tableau le plus ambitieux de Véronèse mais aussi celui qui lui valut le plus de problèmes avec l’Eglise catholique. Le tableau fit scandale et un procès lui fut fait par la Sainte-Inquisition qui lui reprochait de mélanger la Cène (le Christ et ses 12 apôtres), et toute cette fête luxueuse.

Les tableaux de cette époque  en bon état et de cette dimension sont très rares. Les Noces de Cana est arrivé en France sous Napoléon en 1797. La toile est simplement roulée et transportée par bateau depuis Venise, jusqu’au Louvre.

Les couleurs sont soigneusement choisies pour rendre un tableau particulièrement coloré. Une récente restauration a permis de redonner tout son éclat au tableau. Cette restauration a permis de redonner la couleur verte au manteau du maître de cérémonie. Ainsi, sur d’anciennes illustrations son manteau est peint en rouge !




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samedi 17 janvier 2015

n°126
La Naissance de Vénus (1485)
Sandro Botticelli



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Oeuvre : La Naissance de Vénus
Artiste : Sandro Botticelli  
Année : 1485
Technique : Tempera maigre (pigments liés à du gras)
Epoque : Moyen Âge
Mouvement : Renaissance
Lieu : Galerie des Offices (Florence, Italie)

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« La Naissance de Vénus » a été peinte par Sandro Botticelli vers 1485 après une commande de Giovanni de Médicis. Il représente la naissance de la déesse Vénus, c’est l’une des divinités romaines, la déesse de l’amour et de la beauté.
Elle prend naissance dans cette coquille Saint-Jacques qui est poussé vers la rive par Zéphyr, dieu du vent, et Chloris (A gauche du tableau). Hora, une des quatre déesses du temps, se prépare à l’accueillir sur le rivage et la recouvre d'un manteau. Cela annonce le début du printemps, et la renaissance de la beauté de la nature.



Le modèle de la Vénus, Simonetta Vespucci, était la femme de Marco Vespucci et la maîtresse de Julien de Médicis, et considérée comme la plus belle femme de son époque. Morte de pneumonie à l'âge de 23 ans en 1476, tous les portraits célèbres de Botticelli,  dont ce tableau, la représentant sont posthumes (réalisés après la mort de la jeune femme).

Ce tableau fut révolutionnaire à la fin du Moyen Âge car il a été le premier tableau de grande dimension (il est grandeur nature) et surtout le premier tableau à thème entièrement profane. Au XVe siècle, il est presque interdit de peindre autre chose qu’une scène religieuse. Ce tableau représente une scène païenne : c’est une scène de la mythologie gréco-romaine, bien antérieure au christianisme.
La deuxième originalité réside dans le nu. Longtemps associé à la luxure (un péché religieux), le nu était interdit de l’imagerie chrétienne: seules quelques Ève pécheresses osaient se montrer dévêtues. Le sculpteur Donatello osa en 1430 le premier nu masculin avec son David. Avec La Naissance de Vénus, Botticelli propose plus de 50 ans plus tard, ce nu féminin.

Alors pourquoi tant de nouveautés dans ce tableau ?

À la fin du XVème siècle, un important mouvement culturel et artistique naît en Italie. De nombreux artistes s'inspirent de l'Antiquité grecque et romaine pour créer d'innombrables œuvres dans le domaine des arts, de la littérature ou encore dans celui des sciences : c'est la fin du Moyen Âge et le début d'une nouvelle ère : la Renaissance.
La Renaissance italienne va créer une vraie révolution dans la peinture. La peinture du Moyen-Âge était caractérisée par des thèmes surtout religieux sous forme d'enluminures et de miniatures.
Les peintres de la Renaissance ne s'intéressent plus cet aspect religieux, la nature va prendre une place plus importante dans les tableaux. Ils ont étudié le corps humain pour le représenter avec la plus parfaite exactitude, en respectant les proportions et en donnant une impression de vie et de mouvement. Ils améliorent les techniques de perspective et d'effets de lumières et d'ombres. Ils remplacent le bois par la toile qui s'avère plus économique.

Cette Renaissance italienne se propage petit à petit pour gagner l'ensemble de l'Europe jusqu'au XVIème siècle. C'est le roi François 1er qui amènera la Renaissance en France à la fin du XVe siècle.

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lundi 15 décembre 2014

n°116
L'Homme de Vitruve
(Étude des proportions du corps humain selon Vitruve)
(1492)
Léonard De Vinci



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Oeuvre : L'Homme de Vitruve (Étude des proportions du corps humain selon Vitruve)
Artiste : Léonard de Vinci  
Année : 1492
Technique : Dessin à la plume et lavis (une seule couleur diluée pour obtenir plusieurs intensités de couleur)
Mouvement : Renaissance
Epoque : Temps Modernes
Lieu : Gallerie dell'Accademia de Venise (Italie)



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Vitruve, de son vrai nom Marcus Vitruvius Pollio était un architecte et ingénieur romain qui a vécu au Ier siècle avant J.C. Artiste talentueux, il fut l'auteur d'un traité d'architecture intitulé De Architectura.
Cet ouvrage écrit vers 30-25 av. J.-C. était dédié à l'empereur Auguste, le neveu de César. Il  se compose de 10 livres qui rassemblent toutes les connaissances sur les techniques de construction de cette époque.
L'ouvrage traite de la construction en général, mais aussi des matériaux, des ordres d'architecture, de la décoration, ainsi que de l'hydraulique, des instruments de mesures, des  machines, des aqueducs, des palais et autres bâtiments publics et privés : thermes, ports, etc. Un vrai dictionnaire de l’architecture !
Vitruve avait des connaissances étendues en géométrie, dessin, histoire, mathématiques, optique et dans toutes les sciences en général. C'était un génie!

Dans son ouvrage, Vitruve décrit avec beaucoup de détails, les proportions idéales d’un corps humain : 



L'Homme de Vitruve, célèbre dessin réalisé par Léonard de Vinci en 1492, est l'illustration de ce texte de Vitruve écrit 1500 plus tôt!
Il s'inspire des proportions du corps humain indiquées par l'architecte : c'est le croquis d'un homme immobile dessiné dans deux positions différentes, on voit clairement quatre bras et quatre jambes. C'est pourquoi il semble bouger.  Finalement, avec toutes les combinaisons possibles, l'homme peut être observé dans 16 positions différentes.

L'homme est inscrit dans un carré et un cercle ce qui montre l'aspect géométrique et symétrique du corps humain.
Le carré, symbole de la terre, ses quatre sommets, fait référence aux quatre éléments terrestres (eau, air, feu et terre) et aux quatre points cardinaux (nord, sud, ouest, est)
Le cercle, symbole du ciel, fait référence à Dieu.

Nous sommes à l’époque de la Renaissance, l’époque de l’humanisme où on met l’Homme au centre de l’univers. Ainsi, Léonard de Vinci cherchait à montrer par ce dessin que l'Homme, créature de dieu, est parfait.

Le texte sous le dessin, écrit "en miroir" suivant l'habitude de Vinci, est la traduction en italien du texte de Vitruve (voir plus haut). il explique avec encore plus de détails les proportions d’un homme parfait.
Selon Vitruve, le centre du corps humain est par nature le nombril : en pointant un compas sur le nombril d'un homme couché sur le dos, pieds et mains écartés, il touchera, en décrivant un cercle, l’extrémité de ses quatre membres.



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vendredi 12 décembre 2014

n°113
Le Jardin des délices (1504)
Jérôme Bosch



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Oeuvre : Le Jardin des délices
Artiste : Jérôme Bosch 
Année : 1504
Technique : Huile sur panneau de bois
Epoque : Temps Modernes
Mouvement : Renaissance
Lieu : Musée du Prado (Madrid)


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Le Jardin des délices est une œuvre très énigmatique. Même encore aujourd’hui, sa signification n’est pas très claire.
Il s’agit d’un triptyque, c'est-à-dire une œuvre composée de trois panneaux, dont les deux volets extérieurs peuvent se refermer sur celui du milieu. Ce type d’œuvre était très à la mode au Moyen Âge et au début de la Renaissance.

Comme la plupart des tableaux du XIV et XVe siècle, le Jardin des délices est une œuvre  religieuse qui représente des scènes de la Bible. Le triptyque comporte les sujets suivants sur ses panneaux :
  • Le panneau de gauche évoque le Paradis terrestre, l'Éden. C’est la représentation du moment où Dieu crée l’homme (Adam), puis la femme (Ève).  Le vaste paysage est constitué de vastes prairies et d'animaux parfois fabuleux (éléphant, licorne, singe, girafe, lapin, paon) .
  • Le panneau central est un jardin insolite et délicieux où les enfants d’Adam et Eve, les hommes, s'abandonnent nus à toutes sortes de divertissement au milieu d'oiseaux et fruits géants. Le bassin d’eau serait la fontaine de jouvence où l’on se baigne pour devenir immortel.
  • Beaucoup ont tenté d’expliquer la signification de ce tableau. Comme le suggère le titre de l’œuvre, il montre sans doute les plaisirs de la vie qui sont condamnés par l'Eglise.
  • Le panneau de droite montre les tourments de l’Enfer. Il est aussi appelé « l’enfer du musicien » par la présence de nombreux instruments dont Bosch a détourné la fonction. L’endroit grouille de créatures horribles, diaboliques comme ces « grylles », petits monstres réduits à une tête et deux jambes. Un étrange oiseau sur un trône avale un corps tandis que d’autres subissent des supplices terribles.
Le triptyque fermé
Le triptyque refermé montre un globe transparent, plein de vie et de phénomènes aquatiques, minéraux et végétaux. Ce globe représente la Création du Monde telle qu’elle est décrite dans la Bible. Au sommet à gauche, un personnage âgé, assis dans une trouée de nuage, tient un livre : c’est Dieu lui-même.

Le Jardin des délices est une œuvre très morale, c’est une mise en garde contre le non-respect des principes de la religion. Son thème en est le salut (fait d’échapper à l’enfer) face aux démons et aux châtiments qui guettent l’humanité.
Au-delà de l’opposition entre le bien et le mal, ce tableau est surtout pour Bosch un moyen de mettre en image son imagination débordante, délirante, hallucinante et d’emmener le spectateur dans un monde fantastique, entre horreur et beauté, rêve et cauchemar.




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