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mardi 31 juillet 2018

n°203
Le dernier voyage du Téméraire (1838)
William Turner



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Œuvre : Le dernier voyage du Téméraire
Artiste : William Turner 
Année : 1838
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Romantisme
Lieu : National Gallery (Londres)


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Des couleurs éclatantes, un bateau quittant un port londonien. Pas de doute, il s'agit bien d'une œuvre de William Turner.

Le H.M.S Téméraire peint par Geoff Hunt
Le dernier voyage du Téméraire (ou le téméraire remorqué à son dernier mouillage pour y être détruit) raconte les derniers moments du HMS Téméraire. Ce navire de guerre de 98 canons, construit pour la Royal Navy, a servi au cours de la Révolution Française, les guerres sous Napoléon 1er et même lors de la fameuse bataille de Trafalgar en 1805. Ce navire a donc parcouru le monde durant de nombreuses années, de l'Angleterre à la mer Baltique en passant par la Méditerranée et l'Espagne.

Le 9 février 1812, le bateau est déjà à bout de souffle. Le bateau est toujours solide mais très affaibli. En raison du nombre très important de prisonniers de guerre, il sera alors transformé en prison flottante, un "ponton", pendant plusieurs années. En 1838, ses canons tirèrent une dernière fois à l'occasion du couronnement de la Reine Victoria puis le bateau sera démantelé. Ses mâts, ses magasins et ses canons sont tous retirés et son équipage payé, avant que le Téméraire ne soit mis en vente avec douze autres navires. Il est alors vendu à John Beatson, un démolisseur de navires  pour 5000 livres. Beatson doit ensuite transporter le navire sur les 89 kilomètres qui séparent Sheerness de Rotherhithe. C'est alors le plus grand navire à avoir tenté ce voyage de remontée de la Tamise. Pour ce faire, il embauche deux remorqueurs à vapeur de la Thames Steam Towing Company, un pilote et vingt-cinq hommes d'équipage.

Les remorqueurs tirent la carcasse du Téméraire à partir du 5 septembre 1838. Ce dernier voyage est annoncé dans un certain nombre de publications, et des milliers de spectateurs viennent voir son remorquage sur la Tamise ou sa destruction au chantier naval.

William Turner a voulu peindre la nostalgie de ce moment, "la fin d'une époque", le déclin de la puissance navale britannique. Le Téméraire  est tiré sur la Tamise par un remorqueur à vapeur noir alors que le soleil se couche. Le navire y apparaît comme un vaisseau fantôme. Ses couleurs sont pâles et contrastent avec le remorqueur noir.

Lorsqu'il présente cette œuvre pour une exposition à la Royal Academy en 1839, il accompagne son tableau d'un poème de Thomas Campbell "Ye Mariners of England" : « Le drapeau qui a bravé la bataille et la brise, il ne le possède plus ». Le tableau est acclamé par la foule et les critiques.

D'après un sondage réalisé en 2005, ce tableau serait « la peinture préférée de Grande-Bretagne », il apparaît même depuis 2016 sur le nouveau billet de 20 livres sterling.


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mercredi 17 juin 2015

n°193
Le Voyageur contemplant une mer de nuages (1818)
Caspar David Friedrich



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Oeuvre : Le Voyageur contemplant une mer de nuages
Artiste : Caspar David Friedrich 
Année : 1818
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Romantisme
Lieu : Kunsthalle de Hambourg


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Caspar David Friedrich accorde une grande importance à la construction de l’espace dans ses paysages. Il aime les extrêmes : les bords de précipices, les panoramas à l’infini de montagnes ou de rivages. Il nous montre l’immensité de la nature d’une manière si vertigineuse que, selon un poète de l’époque, « on a l’impression qu’on vous a coupé les paupières ! ».

Le Voyageur contemplant une mer de nuages par exemple montre un homme, de dos, contemplant un immense paysage de nuages et de montagnes.

L’espace du tableau est composé de trois plans :

  • Au premier plan, on voit un homme vêtu selon les critères vestimentaires du XIXème siècle. Il possède une redingote, des bottes et une canne. Le personnage est de dos et se tient debout sur le sommet d’une falaise en observant le paysage. L'homme est vêtu de noir ce qui attire le regard du spectateur. Il se détache donc du reste du paysage. 
  • Le second plan nous permet de voir l'environnement qui entoure le voyageur, ce qu’il est en train de regarder : plusieurs pics rocheux noyés par des nuages. Sur ce tableau, seuls les nuages et les cheveux semblent être en mouvement. 
  • Au dernier plan, on aperçoit l’horizon, le ciel et d’autres pics rocheux. L’horizon se mélange au ciel. On peut voir qu’il y a une évolution dans les couleurs car elles se dégradent du bas vers le haut, du plus foncé au plus clair. Mais aussi dans la précision, en allant du plus net au plus flou.

Pour Friedrich, la composition d’un paysage impose une étude approfondie. Il s’inspire de lieux qu’il connaît comme cette montagne du Rosenberg qu’il a souvent arpentée lors de ses randonnées.

Ces paysages sont remplis de symboles, comme toutes les œuvres du courant Romantique de l’époque : la peinture évoque le paradis, la présence de Dieu (symbolisés par le ciel et les nuages) que le voyageur ne peut atteindre que par le regard et l’esprit.

Les montagnes représentent la terre, la position de l'homme montre qu’il domine la vie d’ici-bas mais il y regarde avec admiration l’au-delà, le fond de l'univers.
Les rochers au milieu symbolisent la foi de l’humain. Les montagnes au fond représentent Dieu. Cette « mer de nuages » représente l’infini, l’éternité de la vie future au paradis.
Les deux montagnes se rejoignent sur l'homme afin de montrer qu'il est entre deux mondes très différents.

Ce tableau met en valeur le sentiment de la solitude humaine face à la grandeur de la nature (un des thèmes importants pour les romantiques).

Tous ces symboles spirituels rendent la toile très mystérieuse, d’autant plus que le personnage est représenté de dos ce qui le rend lui aussi énigmatique. En fait Friedrich ne voulait pas montrer l’identité de l’homme pour permettre au spectateur de se projeter à sa place, le  laisser face à lui-même et, comme ce double, il est invité à s’interroger sur l’univers.


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samedi 30 mai 2015

n°186
Tempête de neige en mer (1842)
William Turner



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Oeuvre : Tempête de neige en mer
Artiste : William Turner 
Année : 1842
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Romantisme
Lieu : Tate Gallery (Londres)


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Sous cet amas de couleurs floues, William Turner a ici représenté un bateau en difficulté sur une mer démontée et dont l’équipage envoie des signaux lumineux pour se guider, lors d’une tempête accompagnée de rafales de neige. Le bateau est balloté par les creux comme une coquille de noix.

En observant la toile, on ne reconnaît pas grand-chose. On peut toutefois repérer un mât portant un pavillon, une cheminée laissant échapper de la fumée et ce qui ressemble à une roue à aubes. Ces quelques indices montrent qu’il s’agit sûrement d’un steamer, c'est-à-dire un bateau à vapeur. Ce type de bateau était particulièrement vulnérable par mauvais temps car les aubes ne pouvaient fonctionner en cas de mauvais temps.

La tempête du tableau nous fait ressentir combien un bateau est violemment ballotté par les vagues, les bourrasques de vent et de neige. Pour représenter la tempête et le déchaînement des éléments, Turner dissout les formes dans une sorte de tourbillon de peinture. On devine la touche très énergique d’un pinceau : des coups de pinceau rapides et des effets de spirales. L'éclat de lumière montre la voile tendue à l’extrême.On a l’impression que Turner lui-même était pris dans la tempête !

On raconte  même que pour mieux s’imprégner des sensations, Turner est allé en pleine tempête et se faisait attacher au mât de ce bateau. "J’y suis resté quatre heures, sans croire que j’en sortirais vivant, mais résolu à en témoigner si c’était le cas" déclara-t-il un jour à un visiteur de sa galerie venu le complimenter.  Même s'il s'agit sûrement d'une histoire inventée, elle montre la volonté du peintre d'être au plus proche de la réalité d'une tempête.

Cette tempête de neige en mer fait partie d’un ensemble de tableaux que le peintre n’a jamais présenté au public de son vivant, sans doute parce qu’il savait qu’il ne serait pas compris. Dans les années 1840-1850 en Angleterre, le public appréciait une peinture avec davantage de détails réalistes. Turner, lui, préférait évoquer les choses plutôt que les décrire, afin de laisser une place à l’imagination.



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lundi 2 mars 2015

n°148
Le Cauchemar (1781)
Johann Heinrich Füssli



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Oeuvre : Le Cauchemar
Artiste : Johann Heinrich Füssli 
Année : 1781
Technique : Huile sur toile
Epoque : Temps modernes
Mouvement : Romantisme
Lieu : Detroit Institute of Arts (Etats Unis)


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Ce tableau représente une chambre à coucher obscure, meublée d’un lit à l’antique, d’une table de toilette avec une tasse à tisane vide et même un morceau d'un miroir. Sur le lit apparaît la figure très étrange d'une jeune femme qui paraît anéantie. Elle porte une longue robe. Il s’agit d’Anna Labdolt, l’amour perdu de l'artiste Johann Heinrich Füssli.

En s'approchant de l’obscurité, on devine, dans les courtines du lit, une tête de cheval avec des yeux énormes, globuleux, brillants comme des opales. Sur le ventre de la jeune femme, un incube (une sorte de démon) ricane. Cet être abominable, est l'acteur du tableau, le seul à nous regarder.

Füssli a tenté de montrer le cauchemar en image. Il est représenté par les deux créatures, le démon et le cheval, pour lesquelles il s’est inspiré de d’anciennes croyances du Moyen Âge.

Pour la première fois dans l'histoire de l'art, un peintre s'intéresse au phénomène du rêve. En fait nous sommes devant le cauchemar de la jeune femme. Le spectateur assiste impuissant à sa peur. On voit par sa position qu’elle a  beaucoup bougé dans son sommeil, son lit est défait et sa tête et ses bras basculent hors du lit. Pour créer une atmosphère sombre et angoissante, Füssli a employé un effet de clair-obscur pour créer des contrastes forts entre la lumière et l'ombre.

Le Cauchemar de Johann Heinrich Füssli est exposée pour la première fois en 1782. L’œuvre en elle-même est plus étrange qu’effrayante. Cette peinture est devenue si célèbre que Füssli en a peint au moins trois autres versions.


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lundi 24 novembre 2014

n°102
Le Radeau de la Méduse (1819)
Théodore Géricault



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Oeuvre : Le Radeau de la Méduse
Artiste : Théodore Géricault 
Année : 1819
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Romantisme
Lieu : Musée du Louvre (Paris)


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En 1816, après la défaite de Waterloo et alors que Louis XVIII devient roi de France, une frégate "La Méduse" quitte le port de Rochefort sous les ordres du commandant Duroy de Chaumarey avec, à son bord, le futur gouverneur du Sénégal et sa famille. Le gouverneur quitte la France pour prendre ses fonctions au Sénégal que les Anglais viennent de rendre aux français.

Or sur le navire régnaient des tensions entre les hommes d’équipage et le Commandant et ses seconds. L’équipage se révolta et tout finit par un naufrage où plus d’une centaine d’hommes se retrouvèrent entassés sur un grand radeau. Après 13 jours d’agonie, seulement 10 hommes survécurent après avoir été sauvés par un autre bateau, l’Argus. Ils ont affronté la peur, la faim et la mort autour d’eux.

Cet événement provoque le scandale et fait la Une des journaux. L’opinion publique est choquée par le fait que le gouvernement ait laissé un capitaine inexpérimenté diriger le vaisseau.  Mais aussi par les scènes d’anthropophagie qui eurent lieu à bord du radeau (pour survivre, les 10 hommes ont dû se nourrir des cadavres des officiers). Le ministre de la Marine démissionna. Le commandant fut condamné à trois ans de prison.

Trois ans plus tard, en 1819, Théodore Géricault peint Le Radeau de la Méduse car il est fasciné par cet évènement tragique. Il choisit de peindre les survivants apercevant à l’horizon un navire, l'Argus (représenté par un point minuscule sur la ligne d'horizon). Rassemblant leurs dernières forces, ils agitent des linges en espérant que leurs signaux soient aperçus, alors que le vent gonfle la voile et emporte le radeau à l'opposé du bateau. Une grande tension dramatique se dégage de cet instant décisif.

Pour que son tableau soit le plus réaliste possible, Théodore Géricault se fait raconter la tragédie par deux survivants (le peintre les a même représentés au pied du mât). Il réalise de très nombreux dessins, croquis et tableaux préparatoires afin de trouver la composition finale et de représenter les détails avec un très grand réalisme. Il étudie, dessine et peint même des morceaux de vrais cadavres qu’il faisait amener en cachette dans son atelier ! Il a aussi fait reproduire le radeau en maquette.

Pour peindre les autres personnages, il choisit des modèles. Parmi eux, le peintre Eugène Delacroix a posé pour l’un des personnages : probablement l’homme mort au premier plan, couché le bras gauche étendu, face contre le radeau.

Au Salon de peinture de 1819, le Radeau de la Méduse est exposé pour la première fois sous le nom de « Scène de naufrage ». Les spectateurs sont surpris par cet immense tableau  de 5 mètres sur 7. Le génie de Géricault est salué mais l’œuvre provoque le scandale en raison de son sujet polémique et de la représentation jugée trop réaliste et morbide des corps des naufragés.

Déçu, Théodore Géricault s’installe an Angleterre où il deviendra célèbre.





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mardi 18 novembre 2014

n°097
La Liberté guidant le peuple (1830)
Eugène Delacroix



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Oeuvre : La Liberté guidant le peuple
Artiste : Eugène Delacroix 
Année : 1830
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Romantisme
Lieu : Musée du Louvre (Paris)


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Il y a des tableaux tout droit sortis de l’imagination du peintre. la Liberté guidant le peuple, au contraire, représente une scène réelle vécue par la peintre Eugène Delacroix : le soulèvement populaire des 27, 28 et 29 juillet 1830. Ces trois journées révolutionnaires sont entrées dans l’histoire sous le nom des « Trois Glorieuses ».

Le roi Charles X souhaite restaurer l’Ancien Régime et devenir un monarque absolu; comme avant la Révolution Française. Le 26 juillet 1830, il écrit quatre ordonnances qui rétablissent la censure, supprime la liberté de la presse et abroge les droits civils du peuple (comme le droit de vote). Il remet ainsi en cause tous les droits obtenus par le peuple lors de la Révolution Française de 1789. C’est une violation de la Constitution.
Charles X  provoque ainsi  la colère et le soulèvement de quelques 8 000 Parisiens, soulèvement qui lui vaudra son abdication. Louis-Philippe sera le nouveau « roi des français ».




Delacroix, qui n’a pas participé aux journées révolutionnaires, écrit à son frère : « Si je n’ai pas vécu pour la Patrie, au moins peindrai-je pour elle ! » Et c’est ainsi qu’il peint cette jeune femme, allégorie de la Liberté (l’héroïne du combat), exaltant le peuple pour une lutte juste et digne.
Il développe dans son tableau un témoignage historique et civique inédit, aux dimensions d’une peinture d’histoire, marquant les spectateurs dès son exposition.

La scène se passe à Paris, comme l’indique les tours de
Notre-Dame, au dernier plan.


  • Le personnage principal est une jeune femme, à la poitrine dénudée, coiffée d’un bonnet phrygien. Elle agite un drapeau tricolore et symbolise la Liberté et  la Marianne, symbole de la République. Elle avance sur des cadavres, afin de montrer que la liberté est plus forte que la mort. Elle est entourée de révolutionnaires : 
  • L'enfant de Paris : les enfants sont aussi engagés dans les combats. Cet enfant représente cette jeunesse. Bras armés de pistolets et tendus il participe activement au combat, il porte un sac de soldat en bandoulière. 30 ans plus tard Victor Hugo s'inspirera de cet enfant pour créer le personnage de « Gavroche » dans le roman «  Les misérables ».
  • Les hommes : L’homme au chapeau et à la redingote représente la bourgeoisie de Paris. . La légende dit que cet homme serait Delacroix lui-même. Il y a aussi l'homme au béret qui représente les ouvriers. Enfin,  l'homme agenouillé  représente les paysans et porte les couleurs de Paris (bleu et rouge). Il est blessé et regarde avec espoir « la liberté ».

Les couleurs sombres sont sombres en bas pour renforcer le côté morbide.  C'est la liberté au centre qui est fortement éclairée. Les couleurs bleu, blanc rouge sont mises en évidence à différents points du tableau: le drapeau, le personnage agenouillé, la ceinture de l'ouvrier, la veste du soldat mort, le chapeau du garçon à gauche)

Le tableau représente l'assaut final : Les barricades du dernier jour. Sur ce tableau Delacroix a représenté tous les acteurs de la révolution de 1830. L’action s’élève en pyramide, les cadavres de soldats en étant la base, le drapeau en étant le sommet.
Les quatre personnages, debout et armés, s'avancent : La révolution est en marche!


un billet de cent francs
Le roi Louis-Philippe, nouveau souverain et premier « roi des Français », achète l’œuvre 3000 francs mais elle ne sera jamais suspendue dans la salle du trône. Il faudra attendre 1874 pour que la Liberté guidant le peuple soit définitivement exposée au Louvre puis devienne un vrai symbole populaire démultipliée sur les billets de banques, timbres, affiches, logos, livres d’histoire, œuvres d’art, etc.



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