Affichage des articles dont le libellé est Cubisme. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Cubisme. Afficher tous les articles

samedi 27 juin 2015

n°196
Nature morte devant une fenêtre ouverte : place Ravignan (1915)
Juan Gris



Cliquez sur l'image pour l'agrandir
kART d'identité

Oeuvre : Nature morte devant une fenêtre ouverte : place Ravignan
Artiste : Juan Gris  
Année : 1915
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Cubisme
Lieu : Museum Of Arts (Philadelphie, Etats Unis)


En savoir +
Lorsqu’il s’installe à paris, Juan Gris se lie d’amitié avec Pablo Picasso qu’il admire. Il va d’ailleurs peindre le portrait de celui-ci et deviendra à cette occasion le premier peintre, autre que Picasso, à réaliser une peinture cubiste, cette technique artistique étonnante qui consiste à peindre en formes géométriques.
Picasso deviendra le modèle, le maître de Gris. Ce dernier va s’installer dès 1907 au Bateau-Lavoir, un grand atelier où il peut peindre, dont les fenêtres s’ouvrent sur la place Ravignan, à Paris.

C’est justement ce que montre ce tableau, Nature morte devant une fenêtre ouverte, place Ravignan. L’artiste peint ce qu’il voit de son atelier vers l’extérieur. La dominante bleue du tableau suggère que la scène se passe la nuit.
Le tableau montre un ensemble d’objets : coupe ou compotier, bouteille de vin (Médoc), carafe, verre, journal, posés sur une table devant une fenêtre ouverte. À gauche, le vantail de la fenêtre et un rideau sont nettement visibles, et on distingue les tentures en contre-jour à l’intérieur de la pièce. À l’arrière-plan, vus par la fenêtre : deux arbres, une rampe et un réverbère devant le mur d’un immeuble aux volets alternativement ouverts, fermés, entrouverts.

Ce tableau est une nature morte, comme le suggère son titre, c'est à dire un tableau privé de toute présence humaine. Mais c'est une nature morte un peu particulière.
On y retrouve des éléments « traditionnels » des natures mortes du XXe siècle : Verre, bouteille, compotier, journal, pipe, paquet de tabac, guitare… qui renvoient au mode de vie du peintre. Les formes y sont géométriques et  fragmentées, il y a plusieurs points de vue, et l’œuvre ne respecte pas les principes de la perspective, c'est-à-dire les trois dimensions. Ce tableau ne donne pas une image immédiate du monde comme dans un miroir.
Il s’agit bel et bien d’une œuvre cubiste.
Ce qui attire en revanche notre attention c’est l’espace extérieur. Cette fois, pas de formes géométriques fragmentées. La perspective est respectée ainsi que  le changement d’échelle dû à l’éloignement.

De nombreux tableaux représentant l’intérieur d’une pièce montrant des fenêtres auxquelles on y aperçoit de loin le paysage extérieur. Mais dans ce tableau, l’extérieur est tout aussi important que l’intérieur. De plus, Juan Gris a donc mélangé deux techniques de peinture différentes, une pour l’intérieur et l’autre pour l’extérieur, une innovation à l’époque.


Télécharger et imprimez la fiche repère :

dimanche 29 mars 2015

n°162
Le Château de la Roche-Guyon (1909)
Georges Braque



Cliquez sur l'image pour l'agrandir
kART d'identité

Oeuvre : Le Château de la Roche-Guyon
Artiste : Georges Braque  
Année : 1909
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Cubisme
Lieu : Stedelijk Van Abbe Museum, (Eindhoven, Pays Bas)


En savoir +
Le Château de la Roche-Guyon
"Tout dans la nature se modèle sur la sphère, le cône et le cylindre", disait Paul Cézanne. Cette simple phrase va bouleverser Georges Braque, à la fin de l’année 1907, lorsqu’il découvre les tableaux de Cézanne exposés au Salon d’Automne. 
Il commence à élaborer une nouvelle façon de peindre en se basant sur des formes géométriques simples. Il rencontre Pablo Picasso alors qu’il peint les Demoiselles d’Avignon, c’est une révélation. Admiratif, il va fonder avec Picasso un nouveau mouvement artistique : le cubisme.

L’objectif de ces artistes est de représenter des volumes alors que la toile est plate. C’est pour cela qu’ils utilisent des formes géométriques, comme des ronds, des carrés ou des losanges. Ils simplifient la réalité pour ne garder que les contours des formes.

Durant l’été 1909, il se rend à la Roche-Guyon sur les lieux mêmes où Cézanne, son inspirateur  avait peint des toiles. Braque voulait recomposer ce château en différents plans, en facettes géométriques. Il réalise trois toiles de ce paysage.


Dans Le Château De La Roche-Guyon, les maisons s’étagent en pyramides jusqu’au donjon du château. Les plans sont taillés en facettes ce qui donne du dynamisme au tableau. Le château est tellement géométriques qu’il est à peine reconnaissable. Braque a rendu le paysage le plus simple possible : on devine la pierre et les arbres mais aucun détail n’est montré. 
Certains y voient même une œuvre abstraite !






Télécharger et imprimez la fiche repère :

samedi 29 novembre 2014

n°105
Les demoiselles d'Avignon (1907)
Pablo Picasso



Cliquez sur l'image pour l'agrandir
kART d'identité

Oeuvre : Les demoiselles d'Avignon
Artiste : Pablo Picasso 
Année : 1907
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Cubisme
Lieu : Museum of Modern Arts (New York)


En savoir +
Il y a des tableaux qui ont révolutionné l’histoire de l’art. « Les demoiselles d’Avignon » en fait partie. Ce tableau est considéré à juste titre comme les débuts de l'art moderne et du cubisme, une révolution esthétique. Pourtant, pendant près de trente ans, elle n’a été connue que de quelques amis de Pablo Picasso et n’a presque jamais été exposée au public, jusqu’à son acquisition par la Museum of Modern Arts de New York en 1938.

En 1907, Picasso termina cette œuvre après de très nombreux essais préparatoires. Ce tableau est le résultat de 809 croquis et dessins préparatoires. Elle restera dans son atelier, comme objet d'étude, jusqu'en 1916, où André Salmon, critique d'Art, parviendra à convaincre Picasso de l'exposer.

Cette toile explore plein d’idées nouvelles. Picasso avait décidé de peindre une grande toile inspirée d’une scène de maison close. C’était le point de départ de ce tableau. Le titre, qui n’a pas été choisi par Picasso, fait référence à une célèbre maison close de Barcelone, située dans la rue d'Avignon. Les femmes peintes sont donc des prostitués.

Même si le sujet de l’œuvre peut paraître provoquant c’est surtout le « traitement » qui va choquer (la façon de peindre). Beaucoup ont dit que le tableau était "raté"! En effet, les personnages et le fond du tableau ne ressemblent plus à la réalité mais apparaissent complètement déstructurés. C’est le point de départ du cubisme : une façon de peindre avec des formes géométriques.
Dans cette œuvre, Picasso laissera voir aussi l’influence qu’exerce sur lui l’art espagnol et l’art africain qu’il collectionnait...

« Les demoiselles d’Avignon » est très grande toile, d’un format presque carré d’environ 2,40 mètres. Les cinq femmes, presque nues, occupent l’espace principal du tableau, sur un fond composé de sortes de tissus, rideaux dans plusieurs tons de bleu, gris, bruns.

Chaque femme constitue une sorte de plan différent, les femmes sont présentées à la fois de face et de profil, on ne sait pas vraiment qui est devant et qui est derrière, la femme assise présente à la fois son dos et son visage.
Au premier plan on remarque la corbeille de fruits, comme posée sur une petite table verticalement... Picasso joue avec les règles de la perspective.
De gauche à droite, les femmes sont de plus en plus déstructurées, elles deviennent alors complètement déformées tels des masques africains...

Trois couleurs principales structurent l’espace avec les bruns à gauche, le gris au milieu et les bleus à droite. Ces couleurs froides contrastent avec le rose et le orange des corps.




Télécharger et imprimez la fiche repère :

jeudi 16 octobre 2014

n°066
Moi et le village (1911)
Marc Chagall



Cliquez sur l'image pour l'agrandir
kART d'identité

Oeuvre : Moi et le village
Artiste : Marc Chagall  
Année : 1911
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Cubisme, Expressionisme, Surréalisme
Lieu : Museum d'Art Moderne (New York)


En savoir +
Quand le peintre russe Marc Chagall arrive à Paris en 1911, il a déjà beaucoup voyagé. Il s’installe dans le quartier des peintres : Montmartre. A peine arrivé à Paris, son pays lui manque. Chagall vient de Vitebsk, un village, à l'époque russe, situé aujourd'hui en Biélorussie.

Il va alors peindre de grandes toiles qui évoquent ses racines russes. Il ne s’agit pas de peindre simplement le village où un portrait. Chagall préfère concentrer dans une seule toile, plusieurs souvenirs heureux. Ainsi les tableaux qu’il peint en 1911 montrent une floraison d’images qui occupait son esprit.
Ce tableau, Moi et le village, en est le meilleur exemple.

Chagall, à droite s'est représenté de profil avec cette couleur verte qu'il donne souvent aux visages. Il tient une branche fleurie qu'il semble offrir à l’animal (sans doute un veau) auquel il fait face, dans un échange de regards attendris.  Les deux têtes et la fleur sont liées dans un disque coloré.
D'autres images se superposent :
- une femme trayant une vache
- un petit village avec son église orthodoxe, sans doute son village Vitebsk
- un homme qui passe avec une faux (un outil pour couper les hautes herbes)
- une femme qui danse sur les toits de deux isbas (maison russe) sens dessus dessous

La vache est un personnage familier représentant la sécurité au village, la mère, la ferme.
Chagall se souvient de son enfance et de "la vache dans notre cour dont le lait était blanc comme la neige, la vache qui parlait avec nous".
En haut du tableau, on reconnaît un village russe avec le dôme de l'église orthodoxe. Le pope (un prêtre orthodoxe) regarde le paysan traverser l'espace avec sa faux. La femme, la tête en bas, lui indique le chemin.
Dans la tête du veau, on peut voir une jeune paysanne qui trait une vache. Chagall adore son village natal. Pour lui, ce village fait partie de lui, c’est le lieu de ses origines, un lien qui ne se défait pas. C’est le même lien qui existe entre un veau et sa mère.  Le village est à Chagall ce que la vache est au veau.

Dans « Moi et le village », Chagall nous entraîne dans son rêve, mélange de réel et d’imaginaire. C’est magique et poétique à la fois. Avec le temps, loin de son village natal, il rêve à ce qu’il a connu et apprécié. C’est ce qu’il semble nous monter dans cette peinture.



Télécharger et imprimez la fiche repère :

lundi 8 septembre 2014

n°028
Guernica (1937)
Pablo Picasso



Cliquez sur l'image pour l'agrandir
kART d'identité

Oeuvre : Guernica
Artiste : Pablo Picasso 
Année : 1937
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Cubisme
Lieu : Musée Reina Sofia (Madrid)



En savoir +
Guernica a été peinte du 1er mai au 4 juin 1937 par Pablo Picasso, sur commande des Républicains, pour l’Exposition Universelle de Paris. Cette œuvre exprime la révolte du peintre contre le bombardement de la ville « Guernica » qui a donné son nom au tableau.
Le thème de l’Exposition Universelle de Paris était « Arts et techniques dans la vie moderne ». Elle était dédiée au progrès et à la paix. Depuis la commande, Picasso s’était mis à la recherche d’un thème pour son tableau.

Dans l’Europe d’avant-guerre, le paysage politique était très complexe. On assistait à la naissance et la montée de régimes totalitaires dans des pays comme l’Allemagne (avec Adolf Hitler), l’Italie (avec Benito Mussolini) et l’Espagne avec Francisco Franco.

Dans l’Espagne de 1937, une guerre civile était en cours qui opposait, d’une part les Nationalistes (ou franquistes), des fascistes qui soutenaient le général Franco et, d’autre part, les Républicains qui voulaient un gouvernement démocratique.

Guernica est une petite ville qui se situe dans le pays basque espagnol, près de la frontière française. Les basques espagnols étaient républicains et s’opposaient au régime de Franco.
Aussi, pour intimider les républicains et montrer son pouvoir, Franco, avec l’aide d’Hitler, bombarda la ville de Guernica le 26 avril 1937. C’est un jour de marché, des bombes incendiaires sont utilisées. La ville brûle pendant trois jours. Le bilan officiel fait état de 1654 morts et plus de 800 blessés parmi la population. A l’annonce de la nouvelle, le monde s’indigne. De son côté, Picasso va trouver un thème pour son œuvre.

Œuvre de dénonciation et de protestation, Guernica est une lutte révolutionnaire par la peinture qui montre la participation du peintre aux drames de son époque: la violence, la barbarie et la guerre. Picasso lui-même déclare : « Cette peinture n’est pas faite pour décorer les appartements, c’est un instrument de guerre, offensif et défensif contre l’ennemi. »

Guernica est une huile sur toile de dimension très grande puisqu’elle mesure 7 mètres de longueur. Après la guerre civile, Picasso souhaitait que son tableau soit exposé à New York. Il refusait que son tableau retourne en Espagne tant que vivrait le général Franco. Guernica ne retournera en Espagne qu’en 1981, 6 ans après la mort du dictateur.

Le tableau se présente comme une frise qui se lit naturellement de gauche à droite. Picasso utilise une peinture aux formes dramatiques, aux contrastes violents et aux couleurs peu nombreuses : des nuances de gris, du noir, du blanc et du jaune pâle. Cette absence de couleurs évoque  la mort des victimes, la mort de la liberté et de la civilisation. Picasso se sert de symboles empruntés à la mythologie espagnole : le taureau, qui symbolise la brutalité et le cheval qui représente le peuple.

Guernica est construit en trois parties, comme un triptyque. Au centre se trouve un triangle dont la pointe est formée par la lanterne.

- Sur le pan de gauche, une mère hurle de douleur. Elle tient dans ses bras son enfant mort en direction duquel pend son sein, désormais inutile.

- Le taureau est insensible à la douleur de la femme. Il symbolise la froideur calculée de l’attaque exercée sur la population.

- Au sol, en bas à gauche, git un guerrier décapité, une épée cassée à la main qui représente l’héroïsme et l’esprit « écrasé » des républicains au combat.

- Le cheval lui-même semble hennir de douleur à cause de l’entaille béante sur son flanc qui représente l’agonie du peuple blessé.

- Hurlant aussi, les bras tendus vers le ciel en signe de détresse, la femme à droite du tableau montre l’impuissance des victimes. Des symboles d’explosion ou de feu au-dessus d’elle et sur sa droite, témoigne de la brutalité de la scène.

- Au bas à droite, une femme rampant au sol tente d’échapper au massacre en fuyant. Son regard est tourné vers l’ampoule. Cette ampoule allumée, ressemblant étrangement à un œil, peut représenter l’œil de Picasso qui souhaite montrer sa perception de l’évènement.

- La lanterne semble éclairer le peuple et l’homme abattu. Son rôle est essentiel : elle éclaire la pyramide composée des victimes que sont le peuple (le cheval) et le parti républicain (l’homme abattu). Le rôle du porteur de la lanterne, une femme surgissant par la fenêtre, est un acte politique. Elle dénonce et « met en lumière » les attaques du 26 avril. Elle incite le peuple à se relever et poursuivre la lutte contre Franco, tout comme la fleur (à côté de l'épée cassée) qui symbolise l'espoir.

Texte écrit à partir d'un travail réalisé par des élèves de CM2



Télécharger et imprimez la fiche repère :


mercredi 20 août 2014

n°010
Les belles cyclistes (1944)
Fernand Léger



Cliquez sur l'image pour l'agrandir
kART d'identité

Oeuvre : Les belles cyclistes
Artiste : Fernand Léger 
Année : 1944
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Cubisme
Lieu : Collection privée



En savoir +
Quand il est arrivé à Paris, Fernand Léger voulait devenir architecte. Mais petit à petit c'est vers les pinceaux qu'il s'est dirigé. En 1907 Il découvre le cubisme de Picasso dont il s'inspirera dans tous ces tableaux.

Fernand Léger adorait se consacrer aux loisirs, notamment au vélo. Il peignit lors de son voyage à New York, plusieurs toiles sur le thème du cyclisme, comme celle-ci. Il peignait à sa manière, la réalité de la vie à l'aube de la Seconde guerre mondiale. Il aimait que ses personnages ne soient pas parfaits, ni très bien habillés. Il disait : « Le mauvais goût, la couleur forte peut donner ici le plein usage de son pouvoir... si  je n'avais vu ici que des filles habillées avec goût, je n'aurais pas peint ma série des cyclistes. ».

A New York, Léger fut fasciné par les grandes publicités clignotantes qui jonchaient les rues. «  ... je parlais à quelqu'un, il avait la figure bleue, puis vingt secondes après, il devient jaune...cette couleur-là... elle était libre, dans l'espace. J'ai voulu faire la même chose dans mes toiles. ». Léger nous offre donc des toiles très colorées où, comme dans Les Belles cyclistes, les couleurs dépassent les formes.


Télécharger et imprimez la fiche repère :