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mercredi 4 mars 2020

n°329
Fallen Astronaut (1971)
Paul Van Hoeydonck



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kART d'identité

Œuvre : Fallen Astronaut
Artiste : Paul Van Hoeydonck  
Année : 1971
Technique :  Sculpture sur aluminium
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Minimalisme
Lieu : Lune (répliques aux National Air and Space Museum de Washington, et musée d’art contemporain d’Anvers)

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Lorsqu’il exposa ses premières toiles dans une petite galerie d’art d’Anvers en Belgique, Paul Van Hoeydonck était à mille lieux d’imaginer jusqu’où ses œuvres futures seraient exposées…

Hoeydonck et sa statuette
L’histoire commence en 1968. Hoeydonck est déjà un peintre et sculpture reconnu lorsqu’il est contacté par la NASA, l’agence américaine d’aéronautique spatiale. Les précédents travaux artistiques du peintre sur le thème de l’espace y sont sûrement pour quelque chose. La NASA prépare activement sa mission Apollo 15, la cinquième mission ayant pour objectif de déposer un équipage à la surface de la Lune pour mener des expériences scientifiques et poursuivre l’exploration du sol lunaire déjà entreprise lors des précédentes missions lunaires. 

Pour cette nouvelle mission spatiale, la NASA souhaite laisser symboliquement une œuvre d’art sur le sol lunaire. C’est dans ce cadre qu’elle invita l’artiste à rencontrer l’équipage d’Apollo 15 aux Etats Unis, au début du mois de juin 1971. Hoeydonck reçut une commande bien particulière de l’agence américaine : une sculpture, légère, solide, de petite taille, représentant n’importe quel être humain.  Ainsi, on ne devait identifier en elle ni un homme ni une femme, ni même aucun groupe ethnique. 

Le résultat est cette petite statuette minimaliste, sans bras ni visage, mesurant environ 8,5 cm de hauteur. L'artiste nomma son oeuvre "Space Traveller" (Voyageur de l'espace)/ L’aluminium fut le matériau choisi car il est capable de supporter les variations de températures extrêmes à la surface lunaire.

Peu avant le grand départ sur la Lune, trois cosmonautes russes perdirent la vie. Bien qu’au départ, la statuette devait symboliser l’humanité toute entière, la NASA décida finalement qu’une fois sur la Lune, l’œuvre aurait une fonction commémorative et qu’elle rendrait hommage à tous les astronautes morts lors dans le cadre des précédentes missions spatiales.

La sculpture fut ensuite officiellement déposée à la surface de la Lune par l’astronaute David Scott le 2 août 1971, au pied du mont Hadley. L’astronaute disposa la statue en position couchée ; pour cette raison, l’œuvre fut renommée « Fallen Astronaut » (l’Astronaute tombé). A côté d’elle, une plaque commémorative porte les noms de huit astronautes américains et de six cosmonautes soviétiques. 

Ce n’est qu’au retour de la mission spatiale, que l’idée fut rendue publique. Hoeydonck revendiqua être le créateur de l’œuvre et exprima son désaccord dans les médias sur le nom donné à l'œuvre et regretta que la statuette ait été couchée et non mise debout comme il l'aurait souhaité, exprimant un sens différent de l'œuvre. En effet, pour rappel, il avait été convenu que son œuvre symbolise toute l’humanité et non comme mémorial pour les astronautes disparus.

Pour ne pas faire de la statuette un produit marketing, il fut interdit à l’artiste de créer des répliques de son astronaute. Seules deux répliques furent réalisées : une pour le National Air and Space Museum, l’autre pour le musée d’art contemporain d’Anvers d’où l’artiste est originaire. 
Fallen Astronaut reste encore à ce jour, l'unique œuvre d'art se trouvant sur la Lune.


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dimanche 23 février 2020

n°322
Tête de figurine féminine (env 2500 av JC)



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Œuvre : Tête de figurine féminine
Artiste : inconnu
Année : env 2500 av JC
Technique :  Sculpture sur marbre
Epoque : Antiquité
Mouvement : Art néolithique
Lieu : Musée du Louvre (Paris)

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Non, cette tête sculptée n’est ni la dernière création d’un sculpteur minimaliste, ni la dernière acquisition d’un musée d’art contemporain. Cette sculpture réalisée dans un bloc de marbre est âgée d’environ 5000 ans !

Haute de 27 centimètres, cette figurine est l’un des plus anciens témoignages de l’âge du bronze Ancien. Elle est incomplète, le reste du corps n’ayant pas été retrouvé. Beaucoup pensent qu’il s’agit d’une idole, c’est-à-dire une statue féminine nue que l’on représentait souvent les bras croisés, debout sur la pointe des pieds. D’après la taille de sa tête, la statue d’origine mesurait environ 1,50 mètre de hauteur. 


Ce type de statue était très courant à cette époque, en particulier en Grèce. Cette tête, comme beaucoup d’autres, fut d’ailleurs découverte sur l’île grecque de  Kéros, dans les Cyclades. 

On ignore le rôle de ces idoles. Certains y voient des déesses de la fertilité, d’autres pensent qu’elles protégeaient les morts. Difficile à dire car à cette époque, il n’y a aucun écrit. De plus, aucun atelier n’a encore été mis au jour et l’organisation de la production reste inconnue. Les nombreux pillages qui ont eu lieu au XIXème siècle n’ont pas arrangé les choses ! 

Elle fut sculptée vraisemblablement dans un seul bloc de marbre puis avec de la poudre d’émeri et de la pierre ponce. Sa tête est très géométrique, à la forme d’une lyre. Elle ne présente aucun relief particulier à l’exception du nez et des oreilles (invisibles de face). Pour des raisons techniques, il était extrêmement difficile de sculpter les yeux et la bouche. Pour pallier à cette difficulté, la statue était peinte. Les yeux,  la bouche et même des tatouages figuraient sur son visage. 

Depuis le XIXème siècle, les idoles n’ont cessé de fasciner les artistes contemporains, comme Picasso ou Modigliani, séduits par son minimalisme et ses formes géométriques.


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mercredi 30 octobre 2019

n°314
Pierre à cerfs (env 1000 av JC)



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Œuvre : Pierre à cerfs
Artiste : inconnu
Année : env 1000 av JC
Technique :  Sculpture sur pierre
Epoque : Antiquité
Mouvement : Art des steppes
Lieu : Tsatsyn Ereg (Mongolie)

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Aux confins de la province de Khövsgöl, en plein cœur des steppes mongoles se cachent d’étranges pierres  sculptées qui datent de l’âge de bronze. Ce sont des mégalithes, c’est-à-dire des monuments de la famille des menhirs et des dolmens.

Les pierres auraient été érigées et sculptées par des peuples nomades de l’âge de bronze. Près de 900 stèles ont été retrouvées dans les plaines de Mongolie ! Elles ont été gravées et polies par des outils en pierre et des outils métalliques, avant d’être dressées. Elles mesurent au moins un mètre de hauteur et certaines mesurent plus de quatre mètres. Le sommet des pierres a été volontairement taillé. Il peut être plat, arrondi comme celle-ci biseauté.

Les figures représentées sur ces stèles sont la plupart du temps des animaux ainsi que des formes géométriques. Sur ce mégalithe par exemple, on aperçoit des cerfs (certains y voient plutôt des rennes)  et des disques. Sur d'autres stèles sont représentées des armes, ce qui suppose qu'elles avaient un rôle de protection pour es guerriers nomades.

Le cerf est un animal emblématique des nomades mongols. C’était un animal vénéré. Contrairement au cheval, le cerf ne se laisse pas domestiquer ce qui lui permet de garder un contact avec les esprits de la nature. De plus, grâce à ses bois qui peuvent tomber et repousser, il est perçu comme un être à la fois animal et végétal.
Sur l’ensemble des pierres où apparaissent des cerfs, les animaux sont représentés en train de bondir, voire de voler. Ici, les cerfs sont gravés les uns derrière les autres, à la manière d’une horde qui se dirige vers le sommet du monument.
Au sommet de la stèle, un disque représentant le soleil indique que les animaux cherchent à rejoindre le monde des esprits. Leur museau a l’apparence d’un bec d’oiseau. Ils ont un corps très allongé, l’œil rond, et leur bois sont stylisés comme des volutes.

On ne sait pas grand-chose sur l’usage de ces mégalithes. S’agit-il de pierres tombales ? Servaient-ils à certains rites religieux ? Mystère, il est difficile de connaître la signification de ces pierres car elles ne comportent aucune inscription et aucun monument n’est érigé autour.



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samedi 12 octobre 2019

n°304
Ours blanc (1928)
François Pompon



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Œuvre : Ours blanc
Artiste : François Pompon 
Année : 1928
Technique :  Sculpture en pierre de Lens
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Aucun
Lieu :Musée d'Orsay (Paris)

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C’est au Salon d’automne de Paris de 1922, que le sculpteur français François Pompon dévoila pour la première fois son désormais célèbre Ours blanc. Cette première version était en plâtre mais elle suscita déjà de nombreux commentaires. Les amateurs d’art étaient subjugués par son modernisme pour l’époque.

L’Ours blanc rendra François Pompon célèbre. Alors qu’il est déjà âgé de 67 ans, c’est son premier grand succès public, bien qu’il fût déjà bien connu du cercle très fermé des sculpteurs parisiens, notamment pour ses sculptures animalières.

Contrairement à l’esprit « Art déco » très en vogue à cette époque, les courbes de la sculpture sont très arrondies, sans géométrie. "J'aime la sculpture sans trou ni ombre".
En effet, pour son ours blanc, l’artiste ne s’intéresse pas aux détails et ne veut garder que l’essentiel. Il donne à l’animal un aspect épuré, par sa couleur blanche mais aussi par son apparente simplicité et son aspect lisse et naturel qui donne presque envie au spectateur de le caresser. Les quelques traits qui composent le visage de l'animal lui donnent un aspect sympathique, presque un sourire.
Pompon n’avait pas non plus envie de respecter fidèlement l’anatomie d’un véritable ours polaire : ses pattes sont énormes,  sa tête toute petite et sa peau est dépourvue de poils.

Le sculpteur réalisera de nombreuses versions de son œuvre: des ours de différentes tailles, de différentes couleurs et avec différents matériaux. La version la plus célèbre, celle qui est exposée au musée d’Orsay, a été exécutée en pierre de Lens par le praticien Jean-Joachim Supéry sous la supervision de Pompon.
Cette copie identique du plâtre de 1922 était une commande de l’Etat français, à l’origine pour le musée du Luxembourg. L’œuvre fut  livrée le 16 février 1929 pour la modique somme de 25 000 francs, une fortune !


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samedi 17 août 2019

n°294
Statue Nkisi Nkondi (env 1885)



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Œuvre : Statue Nkisi Nkondi
Artiste : inconnu
Année : environ 1885
Technique :  Sculpture en bois, clous en fer, clous en cuivre, verre, textile, fibres végétales, pigments, résine, matières organiques.
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Art africain traditionnel sub-saharien
Lieu :Musée du Quai Branly (Paris)

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Cette statuette a été sculptée par le peuple Kongo (ou Bakongo), un groupe d’ethnies qui vit dans l’Afrique centrale, en République du Congo et en Angola, depuis le XIIème siècle.

Les Kongo ont de nombreuses croyances religieuses. Chaque groupe avait son sorcier, le nganga se chargeait des rituels sacrés en utilisant un fétiche à clous que l’on nomme Nkisi Nkondi («statuette sacrée » en kikongo, la langue Kongo).

Cette statuette en bois avait donc un rôle très important dans la communauté Kongo. Elle était aussi destinée à aider les chefs à faire respecter la loi. Dès qu’une décision était prise, on clouait un clou ou un objet en métal sur la statue. Chaque clou qui compose la statue évoque donc un litige, un divorce, une dispute, un conflit entre deux communautés…..
Les individus craignaient la statuette et redoutaient les conséquences de leur comportement. Grâce à elle, le chef s’assurait  ainsi que les accords et les décisions étaient respectées par tout le monde. Le nombre impressionnant de clous et de lames de fer qui composent la statuette attestent des accords conclus et renforcent sa force mystique.

Pour que la statuette soit autant vénérée que crainte, son apparence est terrifiante et représente la force qu’elle détient. Armée d’une lance, elle est en position de combat, la pose telema lwinbanganga, une attitude sacrée et noble considérée comme l’autorité absolue. Son visage exprime l’agressivité renforcée par ses dents taillées, recouvertes de kaolin (argile blanc),  entre lesquelles un morceau de tissu est passé. De plus, un masque peint à l’ocre rouge met en valeur le regard vitreux de la statue. Deux lignes de kaolin traversent les yeux verticalement et symbolisent  les larmes versées par les futures victimes du nkondi.
Les Kongo fabriquaient même d’autres statues qu’ils disposaient aux frontières de leurs territoires pour éloigner les ennemis et protéger leur communauté.

En plus du petit sac magique qu’elle porte à sa main droite, on attribuait à la statue des pouvoirs supplémentaires. Pour cela, le nganga dispose sur son ventre d’un réceptacle abdominal de forme quadrangulaire dans lequel le nganga y déposait des plantes, des petits objets ou autres substances ….des matières organiques diverses que l’on appelaient le « bilongo ». Le bilongo était censé activer magiquement l'objet. Il est aujourd’hui vide : les substances magiques ont été retirées afin que les objets donnés aux collectionneurs soient « inactifs ».
On ne sait jamais ... !


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jeudi 15 août 2019

n°292
Entropa (2009)
David Černý



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Œuvre : Entropa
Artiste : David Černý 
Année : 2009
Technique :  Sculpture en plastique renforcé de verre, joints d'acier, éléments en matériaux divers
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Art contemporain
Lieu :
- Justus Lipsius (Bruxelles) en 2009
- Centre scientifique Techmania à Plzeň (République tchèque) de 2010 à 2012)

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Cette sculpture de David Černý a failli être à l’origine d’un immense incident diplomatique au sein de l’Union Européenne.
Justus Lipsius (Bruxelles)
L’histoire commence en 2009 lorsque c’est au tour de la République Tchèque d’être à la Présidence du Conseil de l’Union Européenne. En effet, chacun des 27 pays de l’Union (aujourd’hui 28) se partagent la présidence du Conseil chacun son tour. Le président, incarné par un représentant de son pays,  change ainsi tous les six mois.
Le Conseil de l’Union Européenne est une Institution très importante. Les chefs d’état s'y réunissent pour adopter les lois européennes, s’occuper de la sécurité de l’Union, conclure des accords internationaux et adopter le budget des 28 membres. Le siège principal de ce conseil est à Bruxelles  au bâtiment Justus Lipsius construit en 1989.

Par tradition, Pour célébrer chaque présidence, une nouvelle exposition d’art est installée au Justus Lipsius tous les six mois, organisée par le pays président. La France qui assurait la présidence juste avant celle de la République tchèque, en 2008, avait par exemple érigé une montgolfière tricolore.
C’est donc au tour de la République Tchèque d’assurer la Présidence du Conseil de l’Union Européenne. A ce titre, le 12 janvier 2009 elle dévoila sa nouvelle d’œuvre d’art. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle surprit beaucoup de monde.

Alors qu’elle avait été présentée comme une création collaborative de 27 artistes originaires des pays membres de l'Union Européenne, Entropa est une fait une œuvre de l’artiste tchèque David Černý. (Ce mensonge de l'artiste déclencha déjà une première polémique)
C’est une sculpture monumentale carrée, mesurant plus de 16 mètres de côté. Elle est conçue en plastique renforcé de verre et de joints en acier. Sa surface couvre environ 256 m² et pèse 8 tonnes au total.

L’œuvre représente les cartes des 27 pays décorées par divers symboles censés décrire des stéréotypes et des idées reçues sur ces pays. Les pays sont liés entre eux par une structure bleue comme le drapeau européen) qui rappelle les petits éléments détachables en plastique que l’on trouve dans des maquettes à construire ou des boîtes de jeux. L’œuvre est sous-titrée "Les stéréotypes sont des barrières à démolir", la devise de la présidence tchèque de l'Union européenne est également inscrite "Une Europe sans barrières".

Cette idée de représenter les 27 pays unifiés avait tout pour plaire mais en y regardant de plus près, on s’aperçoit que l’artiste n’a pas manqué d’humour et de provocation.
La Belgique se réjouit de se voir représenter sous la forme d’une boîte de chocolats, tandis que  la Lettonie s’amuse de sa carte recouverte de montagnes alors que le pays est très plat.
L’artiste se moque volontiers de certains pays. La carte de France est recouverte d’une banderole sur laquelle on lit « En grève ». Le Royaume Uni  désireux de sortir de l’Union Européenne est représenté par un espace vide et n’apparaît pas sur l’œuvre. La carte de la Suède, quant à elle, est recouverte d’un carton de meuble de la marque Ikea.

Certains pays n’ont en revanche pas du tout apprécié la représentation de leur pays sur l’œuvre estimant que l’humour satirique de l’artiste avait été trop loin dans la provocation.
- La Grèce s’est vue recouverte de flammes représentant les gigantesques feux de forêts qui ont ravagé le pays en 2007.
- Le Luxembourg est représenté en or sur lequel un panneau « A vendre » a été érigé.
- La Bulgarie est représentée sous la forme de toilettes.

Dès qu’elle fut dévoilée au public et à la presse, Entropa suscita un vif débat en Europe. D’habitude les œuvres du Conseil de l’Union Européenne passent complètement inaperçues. Certains s’amusent de l’œuvre tandis que d’autres en sont offensés.  En juin 2009, David Černý lui-même avait déclaré s'attendre à des réactions complètement différentes.

C’est par la Bulgarie que le scandale éclata véritablement. Les représentants bulgares se sont sentis insultés et ont été tellement indignés qu’ils ont exigé que la structure soit retirée. Elle fut même qualifiée de « délit contre la nation » par le gouvernement bulgare. « C’est une chose de décrire, par exemple, la France comme un pays en grève, mais c’en est une autre de montrer ma patrie comme une toilette. C'est carrément faux. » déclara Georgi Gotev, un journaliste bulgare. L’œuvre resta en place mais  la carte bulgare fut recouverte d’un voile noir.

Pour calmer les choses, Černý a déclaré qu'il voulait que la sculpture soit amusante. "L'ironie, c'est se moquer. Elle ne veut offenser personne", a-t-il déclaré.  "Nous voulions voir si l'Europe était capable de rire de lui-même. ". David Černý a dû présenter ses excuses au gouvernement tchèque et a exprimé ses regrets que la sculpture soit considérée comme offensante. Ce qui est sûr, c’est que l’œuvre a fait parler d’elle !

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mardi 13 août 2019

n°290
Le Sphinx de Gizeh (2500 av JC)



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Œuvre : Le Sphinx de Gizeh
Artiste : inconnu
Année : 2500 av JC
Technique :  Sculpture monolithique (en pierre)
Epoque : Antiquité
Mouvement : Art égyptien
Lieu : Gizeh (Egypte)

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Que seraient les pyramides de Gizeh sans leur sphinx ? C’est sculpture monumentale emblématique de l’Egypte ancienne est aussi célèbre pour sa majesté,  que pour son nez disparu.

Elle représente un sphinx, créature légendaire (une chimère) représentée en Egypte avec un corps de lion et une tête d'homme, plus précisément de pharaon. Le sphinx est couché, les pattes allongées, gardant les pyramides. Sa tête est coiffée du némès, coiffure traditionnelle des pharaons de l’Ancienne Egypte et son front est orné d’un uræus (le cobra).

Il s’agit d’une sculpture monolithique, c’est-à-dire qu’elle a été sculptée dans un seul bloc de pierre, là se trouvait une colline naturelle de calcaire haute de 40 mètres de hauteur, à l’intérieur de la carrière qui a servi à construire les pyramides voisines.  Longue de près de 74 mètres, large de 14 mètres et haute de plus de 20 mètres, ses dimensions hors normes font d’elle la plus grande sculpture monolithique du monde. A elle seule, sa tête est haute de 5 mètres !

Entre ses pattes se dresse la Stèle du rêve sur laquelle est contée  l’histoire du pharaon Thoutmôsis IV qui doit son trône à la volonté du grand sphinx de Gizeh. Selon la légende, pendant son sommeil, le Sphinx lui-même  apparut à Thoutmôsis pour lui demander d'ôter le sable qui l'ensevelissait petit à petit en échange du trône d’Egypte.

Le Sphinx aurait été réalisé vers 2500 av JC.  Selon les historiens, elle aurait été commandée par le pharaon Djédefrê. La tête du sphinx serait le visage du père de celui-ci, le pharaon Kheops, dont le tombeau se trouve dans la pyramide qui porte son nom, construite quelques années plus tôt.

Un revêtement en plâtre peint ornait la statue. Le visage et le corps étaient rouges. Quant à la coiffe emblématique des pharaons, elle était vraisemblablement bleue et jaune.

Avec le temps, le sphinx s’est considérablement détérioré notamment parce qu’étant près du désert,  il a naturellement été recouvert de sable à plusieurs reprises, et ce dès l’Antiquité. Son corps est même recouvert de sortes de « vagues » en raison du sable qui le recouvrait. Son corps a aussi tendance à s’effriter en raison du sel naturellement présent dans le calcaire qui le compose. Au cours de l’histoire, il a été désensablé plusieurs fois.

Restes présumés d'une barbe
Ce n’est qu’à partir de 1816, époque où l’Egypte Ancienne passionne l’Europe, qu’on s’intéresse à nouveau au sphinx. A cette époque, il est tellement ensablé que seule sa tête est visible. L’égyptologue Giovanni Battista Caviglia réalisa des fouilles à l'occasion d'un nouveau désensablement du Sphinx. Il met à jour le corps et les pattes du sphinx et découvre au sol,  des fragments de roche qui composaient la barbe du sphinx.
Photographie du Sphinx en 1888
Le sphinx sera régulièrement fouillé et restauré depuis, mais pas toujours de la bonne manière. Ainsi, en 1988, après trente ans de restauration, une partie de son épaule droite s’est effondrée.

Le célèbre nez du sphinx lui, n’a jamais été retrouvé. La légende dit que le nez du Sphinx aurait été détruit par un boulet de canon mal tiré des soldats de Napoléon lors de la campagne d'Égypte. Mais il ne s’agit que d’une légende.
"Bonaparte devant le Sphinx"
tableau de Jean-Léon Gérôme (1867)
L’historien allemand Ulrich Haarmann défend l’hypothèse suivante d’après des écrits arabes datant du Moyen âge. En 1378,  Mohammed Sa'im al-Dahr aurait détruit le nez et abîmé les oreilles du sphinx car il le considérait comme une idole païenne (les paysans égyptiens donnant des offrandes à cette idole pour favoriser leurs récoltes). Il aurait condamné à mort par pendaison pour son acte.

Le sphinx de Gizeh garde encore bien des mystères, notamment sur son rôle. Cela n’empêche en rien les milliers de touristes de venir chaque année lui rendre visite.




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mercredi 7 août 2019

n°284
Puppy (1992)
Jeff Koons



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Œuvre : Puppy
Artiste : Jeff Koons
Année : 1992
Technique :  Sculpture d'acier inoxydable et système d'arrosage, grillage métallique, terreau, fleurs
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Néo-Pop
Lieu : devant le Musée Guggenheim, Bilbao (Espagne)

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Cette sculpture monumentale haute de 12 mètres est la plus grande sculpture florale du monde. Signée Jeff KoonsPuppy (chiot an anglais) représente un terrier West Highland assis.

Les variations de couleurs de Puppy
Destinée à être exposée à l’extérieur, Jeff Koons a réalisé une structure en acier inoxydable sur laquelle un grillage métallique est posé pour donner la forme de l’animal. Etant donné la taille du chiot, et afin qu’il soit le plus réaliste possible, la structure a été réalisée à l’aide d'un logiciel de modélisation en 3D.

Toute l’année, Puppy est recouvert de fleurs fraîches de différentes couleurs, vert, jaune, rose, violet, rouge irriguées par un système d'irrigation interne. En effet, la structure possède un système d'arrosage sophistiqué pour maintenir en vie les milliers de fleurs qui le recouvre. Ainsi  cette enveloppe de fleurs, pleine, sans trous, recouvre complètement la structure, devenue invisible.

Une fois par an, les fleurs sont changées avec l'aide des écoliers de la ville. Entre 20 000 et 60 000 bégonias, pétunias, renoncules et autres lobélies sont plantées sur la sculpture recouverte de terreau. Ce renouvellement permet au chien de changer régulièrement de couleurs, en fonction des saisons mais aussi en fonction des années puisque on s’applique à changer la variété des fleurs et leur disposition. Ainsi Puppy est remis à neuf chaque année.
De plus, la surface, comme un tapis de fleurs, est régulièrement  coupée, taillée, pour conserver les formes identifiables (oreilles, truffe, cuisses, pattes…).

Installation de Puppy
Avec les fleurs, l’artiste fait de l’art topiaire, cette discipline qui consiste à tailler les arbres et arbustes de jardin dans un but décoratif, à la manière des jardins à la française, comme au château de Versailles, où les fleurs, les plantes et les arbres  étaient taillés, ordonnés et sculptés au millimètre près. Jeff Koons a d’ailleurs réalisé une sculpture de fleurs pour le château.

Il existe plusieurs versions de Puppy  mais la plus célèbre est celui installé au pied du musée Guggenheim de Bilbao, en Espagne. A l’origine, en 1995, la sculpture avait d'abord été installée devant le musée d’art contemporain de Sydney. Mais pour fêter l’inauguration du musée Guggenheim, elle quitta l’Australie pour l’Espagne.
Mais lorsque Sydney réclama de nouveau la structure, pour les jeux olympiques de 2000, les habitants de Bilbao s’y opposèrent considérant que  le musée Guggenheim de Bilbao était devenu la « niche » de Puppy !  Il est vrai que la structure placée au pied du musée, donne l’impression d’accueillir les visiteurs tout en gardant fidèlement l’entrée du site. Le chien fleuri est désormais le symbole de Bilbao.



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