lundi 8 septembre 2014

n°028
Guernica (1937)
Pablo Picasso



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Oeuvre : Guernica
Artiste : Pablo Picasso 
Année : 1937
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Cubisme
Lieu : Musée Reina Sofia (Madrid)



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Guernica a été peinte du 1er mai au 4 juin 1937 par Pablo Picasso, sur commande des Républicains, pour l’Exposition Universelle de Paris. Cette œuvre exprime la révolte du peintre contre le bombardement de la ville « Guernica » qui a donné son nom au tableau.
Le thème de l’Exposition Universelle de Paris était « Arts et techniques dans la vie moderne ». Elle était dédiée au progrès et à la paix. Depuis la commande, Picasso s’était mis à la recherche d’un thème pour son tableau.

Dans l’Europe d’avant-guerre, le paysage politique était très complexe. On assistait à la naissance et la montée de régimes totalitaires dans des pays comme l’Allemagne (avec Adolf Hitler), l’Italie (avec Benito Mussolini) et l’Espagne avec Francisco Franco.

Dans l’Espagne de 1937, une guerre civile était en cours qui opposait, d’une part les Nationalistes (ou franquistes), des fascistes qui soutenaient le général Franco et, d’autre part, les Républicains qui voulaient un gouvernement démocratique.

Guernica est une petite ville qui se situe dans le pays basque espagnol, près de la frontière française. Les basques espagnols étaient républicains et s’opposaient au régime de Franco.
Aussi, pour intimider les républicains et montrer son pouvoir, Franco, avec l’aide d’Hitler, bombarda la ville de Guernica le 26 avril 1937. C’est un jour de marché, des bombes incendiaires sont utilisées. La ville brûle pendant trois jours. Le bilan officiel fait état de 1654 morts et plus de 800 blessés parmi la population. A l’annonce de la nouvelle, le monde s’indigne. De son côté, Picasso va trouver un thème pour son œuvre.

Œuvre de dénonciation et de protestation, Guernica est une lutte révolutionnaire par la peinture qui montre la participation du peintre aux drames de son époque: la violence, la barbarie et la guerre. Picasso lui-même déclare : « Cette peinture n’est pas faite pour décorer les appartements, c’est un instrument de guerre, offensif et défensif contre l’ennemi. »

Guernica est une huile sur toile de dimension très grande puisqu’elle mesure 7 mètres de longueur. Après la guerre civile, Picasso souhaitait que son tableau soit exposé à New York. Il refusait que son tableau retourne en Espagne tant que vivrait le général Franco. Guernica ne retournera en Espagne qu’en 1981, 6 ans après la mort du dictateur.

Le tableau se présente comme une frise qui se lit naturellement de gauche à droite. Picasso utilise une peinture aux formes dramatiques, aux contrastes violents et aux couleurs peu nombreuses : des nuances de gris, du noir, du blanc et du jaune pâle. Cette absence de couleurs évoque  la mort des victimes, la mort de la liberté et de la civilisation. Picasso se sert de symboles empruntés à la mythologie espagnole : le taureau, qui symbolise la brutalité et le cheval qui représente le peuple.

Guernica est construit en trois parties, comme un triptyque. Au centre se trouve un triangle dont la pointe est formée par la lanterne.

- Sur le pan de gauche, une mère hurle de douleur. Elle tient dans ses bras son enfant mort en direction duquel pend son sein, désormais inutile.

- Le taureau est insensible à la douleur de la femme. Il symbolise la froideur calculée de l’attaque exercée sur la population.

- Au sol, en bas à gauche, git un guerrier décapité, une épée cassée à la main qui représente l’héroïsme et l’esprit « écrasé » des républicains au combat.

- Le cheval lui-même semble hennir de douleur à cause de l’entaille béante sur son flanc qui représente l’agonie du peuple blessé.

- Hurlant aussi, les bras tendus vers le ciel en signe de détresse, la femme à droite du tableau montre l’impuissance des victimes. Des symboles d’explosion ou de feu au-dessus d’elle et sur sa droite, témoigne de la brutalité de la scène.

- Au bas à droite, une femme rampant au sol tente d’échapper au massacre en fuyant. Son regard est tourné vers l’ampoule. Cette ampoule allumée, ressemblant étrangement à un œil, peut représenter l’œil de Picasso qui souhaite montrer sa perception de l’évènement.

- La lanterne semble éclairer le peuple et l’homme abattu. Son rôle est essentiel : elle éclaire la pyramide composée des victimes que sont le peuple (le cheval) et le parti républicain (l’homme abattu). Le rôle du porteur de la lanterne, une femme surgissant par la fenêtre, est un acte politique. Elle dénonce et « met en lumière » les attaques du 26 avril. Elle incite le peuple à se relever et poursuivre la lutte contre Franco, tout comme la fleur (à côté de l'épée cassée) qui symbolise l'espoir.

Texte écrit à partir d'un travail réalisé par des élèves de CM2



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