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vendredi 23 août 2019

n°300
Le désespéré (1843)
Gustave Courbet



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kART d'identité

Œuvre : Le désespéré
Artiste : Gustave Courbet 
Année : 1843
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Réalisme
Lieu : Collection privée


En savoir +
Gustave Courbet a plusieurs autoportraits mais Le Désespéré est le plus célèbre d’entre eux. Peint de 1843 à 1845 alors qu’il n’avait qu’une vingtaine d’années, le peintre est resté très attaché à cette œuvre qu’il emmenait avec lui durant ses voyages.

Ce portrait de l’artiste est très mystérieux. L’artiste se représente de manière très expressive,  exprimant une grande peur, la détresse et le désespoir. Une expression saisissante proche de la folie qui est représentée avec beaucoup de réalisme : ses yeux sont exorbités et égarés, ses narines dilatées, sa bouche entr’ouverte. Le visage de face, très proche du spectateur, est en gros plan comme si il allait se projeter hors de la toile. Ses yeux regardent le spectateur mais son regard un peu dans le vide donne l'impression qu'il n'a pas vraiment l'air de nous voir.

La peur est également exprimée dans la posture du personnage qui est aussi très dramatique :  ses bras déployés prêt à s'arracher les cheveux  viennent accentuer sa peur. Les tendons des poignets, les mains crispées et les cheveux en désordre renforcent encore plus la tension du personnage… et Courbet a tout fait pour qu’il soit difficile  pour le spectateur de détourner son attention du tableau.

Les couleurs du tableau jouent également un rôle très important. La pâleur du visage contraste avec la noirceur des cheveux et de la barbe. La forte lumière venant de la gauche crée des contrastes avec les zones d’ombres : c’est la technique du clair-obscur  hérité des peintres hollandais comme Rembrandt.

Alors qu'il était connu pour être joyeux et bon vivant, le peintre était en fait assez déprimé à cette époque. Il s’isole et s’amaigrit. Quelques années plus tard, il écrivit : "Avec ce masque riant que vous me connaissez, je cache à l’intérieur le chagrin, l’amertume, et une tristesse qui s’attache au cœur comme un vampire".



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vendredi 6 février 2015

n°139
La Rencontre (Bonjour Monsieur Courbet) (1854)
Gustave Courbet



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Oeuvre : La Rencontre (Bonjour Monsieur Courbet)
Artiste : Gustave Courbet 
Année : 1854
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Réalisme
Lieu : Musée Fabre (Montpellier)


En savoir +
Gustave Courbet inventa le réalisme, un mouvement artistique qui deviendra à la mode au XIXe siècle. Les peintres ne s’intéressent plus aux scènes religieuses ou mythologiques mais préfèrent peindre des scènes du monde réel.

Un jour, Courbet rencontre un collectionneur mécène, Alfred Bruyas. Il le convainc de l’importance du Réalisme. Cette nouvelle façon de peindre plait au collectionneur qui l’invite chez lui à Montpellier et lui commande cette toile : « La Rencontre » où le peintre s'inspire d’une gravure populaire Les bourgeois de la ville parlant au juif errant.

La toile est étonnante car elle met en scène Gustave Courbet lui-même (à droite) et son ami collectionneur Alfred Bruyas, accompagné de son valet (à gauche). Courbet se représente  comme un peintre paysagiste de plein air, avec son matériel sur le dos, marcheur invétéré. C’est un vagabond, libre, heureux, adorant  la nature. Bruyas, quant à lui, est habillé richement et descend sans doute de sa diligence.
La scène se situe sur une route, entre Saint-Jean de Védas et Mireval. Elle représente la rencontre entre les deux hommes et l’arrivée de Courbet à Montpellier, où il se rend en mai 1854 sur l’invitation de son ami. C’est une scène imaginaire puisque la rencontre entre les deux hommes ne s’est pas déroulée ainsi.

En fait, cette scène symbolise l’accord passé entre les deux hommes: Bruyas trouve sa place dans la société en tant que collectionneur d’art et mécène. Courbet, lui,  a besoin d’un soutien financier pour préserver sa liberté d’artiste. Tous deux sont convaincus de l’importance du Réalisme pour l’avenir de la peinture: « Ce n’est pas nous qui nous sommes rencontrés, ce sont nos solutions » écrit Courbet à Bruyas, le 3 mai 1854.


En peignant cette toile, Courbet voulait sans doute rendre hommage à son mécène. Mais son attitude est très surprenante. Etonnement, Courbet se représente au même niveau que son protecteur.hautaine. Il salue son mécène d’un air méprisant alors que ce dernier adopte une posture plus respectueuse.
Le menton levé, regardant de haut, il apparait même fier et robuste. Son attitude semble

Lors de l’exposition universelle, cette attitude de Courbet dans La rencontre fit scandale. On reprochait à Courbet d’être très prétentieux. Le tableau apparut à toutes les critiques comme la représentation d’un monstrueux orgueil.
Dans une lettre du 5 avril 1855, il écrit : « La rencontre » est peu appréciée du public. On trouve cela trop personnel et trop prétentieux ».  Un mois plus tard, il écrivit une nouvelle lettre à son mécène : « La Rencontre fait un effet extraordinaire. Dans Paris, on le nomme “Bonjour Monsieur Courbet” et les gardiens sont déjà occupés à conduire les étrangers devant mon tableau »

Le peintre fut ridiculisé et moqué. Dans les journaux, on trouvait même des caricatures détournant le tableau et même des poèmes satiriques !

« Passant, arrête toi; C’est Courbet que voici,
Courbet dont le front pur attend le diadème:
 Et ne t’étonne pas s’il te regarde ainsi:
Courbet te regardant, se regarde lui-même. »

Pauvre Monsieur Courbet !





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