Affichage des articles dont le libellé est Magritte (René). Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Magritte (René). Afficher tous les articles

samedi 20 juillet 2019

n°266
Le Fils de l'homme (1964)
René Magritte



Cliquez sur l'image pour l'agrandir
kART d'identité

Œuvre : Le Fils de l'homme
Artiste : René Magritte  
Année : 1964
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Surréalisme
Lieu : Collection particulière

En savoir +
La pomme.
Comme l'oiseau, absent sur cette toile, ou l'homme au chapeau melon, la pomme est l'un des éléments les plus emblématiques de la peinture de Magritte.  Ce peintre belge aimait réutiliser les mêmes objets, les mêmes animaux dans ses toiles.

La Grande Guerre (1964) - version masculine et féminine
Le Fils de l'homme est l'une des toiles les plus célèbres de l'artiste, célèbre notamment par son mystère. Il s’agit d’une seconde version d’un tableau quasiment identique : La Grande Guerre (masculin), réalisé la même année.
A noter qu’il existe deux tableaux appelés La Grande Guerre, une version masculine et une version féminine montrant une jeune femme dont le visage est caché par un bouquet de violettes.

Dans les deux tableaux, La Grande Guerre et Le Fils de l’homme, on voit un homme coiffé d'un chapeau melon et habillé d'une veste noire se tient debout contre un mur. Une pomme verte en suspension lui cache le visage. Un sentiment de frustration se crée chez le spectateur qui aimerait voir le visage du personnage.  

Lors d'une interview, Magritte a largement évoqué son tableau :
« Toute chose ne saurait exister sans son mystère. C'est d'ailleurs le propre de l'esprit que de savoir qu'il y a le mystère. Une pomme, par exemple, fait poser des questions. J'ai montré une pomme devant le visage d'un personnage.  Du moins, elle lui cache le visage en partie. C'est une chose qui a lieu sans cesse. Chaque chose que nous voyons en cache une autre, nous désirons toujours voir ce qui est caché par ce que nous voyons. Il y a un intérêt pour ce qui est caché et que le visible ne nous montre pas. Cet intérêt peut prendre la forme d'un sentiment assez intense, une sorte de combat dirais-je, entre le visible caché et le visible apparent. »

Le pélerin (1966)
Dans la Grande Guerre, la pomme masque complètement le visage tandis que dans le Fils de l’homme, on aperçoit l’œil gauche du personnage. Pour les plus frustrés, ceux qui voudraient en voir plus,  le peintre reproduira cette silhouette et son visage dans le tableau « Le pèlerin », non sans humour.

Le peintre aime jouer avec le spectateur, désireux de vouloir mettre du sens sur tout ce qu’il voit. N’oublions pas que Magritte était un peintre surréaliste. Et si ce tableau n’avait aucun sens ? Nous allons quand même essayer de comprendre.

- Qui est l’homme ? On ne le sait pas vraiment. Sans doute René Magritte lui-même. Une sorte d'autoportrait. D’ailleurs le peintre s’habillait toujours de cette manière.

- Pourquoi une pomme ? Si on réfléchit au titre de l’œuvre, le Fils de l’homme, il devient évident que le tableau est une référence religieuse. Il s’agit sûrement de la pomme d’Adam et Eve, incarnant le péché et la tentation. Magritte s’amuse à nous voir réfléchir : « Les titres des tableaux ne sont pas des explications et les tableaux ne sont pas des illustrations des titres » disait-il.

- Pourquoi l’œil ? C’est LA grande différence d’avec la première version La Grande Guerre. L’œil que l’on aperçoit derrière la pomme verte pourrait faire référence à un triste évènement de la vie du peintre. En effet, en 1912, alors que René Magritte est encore un adolescent, sa mère se suicide en se jetant dans une rivière. Son corps est retrouvé recouvert par sa chemise de nuit, ne laissant apparaître que son œil gauche. Ce détail a sûrement marqué le jeune homme, et se retrouve dans « Le Fils de l’Homme », où seul l’œil gauche du personnage est visible derrière la pomme…

On ne saura jamais ce qui se cachait derrière cette toile (ni derrière la pomme d’ailleurs), Magritte étant très avare d’explications sur ses œuvres. « Je ne peins que le visible. Il ne faut donc pas chercher l'invisible... » . Tout est peut être très simple finalement.



Télécharger et imprimez la fiche repère :

dimanche 2 novembre 2014

n°082
La Trahison des images (1929)
René Magritte



Cliquez sur l'image pour l'agrandir
kART d'identité

Oeuvre : La Trahison des images
Artiste : René Magritte  
Année : 1929
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Surréalisme
Lieu : Los Angeles County Museum (Los Angeles)


En savoir +
La Trahison des images est un des tableaux les plus célèbres du peintre surréaliste René Magritte.  Il représente une pipe, accompagnée de la légende suivante : « Ceci n’est pas une pipe. »
Pourtant, à priori, il s’agit bien d’une pipe peinte sur cette toile! Elle est d’ailleurs peinte de manière très réaliste. Qu’a-t-il voulu nous dire ?

L'intention la plus évidente de Magritte est de montrer que même peinte de la manière la plus réaliste qui soit, un tableau qui représente une pipe n’est pas une pipe. Elle ne reste qu’une image de pipe qu'on ne peut ni bourrer, ni fumer, comme on le ferait avec une vraie pipe. Tout comme le mot "chien" ne mord pas. Ce que l’on voit n’est donc pas une pipe, mais la représentation d’une pipe peinte sur une toile.
Pour Magritte, il y a donc une différence entre un objet, le nom qu’on lui donne, et sa représentation sur une toile.
En plus de "La Trahison des images " , Magritte a peint toute une série de tableaux comme celui-ci, notamment avec un chat, une pomme…

Les Deux mystères
En 1966, presque quarante ans après, Magritte peint Les Deux mystères.
Ce tableau représente un chevalet sur lequel est posée La Trahison des images, tandis qu'au-dessus est représentée une seconde pipe extérieure au tableau dans le tableau.
Cette seconde pipe est-elle supposée être le modèle de "La Trahison des images" ?
Elle lui ressemble par la forme, mais pas par la couleur. La pipe du tableau est représentée de manière plus minutieuse, plus « réelle » que la pipe hors du tableau.
Laquelle est alors une pipe, et laquelle n'est que représentation d'une pipe ?
Et bien là encore, Magritte nous piège ! Il veut nous faire croire que la grande pipe a servi de modèle pour peindre « la Trahison des images ». Mais les deux pipes ne sont, l’une comme l’autre,  que des « images » de pipes. Aucune des deux n’est réelle !

Dans beaucoup de ses tableaux, René Magritte joue avec le spectateur. Il mobilise l’imagination et la réflexion du spectateur qui se pose alors une question toute simple : qu’est-ce qui est réel, et qu’est-ce qui ne l’est pas?



Télécharger et imprimez la fiche repère :

mardi 7 octobre 2014

n°057
La Réponse imprévue (1933)
René Magritte



Cliquez sur l'image pour l'agrandir
kART d'identité

Oeuvre : La réponse imprévue
Artiste : René Magritte  
Année : 1933
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Surréalisme
Lieu : Musée Magritte (Bruxelles)


En savoir +
Dans le Paris de l’après-guerre (1918), un groupe d’artistes et d’écrivains, sous la direction du poète André Breton, se mettent à créer d’étranges œuvres imaginaires. Ils tirent leur inspiration de leurs rêves et de leur imagination dans le but de créer une réalité nouvelle plus belle que la "vraie vie", une «surréalité».
Le surréalisme se caractérise par une imagerie du bizarre et du surréel.  Pour créer ce climat d’étrangeté, les surréalistes aiment bien associer des objets originaux, et trouvent de la beauté et de la poésie dans des images inattendues.

René Magritte s’inscrit totalement dans le mouvement surréaliste. Sa peinture évoque le mystère. Sa volonté : peindre le merveilleux du réel. Ses peintures jouent souvent sur le décalage entre un objet et sa représentation. Il peignait ses toiles dans son salon, sans modèle et se fiait à son imagination pour créer ses images. Magritte aimait faire des associations entre des objets qui pouvaient (ou non) avoir un rapport entre eux, ou bien détournait le sens de ces objets.

À partir de 1933, l’artiste se met à concevoir ses tableaux en cherchant des solutions à des problèmes posés par des objets. Il s’intéressera par exemple au problème de la mer, à celui du soleil, ou encore des souliers.
La porte, on s’en doute, intéressa également Magritte. Pour lui, la porte est un objet qui pose problème car elle est un obstacle pour l’homme. Il réalisa alors cette œuvre,  la Réponse imprévue, pour résoudre ce « problème ». Il s’agit de représenter une porte qui soit à la fois ouverte et fermée. Il disait : « Le problème de la porte appelait un trou par lequel on pouvait passer. Je montrai dans La Réponse imprévue une porte fermée dans une chambre. Dans la porte, un trou informe dévoile la nuit

C’est la première fois que Magritte peint une porte ; c’est également la première fois qu’il se pose précisément le problème de la découpe dans une porte – thème sur lequel il reviendra à plusieurs reprises : 




Télécharger et imprimez la fiche repère :