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mardi 23 juillet 2019

n°269
La Grande Odalisque (1814)
Jean-Auguste-Dominique Ingres



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Œuvre : La Grande Odalisque
Artiste : Jean-Auguste-Dominique Ingres 
Année : 1814
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Orientalisme
Lieu : Musée du Louvre (Paris)

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En 1814, Caroline Murat , sœur du l’empereur Napoléon Ier et Reine consort de Naples, passe commande auprès du peintre néo-classique Ingres. Elle souhaite qu’il réalise le pendant d’un autre tableau La Dormeuse de Naples, représentant lui aussi une femme nue.

Une Odalisque, plus connu sous le nom de La Grande Odalisque fut peinte à Rome, où Ingres était arrivé en 1806 comme pensionnaire de l'académie de France, la fameuse Villa Médicis. Ingres était  largement plus connu en Italie qu’en France à cette époque. 
Comme son titre le suggère, il représente une odalisque, c’est-à-dire la servante des femmes d’un harem, nue, vue de dos. Chez les musulmans, le harem est la partie de la maison d’un sultan réservé aux femmes et donc interdit aux hommes.
L’orient est donc largement mis en valeur dans cette peinture à travers les nombreux tissus qui composent la toile, mais aussi la présence de l’éventail, des bijoux et du turban.

L’œuvre fut exposée en 1819 où elle fut très critiquée, voire moquée. On reprocha au peintre de ne pas avoir respecté les proportions anatomiques réelles d’une femme. Son dos est très long, sa colonne vertébrale comporte en effet trois vertèbres en trop, et la position de sa jambe gauche paraît peu naturelle.
 En fait, des distorsions anatomiques sont volontaires, comme l’attestent les croquis du peintre montrant des proportions parfaites.  En revanche, les détails comme la texture des tissus ou la peau de la jeune fille sont réalisés avec une très grande précision. Ingres s’inspire en fait du maniérisme, il peint son modèle à sa manière, souhaitant mettre en valeur le dos de la jeune femme, quitte à ce qu’il ne soit pas réaliste. Pour faire simple, il trouvait la jeune femme plus jolie comme ça. 


Photographie d'une étude préparatoire
de la Dormeuse de Naples
Au fait, pourquoi avoir présenté son œuvre au Salon, cinq ans après sa réalisation, alors qu’il s’agissait d’une commande ? Tout simplement parce que le tableau ne fut jamais payé par Caroline Murat. En effet, en 1815, le gouvernement de Napoléon fut renversé. C’est la Chute de l’Empire. Le palais du roi de Naples fut même pillé et le pendant de la Grande Odalisque, la Dormeuse de Naples, disparut à ce moment-là. Le tableau n’a d’ailleurs jamais été retrouvé. Seul souvenir de son existence, un croquis du peintre.


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dimanche 5 août 2018

n°207
Napoléon Ier sur le trône impérial (1806)
Jean-Auguste-Dominique Ingres



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Œuvre : Napoléon Ier sur le trône impérial
Artiste : Jean-Auguste-Dominique Ingres 
Année : 1806
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Néo-Classicisme
Lieu : Musée de l'Armée (Paris)


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Le 2 décembre 1804, Napoléon Bonaparte est sacré empereur des Français. Il faut donc immortaliser l'importance de cet évènement et montrer qu'il a tous les pouvoirs. Satisfait d'un premier tableau réalisé deux ans plus tôt, Napoléon refait appel à Ingres alors âgé de seulement 26 ans.

Le tableau tient sa promesse : l'empereur est assis sur un trône somptueux, en position frontale, fier de sa gloire, l'expression stricte.  Aux lendemains de la Révolution Française, celui-ci veut montrer un certain attachement aux rois et à la monarchie. Il se veut l'héritier des rois de l’Ancien Régime et comme Charlemagne, fondateur d'une nouvelle dynastie.

De nombreux objets (des régalias) l'entourent. Ils symbolisent tous les pouvoirs de l'empereur :

- le Collier de la Légion d'Honneur symbolise le pouvoir exécutif : Napoléon est comme un monarque absolu. Ce Collier est encore aujourd'hui décerné à tous les chefs d'état français.
- Le sceptre de Charles V est un insigne du pouvoir royal, utilisé lors de la cérémonie du sacre depuis le XIVe siècle.
- L'épée de Charlemagne est l'épée du sacre dans son fourreau. Elle est maintenue par une écharpe de soie.
- Les manteaux pourpres couvertes d'abeilles, doublées d'hermine, la tunique blanche, la couronne de laurier (qui rappelle Jules César) et l'aigle rappellent les rois carolingiens et l'Antiquité romaine. L'aigle deviendra d'ailleurs le symbole de l'Empire napoléonien.
- La balance symbolise le pouvoir de la justice tout comme la main de Justice réalisée pour l’occasion par Martin-Guillaume Biennais. C'est un symbole utilisé en France depuis XIIIe siècle.
- Grâce au trône et à la collerette, une auréole se dessine au-dessus de la tête de l'empereur. Cela symbolise le pouvoir religieux, tout comme la Madone et l'enfant.

Napoléon a donc voulu en mettre plein la vue! Mais lorsqu'il est présenté au public, le tableau est très mal accueilli au Salon de 1806 où on le qualifie de "barbare" et "gothique" (peu moderne). Finalement le tableau ne sera jamais offert à Napoléon et fut achetée par le Corps législatif.

Ce portrait de Napoléon peut faire penser au Portrait de Louis XIV en costume de sacre peint par Rigaud en 1701. On pourrait penser que Napoléon aurait demandé à Ingres de s'inspirer du célèbre Roi Soleil : à la recherche de grandeur, Napoléon copiait les "Grands" au départ.


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