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dimanche 22 septembre 2019

n°301
Sacre de l'empereur Napoléon Ier et couronnement de l'impératrice Joséphine dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804 (1807)
Jacques Louis David



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Œuvre : "Sacre de l'empereur Napoléon Ier et couronnement de l'impératrice Joséphine dans la cathédrale Notre-Dame de Paris,
le 2 décembre 1804" communément nommé "Le Sacre de Napoléon Ier"
Artiste : Jacques Louis David 
Année : 1807
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Néo-classicisme
Lieu : Musée du Louvre (Paris)


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Haut de plus de 6 mètres et large près de 10 mètres, ce tableau majestueux est le deuxième plus grand tableau du musée du Louvre. Achevé en 1807, il a fallu au peintre Jacques-Louis David plus de deux ans de travail.

Jacques-Louis David vient d’être nommé peintre officiel de l’empereur Napoléon Ier. Aussitôt, celui-ci commande au peintre quatre tableaux représentant quatre grandes étapes de la cérémonie de son propre sacre survenu la même année.  A la clé, il promet au peintre un salaire mirobolant de 100 000 francs par tableau.

L’œuvre est monumentale, près de 200 personnes sont représentées, toutes le regard pointé sur l’Empereur debout en plein centre. Son épouse Joséphine, agenouillée, s’apprête à recevoir sa couronne.
Nous sommes le 2 décembre 1804, le jour du sacre de Napoléon Ier.  Autour du couple, six groupes de personnes sont méticuleusement répartis. On trouve :
- Les membres de la famille de Napoléon et de Joséphine
- Les représentants de l’Etat français, notamment les ministres
- Le corps diplomatique   c’est-à-dire les représentants des Etats alliés de Napoléon
- Les représentants de l’armée impériale
- Les représentants du clergé dont le pape
- Les spectateurs

On peut aussi observer la présence des régalia, ces objets symbolisant le pouvoir de l’empereur :
- la couronne de laurier, symbole du pouvoir impérial, sur la tête de l’empereur (A)
- la couronne de l’Impératrice (B)
- le sceptre surmonté de l’Aigle (C)
- la main de justice (D)
- l’orbe (globe terrestre surmonté d’une croix) (E)

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L’empereur marque une différence avec les autres sacres des rois de France. D’abord la scène se déroule au cœur de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris qui est méconnaissable alors que c’est habituellement dans la cathédrale de Reims que les sacres royaux étaient célébrés. Puis, comme une provocation, au moment où le pape Pie VII allait prendre la couronne pour le sacrer, Napoléon la saisit et se couronna lui-même  pour ne pas recevoir l’autorité du pape.
L’œuvre montre en fait le moment qui suivit : Napoléon sacre ensuite lui-même sa femme Joséphine qui, en recevant la couronne de son époux, devient impératrice des Français pendant que le pape assis à droite, impuissant, dépité et se sentant peut être un peu inutile, tend la main en signe de bénédiction.
Le titre du tableau est donc trompeur car il ne correspond pas à la scène ; en effet, on assiste non pas au couronnement de Napoléon mais de celui de sa femme Joséphine. En fait, à l’origine, la première version du tableau aurait dû représenter l'empereur se couronnant lui-même ; mais Napoléon refusa l’idée, pensant qu’elle était peut-être un peu trop autoritaire (nous ne sommes que quelques années après la Révolution)

Le tableau est un vrai témoignage de ce sacre historique. Le peintre David était d’ailleurs lui-même présent parmi les spectateurs pour reproduire le plus fidèlement possible l’évènement. Il doit représenter les 191 personnes présentes dans la cathédrale; pour cela, il fait de nombreuses études croquées et prend de nombreuses notes afin de n'oublier aucun détail. Dans son atelier aménagé à cet effet, David fait poser la plupart des participants. Il y recompose la scène à l’aide de maquettes en carton et de figurines en cire. Le peintre peut ainsi présenter une œuvre très proche de la réalité surtout dans la réalisation des portraits tout à fait reconnaissables.

Toutefois, le peintre s’arrange parfois avec la réalité historique en représentant par exemple la mère de l’empereur alors que celle-ci était absente le jour du sacre. L’œuvre sert surtout d’outil de propagande : Napoléon souhaite par cette œuvre se montrer comme un homme de pouvoir qui unifie la France.

Le tableau achevé, l'empereur se serait exclamé : "Que c'est grand ! Que c'est beau ! Quel relief ont tous ces ornements ! Quelle vérité ! Ce n'est pas une peinture. On vit, on marche, on parle dans ce tableau!" La toile fut présentée au public au Salon de peinture annuel de 1808.
Sur la commande de l'empereur, le peintre n'aura finalement réalisé que deux des quatre tableaux prévus. En effet, le peintre n'a tout simplement pas été payé la somme convenue par l'Empereur ! Le tableau resta la propriété du peintre jusqu'en 1819 !



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mercredi 1 avril 2015

n°163
La Mort de Marat (1793)
Jacques Louis David



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Oeuvre : La Mort de Marat (ou Marat assassiné, Marat expirant)
Artiste : Jacques Louis David
Année : 1793
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Néo-Classicisme
Lieu : Musées royaux des beaux-arts de Belgique (Bruxelles)


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Jean-Paul Marat est un célèbre révolutionnaire de la Révolution Française. Il mena son combat politique contre le roi puis contre les girondins. Le 13 juillet 1793, alors qu’il prenait un bain pour soigner son eczéma, il fut assassiné par Charlotte Corday, une girondine, lointaine descendante du poète Corneille.
Le crime de celui qu’on surnommait à l’époque « l’ami du peuple » est considéré par les révolutionnaires comme un attentat contre la nouvelle Constitution.

Le 14 juillet 1793, au lendemain de la mort de Marat, Guirault, porte-parole de la section du Contrat social, demanda au peintre Jacques Louis David d’immortaliser Marat : « O crime ! Une main parricide nous a ravi le plus intrépide défenseur du peuple. Il s’est constamment sacrifié pour la liberté. Voilà son forfait. Où es-tu David ? Il te reste un tableau à faire ! »
David accepta cet hommage et fut aussi chargé de la mise en scène des funérailles de Marat.
Pour réaliser le tableau, le corps de Marat fut exposé, recouvert d’un drap blanc et arrosé régulièrement afin d’éviter qu’il ne se décompose.

Dans la Mort de Marat, on y voit Marat assassiné chez lui. On peut lire l’inscription « à Marat, David »  sur la boîte de bois qui suggère une pierre tombale. L’inscription indique qu’il s’agit d’un hommage à Marat que le peintre connaissait personnellement, et qu’il avait vu, dira-t-il, la veille de sa mort, tel qu’il l’a représenté (dans cette baignoire où il soignait sa maladie de peau).

Sa tête enveloppée d’un turban blanc est penchée sur le côté. Sa main droite pendante, tient une plume, le bras gauche repose sur le rebord d’une planche recouverte d’un tissu vert, la main tient une feuille écrite, le billet de Charlotte Corday qui lui a permis de s'introduire auprès de Marat : "du 13 juillet 1793 - Marie Anne Charlotte Corday au citoyen Marat - il suffit que je sois bien malheureuse  pour avoir droit  à votre bienveillance". Ironie du sort : Marat venait d’écrire quelques jours plus tôt une lettre ordonnant qu’on donne de l’argent à Charlotte Corday.

Marat a la même position que le Christ descendu de sa croix dans les « Pietà ».
Dans la main gauche de Marat, A terre, le couteau de cuisine " à manche d'ébène"(selon le rapport de police) acheté le matin même par Charlotte Corday pour "quarante sous".
Le corps est appuyé contre la baignoire que recouvre un drap blanc souillé du sang de la victime. À droite est placé un billot de bois sur lequel sont posés un encrier, une deuxième plume, et une autre feuille de papier.

En pleine Révolution Française, ce tableau est une œuvre politique. En le peignant, David se range du côté de Marat et en fait un martyr de la liberté.





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