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« Hideux, Vulgaire ! », c’est par ces mots que cette œuvre fut qualifiée par le jury lorsqu’elle fut présentée au Salon officiel de 1875. L’œuvre fut en effet refusée car le sujet était jugé trop « cru » et trop réaliste.
En fait, le sujet de cette œuvre est assez innovant. Jusqu’alors, on représentait de riches bourgeois en ville ou des pauvres paysans à la campagne. Représenter le prolétariat urbain, c’est à dire des ouvriers en ville était bien plus rare.
Avec Les Raboteurs de parquet, Caillebotte n’adresse aucun message. Il dresse un simple témoignage du quotidien de ces ouvriers et de leur savoir-faire. D’ailleurs, Caillebotte était un bourgeois.
La pièce de style haussmannien représentée ici fait partie de son propre hôtel particulier situé à Yerres au sud de Paris (d’autres situent la pièce dans un appartement parisien de la plaine Monceau). Le peintre joue avec la perspective grâce aux lignes du parquet qui donnent une grande profondeur à la pièce.
Caillebotte a peint l'année suivante une deuxième version de son tableau, jugée plus "convenable". Elle est actuellement exposée au Danemark |
Le peintre a profité de la présence de ces ouvriers à son domicile pour étudier attentivement leurs gestes, leurs outils et leurs techniques. Les trois ouvriers sont représentés à genoux dans une position qui semble inconfortable. Ils ont le dos nu, leur peau luit de sueur et on distingue à peine leurs visages.
A gauche, l’un des raboteurs concentré sur sa tâche est isolé des deux autres tandis que les deux autres semblent plus complices et solidaires : leurs gestes semblent s’accorder, sans qu’il soit besoin de mots. Une bouteille de vin sert à « réconforter » le travail pénible de ces hommes.
Les outils ont une place importante et nous en apprennent sur les gestes de chaque ouvrier. L’homme de droite muni de son rabot et d’un marteau, s’affaire à raboter les joints des lames de parquet. Les deux autres sont munis d’un racloir en fer et d’un affiloir (pour l’affuter).
Le refus de l’œuvre au Salon qui incita Gustave Caillebotte, à rejoindre le mouvement impressionniste. Le tableau fit lors présenté à la deuxième Exposition des peintres refusés de 1876, où le tableau remporta un grand succès.
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