mercredi 23 octobre 2019

n°308
Portrait de femme (La Belle Ferronnière) (env 1495)
Léonard de Vinci



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kART d'identité

Œuvre : Portrait de femme,  dit à tort "La Belle Ferronnière"
Artiste : Léonard de Vinci 
Année : env 1495
Technique : Huile sur panneau de bois de noyer
Epoque : les Temps Modernes
Mouvement : la Renaissance
Lieu : Musée du Louvre (Paris)



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Léonard de Vinci est sans doute le plus grand génie de notre histoire, en tout cas le peintre le plus connu. Tout le monde connaît au moins un tableau de lui, souvent la Joconde. On connaît beaucoup moins ce Portrait de femme, appelé à tort « La Belle Ferronnière ». Nous allons voir que, bien qu’ayant de nombreuses similitudes avec le mythique Portrait de Mona Lisa, ce Portrait de femme est l’anti-Joconde !

Travaux d'analyse (ici par fluorescence X)
et de restauration de l'oeuvre en 2013.
Comme la Joconde, ce portrait comporte lui aussi une grande part de mystère. On ne sait rien des conditions de sa réalisation.  Il s’agit de l’un des tableaux de Léonard de Vinci pour lesquels nous possédons le moins d’informations. Ces dernières années, le tableau fut restauré et analysé avec les derniers outils scientifiques : infrarouge, rayons X, radiographie… On a pu en savoir un peu plus mais il reste de nombreux points d’interrogation.

- Qui a peint ce tableau ? L’œuvre n’est même pas signé et il n’existe aucune preuve qu’il s’agisse bel et bien d’un tableau de Léonard de Vinci. Toutefois, les spécialistes sont aujourd’hui d’accord car des analyses ont montré que le support en bois sur lequel est peint le portrait, est issu du même arbre qu’un autre tableau de Vinci « La Dame à l’hermine ». Au moins, le tableau est issu de l’atelier du peintre mais on ne saura jamais s’il a été peint de ses propres mains.
La "véritable" Belle Ferronnière,
 maîtresse de François Ier
et épouse d'un certain Le Ferron

- Comment s’appelle ce tableau ? On a longtemps appelé la toile « La Belle Ferronnière » mais c'est une erreur : ce nom désigne un autre tableau de Léonard de Vinci qui représente l’une des maîtresses de François Ier ! C’est le peintre Ingres qui a l’origine de cette confusion entre les deux œuvres du peintre. Bien qu’on ait depuis corrigé l’erreur (on l’appelle sobrement « Portrait de femme »), le titre erroné est resté dans la mémoire et beaucoup nomment encore à tort ce tableau « La Belle Ferronnière »

- Où a –t-il été peint ? Quelle année ? Impossible de le savoir avec certitude. Les historiens s’accordent pour dire qu’il aurait été peint lorsque De Vinci vivait à Milan, entre 1483 et 1499, probablement à la fin de cette période, soit vers 1495. On ignore quand et comment le tableau s’est retrouvé cent ans plus tard dans les collections du roi de France. Le peintre l’a-t-il offert à François Ier ? A-t-il été apporté de Milan à Amboise sur ordre de Louis XII ? Mystère!

Qui est la jeune femme ? Comme on l’a dit, on a longtemps cru, par confusion, qu’il s’agissait de la maîtresse du roi François Ier.  Aujourd’hui, comme la Joconde, on ne connaît pas exactement l'identité du modèle. Deux hypothèses existent. Certains pensent reconnaître un portrait de Lucrezia Crivelli, la maîtresse de Ludovico Sforza (qui était duc de Milan et mécène de l’artiste).  D’autres y voient le portrait de la femme de celui-ci, Béatrice d’Este.

La jeune femme est représentée vu de trois-quarts. Elle porte un costume à l’espagnol, très à la mode dans la cour de Milan. Ses cheveux sont plaqués et mettent en valeur la forme de son visage. Elle est coiffée d'un bonnet très discret. Son front est habillé d’un petit bijou qu’on appelle… une ferronnière (d’où la confusion !). Elle est debout derrière une sorte de parapet qui cache ses mains.

La Joconde est célèbre pour son sourire et son regard bienveillant, plein de douceur. A l'opposé, l'attitude de cette jeune femme est bien plus sombre et provocante. Menton baissé, pas de sourire et regard appuyé, elle semble sûre d’elle, à la limite de l’insolence.  Alors que la Joconde nous semble nous observer quel que soit l’angle où on l’admire, le regard de cette femme est encore plus complexe. Impossible de savoir si elle nous regarde ou si au contraire ses yeux nous évitent.

Un regard mystérieux à l’image de l’histoire de ce tableau. Ce qui est sûr, comme la plupart des œuvres de Léonard de Vinci, c’est que ce portrait n’a pas fini de dévoiler ses mystères.



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