dimanche 6 octobre 2019

n°303
La Dame à la Licorne (La Vue) (env 1500)



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kART d'identité

Œuvre : La Dame à la Licorne  (La Vue)
Artiste : inconnu
Année : vers 1500
Technique : Tapisserie
Epoque : Temps modernes
Mouvement : Pré-Renaissance
Lieu : Musée national du Moyen Âge-Thermes et Hôtel de Cluny, (Paris)

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Avant d’être une créature en vogue à la queue arc-en-ciel, la licorne est un animal légendaire très ancien puisqu’elle apparaît dans certains récits de la mythologie grecque, donc depuis l’Antiquité. La licorne est un animal magique, symbole de puissance (la corne) et de pureté (sa blancheur).

A la fin du Moyen-âge, à l’aube de la Renaissance,  la mythologie grecque, justement, retrouve un regain d’intérêt dans l’art. On se passionne notamment pour les récits mythiques et la Grèce antique. Ce chef d’œuvre en est le témoignage.


La Dame à la Licorne est un ensemble complet de six tapisseries mesurant chacune plus de trois mètres de côté, et qui illustrent les cinq sens (le toucher, le goût, l’odorat, l’ouïe, la vue) ainsi qu’un sixième sens qui serait « le Cœur ».
Chaque tapisserie met en scène une Dame ainsi qu’une licorne, sur un tapis entourés d’arbres :
- Le toucher : la dame tient la corne de la licorne ainsi que le mât d'un étendard.
- Le goût : La Dame s’apprête à nourrir l’oiseau qu’elle tient dans sa main droite
- L’odorat : La Dame confectionne une couronne de fleurs. Derrière elle, un singe sent le parfum d’une fleur.
- L’ouïe : La Licorne écoute attentivement la Dame jouant de l’orgue.
- La vue : La Dame tient un miroir dans lequel la Licorne se contemple.
- Le cœur : La dame se défait du collier qu'elle portait dans les autres tapisseries et le pose dans son coffret à bijoux. Derrière elle, la phrase « A mon seul désir » est inscrite sur la tente bleue.


Le toucher
Le goût
L'odorat
L'ouïe
La vue
Le coeur / "A mon seul désir"

Les six tapisseries mettent en scène les mêmes personnages : la dame, la licorne mais aussi des fleurs et d’autres animaux fabuleux (un lion, un singe…), des arbres (locaux et exotiques), le tapis, les étendards... le tout devant un décor millefleurs (composé de milliers de petites fleurs).

On sait peu de choses sur l’origine de ses tentures. Elles auraient été tissées dans l’actuelle Belgique entre 1484 et 1538. Sans qu’on en soit sûr, et en se fiant aux armoiries présentes sur les œuvres, il s’agirait d’une commande de Jean IV Le Viste, un noble magistrat originaire de Lyon, proche du roi Charles VII, qui fut notamment Président de la Cour des Aides de Paris, une institution qui gérait les affaires liées aux impôts des français.

Les œuvres n’ont été redécouvertes qu’au XIXème siècle, au  château de Boussac, dans la Creuse, dans un piteux état. C’est l’écrivaine George Sand qui grâce à sa notoriété a sensibilisé le grand public et a contribué à leur sauvegarde.
Quant à l’interprétation de l’histoire qu’elles racontent, de nombreuses hypothèses existent. L’une d’entre elles suggère que les six œuvres représentent un chemin vers l’esprit, du matériel vers l’abandon de soi. Tout un programme !

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