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A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la santé d’Henri Matisse est très fragile. Affaibli par les horreurs de la guerre, atteint d’un cancer et se remettant difficilement de sa dernière opération chirurgicale, il n’a quasiment plus la force de bouger. Il est alité la plupart du temps ou assis sur un fauteuil roulant.
Son état ne va pas l’empêcher de produire des nouveaux tableaux. Au contraire, son état de santé l’aide à trouver de nouvelles inspirations et une nouvelle vie au cours des 14 dernières années de sa vie. Il veut faire évoluer sa peinture, peindre ce qu'il avait toujours souhaité: la liberté artistique.
Cette « nouvelle vie », Matisse la doit à Lydia Delectorskaya son assistante d'atelier d'origine russe, qui est devenue indispensable au peintre. Elle l’aide à l’atelier, nettoyant ses pinceaux, disposant ses tubes de peinture, effaçant les tableaux que Matisse veut repeindre. Elle effectue les courses chez ses fournisseurs, organisant ses expositions, ses déménagements. Sa jeunesse, son énergie, sa beauté sont devenus l’air dont il a besoin pour vivre et continuer à peindre.
Matisse délaisse alors la peinture traditionnelle et décide de « peindre avec des ciseaux ». Matisse a commencé à produire depuis son lit, ces gouaches découpées aux ciseaux dont il a le secret.
C'est un procédé simple qui voit l'artiste recouvrir de gouache de grandes feuilles de papier dans sa gamme habituelle de couleurs, puis les découper et ensuite les rassembler, les coller, les associer ou les dissocier. « Le papier découpé me permet de dessiner dans la couleur. Il s'agit pour moi d'une simplification. Au lieu de dessiner le contour et d'y installer la couleur - l'un modifiant l'autre -, je dessine directement dans la couleur »
Il ne sait pas encore que ses collages aux couleurs éclatantes vont compter parmi les œuvres les plus admirées et les plus influentes de toute sa carrière.
Il utilise de la gouache Linel, une gouache très fine qui peut se diluer facilement jusqu'à retrouver des transparences très proches de l'aquarelle. Les gouaches Linel ont été utilisées parce qu'elles "correspondaient directement aux couleurs à l'encre des imprimantes commerciales ». Il applique la gouache sur du papier blanc pour y découper ensuite les éléments. Puis, sous la direction de Matisse, Lydia Delectorskaya, place directement au mur ces silhouettes ressemblant à des oiseaux, des poissons et des algues marines.
Achevé en 1953, The Sheaf (en français une gerbe de plantes) est l'un des derniers collages de Matisse. Alors que le résultat respire la jeunesse, la fraîcheur...la joie de vivre, qui devinerait que c'est le travail d'un homme malade et âgé !
L’œuvre est une gouache sur papier, découpée et collée sur un fond, puis montée sur une toile. C'est en fait une maquette pour deux collectionneurs d’art, M. et Mrs. Smith, vivant à Los Angeles souhaitant un motif pour réaliser un panneau en céramique. Le résultat est un travail à grande échelle puisque l’œuvre mesurant presque 3 mètres de hauteur et 3,5 mètres de largeur. Après cette maquette, Matisse réalisera lui-même le panneau en céramique qu’il donna au musée d’art de Los Angeles.
Bonjour, merci beaucoup pour cette fiche ! Par contre je tenais à préciser que dans la carte d'identité, la date inscrite est 1853. Surement une petite erreur d’inattention! 😉
RépondreSupprimermerci ;-)
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