n°036 Le Baiser de l'Hôtel de Ville (1950)Robert Doisneau

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kART d'identité Oeuvre : Le Baiser de l'Hôtel de Ville Artiste : Robert Doisneau Année : 1950 Technique : Photographie argentique en noir et blanc Epoque : Contemporaine Mouvement : Humanisme Lieu : Collection privée

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Le Baiser de l'Hôtel de Ville est une célèbre photographie en noir et blanc du photographe français Robert Doisneau. Prise en 1950 à proximité de l'Hôtel de Ville de Paris, elle représente un homme et une femme qui s'embrassent tout en marchant sur un trottoir encombré de passants, devant une terrasse de café.

Il était une fois deux jeunes comédiens qui avaient l'habitude de se retrouver au café Le Vilars. Françoise Bornet, et  Jacques Carteaud y venaient jouer au flipper, jouer aux cartes et s'embrasser beaucoup. Un jour, un homme se présente à leur table. Il leur dit « Je suis Robert Doisneau. Je vous trouve adorables, tous jeunes. Vous êtes attendrissants et j'ai une commande de Life sur les amoureux de Paris. Accepteriez-vous de recommencer pour moi, devant mon objectif ? » Ils acceptent, très honorés. Et trois jours après ils se retrouvent devant l'Hôtel de Ville…

Il s'agit d'une scène posée réalisée dans le cadre d'un travail de l'auteur pour le magazine américain Life avec la complicité des deux protagonistes, étudiants en théâtre, Françoise Bornet et son petit ami Jacques Carteaud, alors élèves au Cours Simon. Robert Doisneau les ayant vu s'embrasser, leur avait proposé une séance de prise de vue en pleine rue, moyennant un salaire de 500 francs (une forte somme pour l’époque). L'identité des deux amants fut longtemps inconnue, y compris de l'auteur lui-même.

Robert Doisneau a pris cette photo, assis à la terrasse du café. Ainsi, celui qui la regarde a l’impression d’être lui-même un client du bar, en train de boire un café et d’observer les passants. Si les deux amants posaient pour le photographe, les passants, eux, ont été pris en photo sans le savoir.
La jeune femme en arrière-plan semble être intriguée par ce qui se passe.

Cette photographie n’est devenue célèbre que trente ans plus tard avec la commercialisation, en 1986, de 410 000 affiches, un record mondial.

En 1992, Monsieur et Madame Lavergne, un couple de retraités déclare dans un magazine être les vrais amants sur la photo. Ils pensent avoir été pris en photo à leur insu (sans qu’ils le sachent) en 1950 et réclament 500 000 francs (environ 76 000 euros)  au photographe pour violation de la vie privée.

Françoise Bornet, la vraie femme sur la photo, se met en colère. 40 ans après avoir été prise en photo, elle  recontacte Robert Doisneau qui la reconnaît tout de suite. De plus, pour prouver qu'elle est bien l'un des personnages de la photographie, elle montre un cliché original, que le photographe avait donné aux amants après la séance photo.
Les époux Lavergne n'ont pas réussi — et pour cause — à prouver qu'il s'agissait bien d'eux sur le cliché.

Neuf mois après la prise cette photo, le couple s’est séparé. Françoise Bornet est devenue comédienne, elle s’est mariée. En 2005, elle a mis en vente son cliché original. La photographie s’est vendue  à 185 000 € à un collectionneur suisse! Quant à Jacques Carteaud, il est devenu viticulteur dans le Vaucluse (au Sud de la France).Il est décédé il y a quelques années.

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