mercredi 10 septembre 2014

n°030
Portrait d'une princesse d'Este (1436)
Antonio Pisanello



Cliquez sur l'image pour l'agrandir
kART d'identité

Oeuvre : Portrait d'une princesse d'Este
Artiste : Antonio Pisanello 
Année : 1436
Technique : Tempera sur bois
Epoque : Moyen Âge
Mouvement : Gothique international
Lieu : Musée du Louvre (Paris)



En savoir +
Lorsqu’au XIXe siècle, ce tableau fut mis aux enchères, tout le monde s’est posé les mêmes questions : Qui est cette jeune femme ? Qui est l’auteur de ce magnifique tableau ? Aujourd’hui encore, ce tableau comporte de nombreux mystères.

D’abord on a cru qu’il s’agissait d’une œuvre de Piero della Francesca. Mais aujourd’hui, tous les spécialistes en sont convaincus : il s’agit bien d’une œuvre de Pisanello.
Pisanello était un artiste italien qui est surtout connu pour être le médailliste de la cour royale italienne. Les médailles qu’il concevait étaient presque toujours des portraits royaux. Bien sûr, c’était aussi un excellent peintre mais très peu de tableaux sont parvenus jusqu’à notre époque.

La technique utilisée pour peindre ce portrait d’une princesse d’Este semble être inspirée de l’art de la médaille. Le fond du tableau est neutre, décoré d’un semis de fleurs (des ancolies et des œillets), de feuillage et de trois papillons, qui n’est pas sans évoquer une tapisserie. Si le visage de la jeune femme est de profil, en revanche son buste et ses épaules sont campés de trois quarts. Coiffée d’un chignon enrubanné «à l’antique», la chevelure et le front épilé haut, à la mode du temps, elle est vêtue d’une robe blanche laissant apparaître des manches rouges bouffantes et d’une ceinture verte. Les trois couleurs (blanc, vert, rouge) que l’on distingue sur les torsades de son vêtement sont celles de la famille des Gonzague de Mantoue mais peuvent aussi être des symboles religieux : le blanc de la Foi, le vert de l’Espérance et le rouge de la Charité. Quant au vase en cristal orné de petites perles rondes dont on aperçoit l’une des anses, il était l’emblème de la famille d’Este et plus particulièrement de Lionel d’Este.

Si on sait aujourd’hui qu’il s’agit d’un tableau de Pisanello , le mystère reste entier sur l’identité de la jeune femme. Voici les trois hypothèses retenues aujourd'hui : 
- 1ere hypothèse : Lucia d’Este (1419-1437), fille de Nicolas III d’Este. On peut s'appuyer sur la ressemblance entre le modèle du tableau de Pisanello et un portrait de Lucia d'Este dans une miniature présentant chacun des membres de la maison d'Este*
- 2eme hypothèse : Ginevra d'Este (1419-1440), fille de Nicolas III d’Este et sœur de Lucia. Certains voient une petite branche de genévrier  peinte dans l'encolure de la robe, et qui renverrait à son prénom Ginevra.
- 3eme hypothèse : Marguerite Gonzague, épouse de Lionel d'Este, de 1434 à 1440. Le genévrier peut également lui être associé. Elle fit son entrée à Ferrare, dans une allée couverte de genévriers plantés en terre. D'autre part, les couleurs du vêtement du modèle sont celles des Gonzague : le blanc, le rouge, et le vert.


Il paraît probable que le tableau fut commandé à Pisanello à la mort du modèle, qu'il s'agisse de Lucia d'Este (décédée en 1437), de Ginevra d'Este ( décédée en 1440, empoisonnée par son mari car il voulait épouser une autre femme) , ou de Marguerite Gonzague (décédée également en 1440). En effet, les ancolies et les œillets sont des symboles de mort et de douleur



Télécharger et imprimez la fiche repère :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire