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Les ragots, les rumeurs, les commérages .... Des attitudes aussi ridicules que malveillantes ! C’est en tout cas le message que nous laisse Norman Rockwell.
La toile se lit sans le sens de la lecture, comme un texte qui nous raconte l’histoire d’une vive rumeur. A la manière du jeu du téléphone arabe, la première dame lance un ragot à une autre, cette dernière répète ce qu’elle a entendu à une autre et ainsi de suite. Les personnages sont donc tous représentés deux fois car ils répètent les commérages qu’ils viennent d’entendre. Si chaque dessin était sur une seule page, on pourrait en tournant les pages très rapidement, en faire une animation.
Rockwell accentue les expressions des personnages : chacun d’eux montre une attitude différente : la colère, la joie, la moquerie, l’étonnement, ou la discrétion. Ces différentes attitudes montrent que la même histoire ne provoque pas les mêmes réactions en fonction des personnes, sûrement car la rumeur est déformée un petit peu plus à chaque fois qu’elle est racontée à la personne suivante. Pour preuve, la dernière personne est la même que la première, un vrai cercle vicieux cette rumeur ! Le commérage fut tellement déformé au fil des interlocuteurs que cette vieille femme ne fait même pas le lien avec la rumeur qu’elle avait elle-même déclenchée.
D’après l’attitude de l’homme au chapeau qui lui raconte le ragot, on a même l’impression que la rumeur finit par se retourner contre la vieille dame.
L’artiste américain a travaillé longtemps sur cette peinture. Il nous raconte à sa manière une expérience qui lui est arrivée. Norman Rockwell était déjà un illustrateur reconnu. Il dessinait ou peignait pour des couvertures de journaux. Il imagina cette toile dès 1936, lorsqu’il entendit qu’une rumeur courait sur lui.
Il en avait dessiné une ébauche qui était parue dans le "Ladie's Home Journal" de Novembre 1936.
Curieux, des milliers de lettres ont été envoyées à la rédaction du « Saturday Evening Post» pour demander quelle était cette fameuse rumeur que les personnages se transmettaient, mais aucune réponse ne leur a été donnée.
Le succès du tableau a même retentit chez les modèles des personnages. Un modèle a déclaré à un journaliste: «C'est plus amusant de poser pour lui que d'aller au cinéma. » La vieille dame, celle qui "commence les commérages", a moins bien vécu la situation. Mécontente du rôle que lui avait fait jouer Norman Rockwell, elle est restée très longtemps sans lui adresser la parole !
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