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Il y a des tableaux qui ont révolutionné l’histoire de l’art. « Les demoiselles d’Avignon » en fait partie. Ce tableau est considéré à juste titre comme les débuts de l'art moderne et du cubisme, une révolution esthétique. Pourtant, pendant près de trente ans, elle n’a été connue que de quelques amis de Pablo Picasso et n’a presque jamais été exposée au public, jusqu’à son acquisition par la Museum of Modern Arts de New York en 1938.
En 1907, Picasso termina cette œuvre après de très nombreux essais préparatoires. Ce tableau est le résultat de 809 croquis et dessins préparatoires. Elle restera dans son atelier, comme objet d'étude, jusqu'en 1916, où André Salmon, critique d'Art, parviendra à convaincre Picasso de l'exposer.
Cette toile explore plein d’idées nouvelles. Picasso avait décidé de peindre une grande toile inspirée d’une scène de maison close. C’était le point de départ de ce tableau. Le titre, qui n’a pas été choisi par Picasso, fait référence à une célèbre maison close de Barcelone, située dans la rue d'Avignon. Les femmes peintes sont donc des prostitués.
Même si le sujet de l’œuvre peut paraître provoquant c’est surtout le « traitement » qui va choquer (la façon de peindre). Beaucoup ont dit que le tableau était "raté"! En effet, les personnages et le fond du tableau ne ressemblent plus à la réalité mais apparaissent complètement déstructurés. C’est le point de départ du cubisme : une façon de peindre avec des formes géométriques.
Dans cette œuvre, Picasso laissera voir aussi l’influence qu’exerce sur lui l’art espagnol et l’art africain qu’il collectionnait...
« Les demoiselles d’Avignon » est très grande toile, d’un format presque carré d’environ 2,40 mètres. Les cinq femmes, presque nues, occupent l’espace principal du tableau, sur un fond composé de sortes de tissus, rideaux dans plusieurs tons de bleu, gris, bruns.
Chaque femme constitue une sorte de plan différent, les femmes sont présentées à la fois de face et de profil, on ne sait pas vraiment qui est devant et qui est derrière, la femme assise présente à la fois son dos et son visage.
Au premier plan on remarque la corbeille de fruits, comme posée sur une petite table verticalement... Picasso joue avec les règles de la perspective.
De gauche à droite, les femmes sont de plus en plus déstructurées, elles deviennent alors complètement déformées tels des masques africains...
Trois couleurs principales structurent l’espace avec les bruns à gauche, le gris au milieu et les bleus à droite. Ces couleurs froides contrastent avec le rose et le orange des corps.
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