mardi 7 août 2018

n°208
Les deux plateaux (Les colonnes de Buren) (1986)
Daniel Buren



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Œuvre : Les deux plateaux (Les colonnes de Buren)
Artiste :  Daniel Buren 
Année : 1986
Technique : Marbre blanc et noir, plan d'eau
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Art contemporain
Lieu : Palais Royal (Paris)


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En 1986, François Mitterrand alors Président de la République, ainsi que Jack Lang ministre de la Culture confient à Daniel Buren, la réalisation d’une immense installation d’environ 3000 m² dans la cour d’honneur historique du Palais Royal, près du Louvre : « Les deux plateaux ».

Dans cette cour se tenait jusqu’alors un simple parking. Daniel Buren a conçu une œuvre urbaine que le public pourrait
investir librement : l’escalader, grimper, s’asseoir dessus, prendre la pose… Tout ce que l’on ne peut pas faire dans un musée lorsqu’on admire une œuvre.

L’installation est composée de 260 colonnes en marbre de carrare (blanc) et en marbre noir des Pyrénées. Chaque rayure mesure 8,7 cm de largeur. Les colonnes sont disposées en damier et émergent du sol à des hauteurs différentes allant de 8,7 cm jusqu’à 62cm.

Certaines colonnes sont en fait « enterrées » et entourées de grilles afin que l’on puisse voir la base des colonnes dans le sous-sol, à travers les grilles. Seuls les sommets de ces colonnes sont à l’air libre. On imagine alors que toutes les colonnes ont en fait la même hauteur mais sont enfoncées à des hauteurs différentes. A l’origine de l’eau devait circuler en sous-sol autour des
colonnes souterraines éclairées de jeux de lumière, mais le projet fut abandonné.


L’installation très moderne au cœur d’un bâtiment historique va créer le scandale, tout comme d’autres œuvres contemporaines de Paris comme la Tour Eiffel en 1889 ou le Centre Georges Pompidou en 1977. Peut-on installer des colonnes zébrées dans un site historique classé? On lui reproche en fait de défigurer un lieu mythique. Face aux nombreuses pétitions qui circulent, le ministère étudie même la destruction de l’œuvre avant son inauguration. Au final, l’artiste intente un procès à l’Etat et le projet est mené à bien.

Au fur et à mesure du temps, les colonnes ont été acceptées par la population. Mais elles se sont dégradées au fil du temps. En décembre 2007, l'artiste Daniel Buren laisse éclater sa colère sur le "délabrement extrême" de son œuvre. L’année suivante, la rénovation commence : Le revêtement de surface (du simple asphalte) a été intégralement refait, et des installations électriques ont été installées pour créer des jeux de lumière. L’opération a coûté plus de 5 millions d'euros, soit cinq fois plus que le coût de l’œuvre originale !



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