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Ce tableau se nomme La Danse (II). Il existe en effet une étude préliminaire (Danse I) conservée à New York. Il semblerait que l'inspiration de Matisse lui soit parvenue en observant des pêcheurs et des paysans sur une plage en train de danser le "sardana", une danse catalane où plusieurs participants forment un cercle.
La danse (I) |
Il s’en explique : « Pour une étude préliminaire, j’utilise toujours une toile de même taille que celle destinée au tableau définitif, et je commence toujours avec la couleur. Dans le cas des grandes toiles c’est plus fatigant, mais plus logique. Je ne retouche jamais une étude ; je prends une nouvelle toile de la même taille, et il m’arrive de changer quelque peu la composition. Mais je m’efforce toujours de rendre le même sentiment, tout en menant l’ensemble plus loin. Quand je suis au travail je n’essaye jamais de penser, seulement de sentir ».
Esquisse de La Danse (II) |
La toile a été peinte à la demande d'un riche collectionneur Russe, Chtchoukine,, dans l'objectif de décorer l'escalier de son manoir.
Un jour de 1909, Matisse présenta à Chtchoukine un croquis de son futur tableau « la Danse ». Mais la nudité des personnages gênait le collectionneur qui avait accueilli dans sa maison les jeunes orphelines d’un de ses parents. Il écrivit à Matisse : les peintures « sont très belles et très nobles de couleur et de ligne » mais en Russie, on ne peut montrer le nu devant les jeunes filles. »
Matisse lui envoya alors d’autres esquisses du tableau. Peu après Chtchoukine fut finalement convaincu : « Je trouve votre panneau La Danse d’une telle noblesse que je pris la résolution de braver notre opinion bourgeoise et de mettre sur mon escalier un sujet avec le nu. ». Il commanda même un deuxième tableau au peintre alors même que La Danse n’était pas finie !
« Il me faudra un deuxième panneau, dont le sujet serait La Musique." écrit-il.
"La Musique" |
Revenant de Paris, il changea à nouveau d’avis : « J’ai honte de ma faiblesse et de mon manque de courage. Il ne faut pas abandonner le champ de bataille sans essayer la lutte », écrivit-il à Matisse. Les deux panneaux « La Danse » et « la Musique » arriveront finalement à Moscou chez le collectionneur en décembre 1910. Les deux tableaux y resteront jusqu'à ce qu’en 1917, les révolutionnaires russes ne les décrochent.
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