jeudi 9 octobre 2014

n°059
La Victoire de Samothrace (190 av JC)



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Oeuvre : La Victoire de Samothrace
Artiste : inconnu
Année : 190 av JC
Technique : Sculpture sur marbre
Epoque : Antiquité
Mouvement : Art grec hellénistique
Lieu : Musée du Louvre (Paris)



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En 1863, Charles Champoiseau, un archéologue amateur entreprend de fouiller les ruines de l’île de Samothrace dans le but de trouver de beaux objets pour le musée impérial de Paris.
A l’extrémité d’une terrasse, les ouvriers découvrirent alors différentes parties d’une grande statue féminine. Les recherches continuent pour retrouver la tête et les bras, mais en vain. En revanche, de nombreux petits fragments de draperie et de plumage sont soigneusement recueillis, et permettent à Champoiseau de suggérer qu’il s’agit d’une représentation de Victoire. On a donc appelé cette statue : la Victoire de Samothrace.

Champoiseau avait trouvé, au même endroit que la statue, un amas de gros blocs de marbre gris qu’il laissa sur place, pensant qu’ils formaient un tombeau. Ce n’est que 10 ans plus tard qu’un architecte autrichien comprend que ces blocs forment l’avant d’un bateau qui sert de base à la statue.

Elle représente la déesse de la Victoire, que les grecs de l’Antiquité appellent Niké.  Dans les croyances de l'époque, elle annonçait l’heureuse issue du combat. Très tôt en Grèce, la Victoire prenait les traits d'une déesse ailée, descendant sur terre pour faire honneur au vainqueur. L’île de Samothrace était le sanctuaire des grands Dieux et particulièrement des dieux Cabires que l’on implorait pour protéger les marins du naufrage et assurer le succès aux combattants.
On suppose que la Victoire de Samothrace était une offrande (un cadeau) aux dieux pour fêter une victoire navale.

La Victoire de Samothrace  est en marbre blanc de Paros, elle est vêtue d’un chitôn (vêtement) à rabat ceinturé sous la poitrine, en tissu très fin laissant apparaître les formes du corps.  Le bas du corps est recouvert par l'épaisse draperie du manteau (himation) enroulé à la taille et qui se dénoue en découvrant la jambe gauche.

Comme de nombreuses statues antiques, elle est incomplète : il manque en effet la tête et les deux bras qui n'ont jamais été retrouvés. En revanche la main droite a été retrouvée en 1950. On sait aujourd’hui que la déesse faisait un geste de salut victorieux, levant le bras droit un peu plié, la main ouverte paume vers l'avant. Du bras gauche abaissé, elle tenait sans doute le mât du bateau ennemi, comme on le voit sur des monnaies de l’époque.

La Victoire de Samothrace  est une statue monumentale de plusieurs tonnes. Pourtant, elle dégage une impression de légèreté. On a l’impression qu’elle termine son vol, effleurant à peine la surface de la base.
La statue sur son navire

- La statue, seule, mesure 2,40 mètres de haut. Elle est composée de six blocs de marbre travaillés séparément : le corps, le buste, les deux bras et les deux ailes. Les blocs étaient assemblés entre eux par des goujons de métal (bronze ou fer). Cette technique utilisée depuis longtemps par les sculpteurs grecs permettait d'économiser le marbre et leur facilitait le travail.
- Le navire, d'une hauteur de 2,01 mètres et d'une longueur de 4,29 mètres, est constitué de seize blocs empilés sur les dalles du socle. Le poids de la statue contribuait à maintenir soulevé l'avant de la quille du bateau. La construction du monument constituait donc une véritable prouesse d'équilibre.
 La statue et la base sont inséparables et ont été conçues par le même artiste.

Un côté de la statue a été beaucoup moins travaillé que l’autre. Les études archéologiques nous ont montrés que la statue, à l’origine, devait être disposée dans un angle de mur. Elle n’était donc visible que de face et du côté gauche. Le sculpteur a donc jugé inutile de pousser davantage le travail sur une face peu visible par le spectateur.
L'excellent état de conservation de la surface du marbre fait penser que dans l'Antiquité le monument était abrité, et ne formait pas le décor d'une fontaine comme on l'a souvent dit.




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