lundi 17 novembre 2014

n°096
Le voyage dans la Lune (1902)
Georges Méliès



Cliquez pour voir le film (version noir et blanc)
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Oeuvre : Le voyage dans la Lune
Artiste : Georges Méliès  
Année : 1902
Durée : 13:57 min
Genre : Fantastique
Technique : Film 35 mm  par photogramme, noir et blanc, colorisé à la main
Epoque : Contemporaine


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C'est l'un des films les plus célèbres du monde. Le voyage dans la Lune, réalisé en 1902 par George Méliès, est la première superproduction de son temps. Il faut comprendre que lorsqu'on regarde ce film, on regarde l'Avatar de 1902. C'est un film que le monde entier a connu en l'espace de quelques semaines, alors qu'il n'y avait ni internet ni les moyens de distribution actuels.
 C'est le film le plus vu de son époque ; des centaines de milliers de gens se précipitaient dans les salles, alors que le cinéma n'a été inventé que six ans plus tôt. Les spectateurs ont vraiment l'impression que les héros du film marchent sur la Lune.


Georges Méliès
Né en 1861, Méliès débute sa carrière comme magicien : rapidement, le lien entre magie et cinéma est établi. Pour les frères Lumière, les inventeurs du cinéma, Méliès est le premier créateur du spectacle cinématographique. Il commence à tourner des films documentaires qui durent une minute. On met une action devant la caméra, on tourne la manivelle, il n'y a pas de montage.

Jusqu'au jour où Méliès invente par hasard le premier trucage de l'histoire du cinéma, en 1896 : Il filme la place de l'Opéra, une calèche passe, la caméra s'enraye un instant, avant de reprendre. Lors de la projection, Méliès réalise que, dans l'intervalle où il réparait la machine, la calèche a été remplacée par un corbillard. Il comprend qu'il a là le moyen de faire des tours de magie qu'il ne peut faire sur scène. Il vient d'inventer les effets spéciaux.


Le premier studio de cinéma où a été filmé le Voyage dans la lune
Il est aussi l'inventeur du studio de cinéma (il en crée un dans sa propriété de Montreuil), et même du film en couleurs (il est le premier à colorier ses films). Bref, Méliès est l'inventeur du cinéma moderne.

Ce drôle de génie se lance en 1902 dans un projet épique : raconter le voyage d'une équipe de savants, menés par le professeur Barbenfouillis, sur la Lune. À l'époque, l'idée est de la pure science-fiction : l’idée d’envoyer un engin dans l’espace est impossible à l’époque.

Méliès sait qu'il tient là une idée qui va attirer les foules et lui permettra de créer un spectacle encore jamais vu. Avec un budget, énorme pour l'époque, de 30 000 francs, le réalisateur se lance dans l'aventure, tournant le film dans le studio de sa maison en banlieue parisienne. Non content de tout inventer pour l'occasion, Méliès tient également le rôle principal de son film.


l'affiche du film
13 minutes et 56 secondes. C'est la durée de ce Voyage dans la Lune qui propulse le cinéma dans une ère nouvelle. Le film, inspiré d’un conte de Jules Verne, est divisé en plusieurs tableaux :
les professeurs, aux allures de druides, se réunissent pour un colloque. Une fusée (un gros obus) est construite dans un atelier.
Puis, la fusée est lancée. Elle atterrit dans l'œil de la Lune. Les savants découvrent un mystérieux paysage où poussent des champignons géants. Les scientifiques, fatigués, se couchent sur des lits de fortune. Des étoiles aux visages humains, des comètes, des nymphes célestes les observent.
Au réveil, l'exploration commence, et c'est la rencontre avec d'étranges créatures, les Sélénites.
Conquérants, les scientifiques ne se gênent pas pour éliminer les extraterrestres bondissants à coups de parapluie. Conduits devant le roi de la Lune, ils sèment la pagaille et parviennent à s'échapper : réfugiés dans leur fusée, à laquelle un Sélénite s'accroche, ils retombent sur Terre.
Triomphalement accueillis, les savants font la fête et le Sélénite se lance dans une sorte de danse très rythmée. Une statue est érigée pour célébrer le professeur Barbenfouillis. Fin du film.

Film comique, film féérique, film à grand spectacle, Le voyage dans la Lune enchante et émeut. C'est aussi un fabuleux film colorié. Dès le tournage, Méliès concevait ses films en couleurs grâce à des coloristes qui peignaient les pellicules du film, à la main et au pinceau. On est dans un cinéma très ancien.

Face au succès de ce film, le réalisateur tourne des centaines de films fantastiques. Metteur en scène, créateur de costumes et de décors, Méliès s’est fait une spécialité des trucages : apparitions et disparitions, surimpressions, escamotages…
Mais l'ancien magicien, mauvais homme d'affaires, se fait dépasser par des compagnies plus puissantes. En 1913, il arrête définitivement de tourner.
En 1923, il est ruiné, sa maison est saisie : dans un geste de folie, il brûle 500 de ces films. Méliès se retrouve alors vendeur de jouets à la gare Montparnasse.

Plus de cent ans plus tard, une équipe de techniciens restaure la bobine originale, très abîmée et crée une version du film en couleurs. Près d'un an de travail fut nécessaire pour réassembler les fragments des 13 375 images du film de 1902 et les restaurer une à une.

En 2007, le réalisateur Martin Scorcese rend hommage à Georges Méliès, dans son célèbre film Hugo Cabret, qui raconte la vie incroyable de ce fabuleux « cinémagicien ».



Version coloriée de 1902
Musique originale
Version restaurée et colorisée de 2011
Musique du groupe "Air"


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