vendredi 7 novembre 2014

n°086
Manneken-Pis (1619)
Jérôme Duquesnoy L'Ancien



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Oeuvre : Manneken-Pis
Artiste : Jérôme Duquesnoy l'Ancien 
Année : 1619
Technique : Sculpture en bronze
Epoque : Temps Modernes
Mouvement : Baroque
Lieu : Bruxelles



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A deux pas de la célèbre Grand-Place de Bruxelles en Belgique, à l'intersection de la rue de l'Étuve et de la rue du Chêne apparaît dans un coin discret une petite statue de 50 cm :le Manneken-Pis.
C’est l’une des statues les plus célèbres de la planète. Chaque touriste qui se respecte, de passage dans la capitale belge, va le photographier, comme à Paris on va voir la Tour Eiffel.

Le Manneken-Pis, c’est « le môme qui pisse » en dialecte bruxellois. On peut alors se poser la question de savoir qui a eu cette idée bizarre, au début du XVIIème siècle, de faire uriner un gamin dans une fontaine dont le but était de fournir l’eau potable aux habitants du quartier. Et bien, ce sont les autorités de la ville !
Elles commandèrent cette statue en bronze en 1619 au sculpteur bruxellois Jérôme Duquesnoy l’ancien. Celui-ci a choisi de représenter un petit garçon en train de faire ses besoins naturels. S’il l’a fait, c’est parce qu’auparavant, se trouvant au même endroit une autre statue, en pierre celle-ci, représentant un petit garçon dans la même position. Duquesnoy l’ancien n’est donc  pas à l’origine de cette idée.

Il y a eu d’autres statues avant celle de 1619. D’après des documents de 1388, on trouve trace de l'ancêtre de la statue actuelle : une fontaine  constituée d'une statuette en pierre dénommée « Petit Julien » On ne dispose d'aucune représentation de cette fontaine, mais dès 1452, le nom de Manneken-Pis apparaît dans un texte.

Quoiqu’il en soit, l’enfant en bronze de Jérôme Duquesnoy plut tellement aux habitants de Bruxelles qu’il devint le symbole de leur liberté de penser. Ce personnage est même devenu le héros de nombreuses légendes.
On raconte qu’il a sauvé la ville en urinant sur la mèche d’une bombe, évitant ainsi une explosion. On parle aussi d’un enfant urinant sur le carrosse d’un roi à son passage. Ou également l’histoire de ce gamin ensorcelé après avoir uriné sur la porte d’une sorcière.

Au-delà de ces légendes et histoires imaginaires, il existe aussi des histoires réelles du Manneken- Pis :
  • La statue fut cachée par les Bruxellois lors du bombardement de Bruxelles de 1695 par l'armée française. Le 16 août 1695, elle fut replacée triomphalement sur son socle. On inscrivit alors au-dessus de sa tête un passage de la Bible : « In petra exaltavit me, et nunc exaltavi caput meum super inimicos meos. » (Le Seigneur m'a élevé sur un socle de pierre, et maintenant moi, j'élève ma tête au-dessus de mes ennemis).
  • Les Anglais ont voulu d’en emparer en 1745 mais n’ont pas réussi. Deux ans plus tard, de fut au tour d’un soldat français. 
  • En 1817, un prisonnier, après s’être évadé, a pourtant réussi à la voler. La statue fut retrouvée mais a été très abîmée
Depuis des années, il est de tradition d’offrir au Manneken-Pis des vêtements à des occasions spéciales, notamment pour honorer un métier ou un pays. La garde-robe comprend plus de 800 costumes qui sont pour la plupart conservés au Musée de la ville de Bruxelles.
Sa première tenue lui fut offerte en 1698 par Maximilien-Emmanuel de Bavière, gouverneur-général des Pays-Bas espagnols.
En 1747, pour calmer les habitants de Bruxelles, furieux parce que des soldats français avaient dérobé la statuette, le roi de France Louis XV lui fit don d'un habit de chevalier, avec le droit de porter l’épée, lui conféra la noblesse personnelle et le décora de la Croix de Saint-Louis.

Manneken-pis est revêtu d'un de ses costumes 36 fois par an, à dates fixes : par exemple, il revêt chaque 21 avril le costume de Spirou, chaque 27 avril la tenue de Nelson Mandela et début juillet le maillot jaune du Tour de France...
Cliquez sur ce lien pour découvrir la galerie des costumes 

Pour éviter que la statue soit de nouveau volée, l’original serait à l’abri à la maison du Roi.
Mesdames et Messieurs les touristes, sur vos clichés de Bruxelles, vous n’avez donc qu’une copie du Manneken-Pis. Au moins, celle-là est en bon état, et la liberté de penser des bruxellois ne doit pas en être bousculée !



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