mercredi 17 juin 2015

n°193
Le Voyageur contemplant une mer de nuages (1818)
Caspar David Friedrich



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Oeuvre : Le Voyageur contemplant une mer de nuages
Artiste : Caspar David Friedrich 
Année : 1818
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Romantisme
Lieu : Kunsthalle de Hambourg


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Caspar David Friedrich accorde une grande importance à la construction de l’espace dans ses paysages. Il aime les extrêmes : les bords de précipices, les panoramas à l’infini de montagnes ou de rivages. Il nous montre l’immensité de la nature d’une manière si vertigineuse que, selon un poète de l’époque, « on a l’impression qu’on vous a coupé les paupières ! ».

Le Voyageur contemplant une mer de nuages par exemple montre un homme, de dos, contemplant un immense paysage de nuages et de montagnes.

L’espace du tableau est composé de trois plans :

  • Au premier plan, on voit un homme vêtu selon les critères vestimentaires du XIXème siècle. Il possède une redingote, des bottes et une canne. Le personnage est de dos et se tient debout sur le sommet d’une falaise en observant le paysage. L'homme est vêtu de noir ce qui attire le regard du spectateur. Il se détache donc du reste du paysage. 
  • Le second plan nous permet de voir l'environnement qui entoure le voyageur, ce qu’il est en train de regarder : plusieurs pics rocheux noyés par des nuages. Sur ce tableau, seuls les nuages et les cheveux semblent être en mouvement. 
  • Au dernier plan, on aperçoit l’horizon, le ciel et d’autres pics rocheux. L’horizon se mélange au ciel. On peut voir qu’il y a une évolution dans les couleurs car elles se dégradent du bas vers le haut, du plus foncé au plus clair. Mais aussi dans la précision, en allant du plus net au plus flou.

Pour Friedrich, la composition d’un paysage impose une étude approfondie. Il s’inspire de lieux qu’il connaît comme cette montagne du Rosenberg qu’il a souvent arpentée lors de ses randonnées.

Ces paysages sont remplis de symboles, comme toutes les œuvres du courant Romantique de l’époque : la peinture évoque le paradis, la présence de Dieu (symbolisés par le ciel et les nuages) que le voyageur ne peut atteindre que par le regard et l’esprit.

Les montagnes représentent la terre, la position de l'homme montre qu’il domine la vie d’ici-bas mais il y regarde avec admiration l’au-delà, le fond de l'univers.
Les rochers au milieu symbolisent la foi de l’humain. Les montagnes au fond représentent Dieu. Cette « mer de nuages » représente l’infini, l’éternité de la vie future au paradis.
Les deux montagnes se rejoignent sur l'homme afin de montrer qu'il est entre deux mondes très différents.

Ce tableau met en valeur le sentiment de la solitude humaine face à la grandeur de la nature (un des thèmes importants pour les romantiques).

Tous ces symboles spirituels rendent la toile très mystérieuse, d’autant plus que le personnage est représenté de dos ce qui le rend lui aussi énigmatique. En fait Friedrich ne voulait pas montrer l’identité de l’homme pour permettre au spectateur de se projeter à sa place, le  laisser face à lui-même et, comme ce double, il est invité à s’interroger sur l’univers.


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