dimanche 2 décembre 2018

n°238
Début de printemps (1072)
Guo XI



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Œuvre : Début de printemps
Artiste : Guo XI  
Année : 1072
Technique : Rouleau suspendu, encre et couleur sur soie
Epoque : Moyen Âge
Mouvement : Art chinois (Dynastie Song)
Lieu : Musée du palais impérial de Taïpei (Taiwan)


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En 1068, le peintre chinois Guo XI a une carrière prestigieuse. Il est engagé par l’empereur Shenzong de la dynastie des Song du Nord. Il peint sur des rouleaux de soie, à l’encre de Chine sur lesquels il va produire toute une série de peintures sur le thème des saisons, qui vont décorer les salles des palais de l’empereur. 

Cette œuvre, réalisée pour le palais impérial, en fait partie. Son titre « Début de printemps » nous indique qu’il s’agit d’un élément d’un ensemble de plusieurs œuvres sur le printemps. Les peintres chinoises étaient conçues pour être regardées morceau par morceau, comme pour raconter une histoire. Celle-ci est la plus célèbre des peintures de Guo XI , elle est signée et datée de 1072. 

Sur cette œuvre, Guo IX a utilisé toutes les techniques possibles de dessin connues de l’époque. Il utilise notamment la technique du lavis, qui consiste à n’utiliser qu’une seule couleur d’encre qui sera diluée pour obtenir différentes intensités de couleur.

La peinture représente un paysage mais chaque élément est un hommage à la gloire de l’empereur. Au centre, on devine une immense montagne entourée de sommets plus bas. Elle représente le pouvoir de l’empereur sur ses sujets. La pluie, le vent et l’ensoleillement représentent le printemps mais aussi un gouvernement bienveillant pour son peuple. 
Le paysage est  immense, infini, aérien, brumeux ce qui donne peut être un sentiment d’angoisse. Les quelques personnages sont minuscules et  renforcent encore plus cette immensité. Ce sont des pêcheurs en train d’approcher leurs bateaux de la rive du lac, des jeunes venant accueillir le retour des femmes du village. 

Guo Xi maîtrise l’expression du brouillard et en profite pour créer la sensation de l’espace. Le corps de la montagne principale se tourne comme en forme de «S» et disparaît dans le nuage, permettant une extension du regard vers le haut. Les arbres sont aussi représentés dans des teintes variées selon leurs positions en avant ou en arrière. Les éléments comme l’eau et l‘air se mélangent et sont parfois difficiles à distinguer. D’autres éléments disparaissent carrément dans l’espace du tableau qui est non peint, une sorte de vide, comme masqués par la brume.  Les effets de profondeur et de flou jouent aussi un rôle important.

Le peintre s’inscrit tout à fait dans ce qu’on appelle encore aujourd’hui la peinture « Shanshui ». L’idée est de représenter la nature de manière idéalisée pour que l’on puisse vivre en harmonie avec elle. Elle répond ainsi à quatre critères : pouvoir y marcher, pouvoir y porter un regard au loin, pouvoir y prendre du bon temps et  pouvoir y habiter.  Guo Xi disait : "Les peintures qui répondent à ces attentes appartiennent toutes à la «catégorie merveilleuse»". C’est chose faite !



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