n°151 La Grande Vague de Kanagawa (1830)Katsushika Hokusai

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kART d'identité Oeuvre : La Grande Vague de Kanagawa Artiste : Katsushika Hokusai  Année : 1830 Technique : Estampe japonaise (gravure sur bois nishiki-e) Epoque : Contemporaine Mouvement : Japonisme Ukiyo-e Lieu : Metropolitan Museum of Art, New York (Etats Unis)

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La Grande Vague de Kanagawa est une estampe (une gravure sur bois). C’est la première planche de la célèbre série « 36 vues du Mont Fuji », une série de 46 estampes  réalisées par le grand maître de l’estampe japonaise : Hokusai. Car, effectivement, si petit qu’il apparaisse sur le tableau, c’est bien du Mont Fuji qu’il s’agit, la montagne la plus connue et la plus haute du Japon. C’est l’une des images les plus célèbres de l’art japonais. Elle a été réalisée  en 1831 et est aujourd'hui exposée à New York.

L’œuvre montre un paysage composé de trois éléments (la mer, les bateaux et la montagne) et sa signature.
A l'arrière-plan se trouve le Mont Fuji considéré comme un symbole de beauté.
Le Fuji est représenté comme une pointe bleue et blanche et ressemble à une vague. Alors qu’il s’agit pourtant d’un volcan, le Mont Fuji représente le calme, à l’inverse de la grande vague.

La mer est l'élément dominant de cette composition avec ses vagues.
La vague est immense, impressionnante. L’écume ressemble à des griffes vivantes. On la présente souvent comme un tsunami. Sa silhouette rappelle celle d'un dragon géant. Elle montre la force toute puissante de la nature face à l'homme.

Photographie du Mont Fuji

Au 1er plan, trois bateaux sont pris dans une forte tempête. Ces esquifs servent à transporter par mer le poisson des pêcheurs vers le marché au poisson de la baie d'Edo. Huit rameurs et deux passagers, soit vingt personnes sont en pleine mer. Les humains sont minuscules et sont réduits à de petits personnages impuissants face à cette immense vague qui va les submerger. Les hommes sont malmenés par la mer !

Au fond, les nuages noirs juste derrière le Mont Fuji annoncent une forte tempête. Ce ciel menaçant a été peint par un dégradé de couleurs original qui crée une atmosphère inquiétante. Au Japon, on appelle ce type de dégradés le bokashi. Il est obtenu en essuyant la couleur sur le bois gravé avant l’impression du tableau.

Le message de ce tableau est clair : les hommes sont faibles face aux forces de la nature. Dans la Vague, c’est bien la nature qui tient le premier rôle.

Autoportrait d'Hokusai

Dans les estampes japonaises du début du XIXe siècle, appelées ukiyo-e, les paysages étaient le sujet principal de la peinture.
Pour réaliser La Vague, Hokusai fit appel aux techniques habituelles. Dans l'ukiyo-e, l'artiste étant avant tout responsable de l'aspect artistique, dessin et choix des couleurs et réalise un dessin de base, le shita-e, qui n'est que la première étape d'un processus mobilisant plusieurs intervenants (artiste, éditeur, graveurs,  imprimeurs).

Ici, c'est à l'éditeur, Nishimuraya Yohachi (Eijudō) que revint le soin de graver les planches de bois de La Vague, puis de faire imprimer les différentes planches sur les feuilles de papier. Le graveur colle ensuite le dessin à l'envers sur une planche polie de sakura, (du bois de cerisier), permettant ainsi d'y graver des lignes très fines et de réaliser de nombreuses impressions. La planche est ensuite sculptée avec un couteau, en suivant les traits du dessin.
Pour colorier La Vague, l'imprimeur utilisa des pigments traditionnels dilués à l'eau. Le noir est à base d'encre de Chine, le jaune à base d'ocre jaune et le bleu est un bleu de Prusse (très à la mode à cette époque).

Le tableau est signé du grand maître par un pseudonyme "Iitsu". On voit en haut à droit le cartouche de titre. On y lit « Hokusai aratame Iitsu hitsu » (du pinceau d’Iitsu, autrefois Hokusai). En fait, le peintre a utilisé une trentaine de noms différents pendant sa carrière.

Cette œuvre est si célèbre au japon, qu’on dit d’Hokusai serait l’inventeur du manga, mot qu’il a inventé et qui signifie « esquisse spontanée ». La Vague d’Hokusai influença les plus grands artistes européens comme Monet, Van Gogh et Gauguin.

Kaijo no fuji

Quelques années plus tard, en 1835, Hokusai peint une nouvelle série de cent nouvelles vues du Mont Fuji et reprend l'image de La Vague qu'il aime tant dans son estampe Kaijo no fuji. On y retrouve le même rapport entre la vague et le volcan et le même jaillissement d'écume. Mais cette fois, pas de bateaux, pas d'humains, et les éclats de la vague se confondent avec un vol d'oiseaux de mer.

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