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Voici l’une des œuvres les plus énigmatiques du XVIIe siècle, sans doute la plus étudiée : « Les Ménines » de Diego Velázquez.
Sous l’apparence d’un simple portrait de famille, nous allons découvrir que cette œuvre est bien plus subtile et complexe qu’elle en a l’air.
Ce tableau dépeint une grande pièce du palais de l'Alcázar de Madrid du roi Philippe IV d'Espagne dans laquelle se trouvent plusieurs personnages de la cour.
1. L’infante Marguerite-Thérèse, future impératrice d’Espagne portant une robe à vertugadin à rosette rouge et dentelles noires. Elle est la figure centrale du tableau. Elle n’a que cinq ans au moment où la toile est peinte.
2. Dona Maria Augustina de Sarmiento, la dame d’honneur. Elle tend à l’infante une cruche rouge sur un plateau d’or, qui aurait sans doute contenu de l’eau parfumée.
3. Dona Isabel de Velasco, la deuxième dame d’honneur. Elle attend les ordres de l’enfant.
4. Mari-Barbola est une femme naine. Les nains ont tous les droits et étaient là pour divertir la cour. Elle se tient derrière le chien. Ses traits sévères et sa robe sombre l’enlaidit et met en valeur la beauté de l’infante.
5. Le bouffon Nicolasito Pertusato, en jouant, pose le pied sur le chien.
6. Marcela de Ulloa est la gouvernante religieuse. C’est une sœur qui porte le voile. Sa présence montre le pouvoir de l’Eglise.
7. Diego Ruiz de Azcona est le prêtre. Il discute discrètement avec la gouvernante. Tout comme cette dernière, sa présence montre à quel point la religion était importante.
8. Jose Nieto Velasquez, tenant un rideau, est au dernier plan du tableau. C’est le maréchal du palais.
A première vue, toute la cour s’articule autour de l’infante qui semble être le personnage le plus important de la toile, entourée de ses dames d'honneur (les Ménines). Mais c’est une erreur ! Velázquez trompe le spectateur ! Voici pourquoi :
9. A gauche du tableau, on peut voir un personnage devant un immense tableau. Il tient un pinceau dans la main et regarde le spectateur. Il s’agit de Diego Velasquez lui-même ! Sur sa poitrine se trouve la croix rouge de l'ordre de Santiago, ordre qu'il ne recevra pas avant 1659 trois ans après que la toile fut terminée.
La scène se situe à un moment particulier de la peinture : celui où le peintre prend du recul pour contempler son sujet, celui où il jette un œil hors de son tableau pour s'imprégner de ce qu'il a à représenter. Le peintre, le pinceau à la main, porte son regard en direction de l'avant du tableau, l’endroit même où nous, spectateurs, nous nous trouvons.
En plus d’être un portrait de la cour d’Espagne, il s’agit également d’un autoportrait du peintre ; par un jeu de perspective, le spectateur a donc l’impression d’être le sujet de tableau.
Velázquez est donc en train de nous observer pour nous peindre ! Nous nous trouvons en fait au même endroit où se trouve également le modèle invisible qui pose pour le peintre. Nous nous trouvons donc dans le contrechamp du regard du peintre.
Alors, Velázquez est-il réellement en train de nous peindre ? Pourquoi l’infante et sa cour nous regardent ? Finalement, qu’est-ce qui est peint sur la toile ?
10. Le peintre est malin : il a laissé un indice pour répondre à ces questions.
Exactement en face des spectateurs (donc de nous-mêmes), sur le mur qui constitue le fond de la pièce, l'auteur a représenté toute une série de tableaux; et voilà que parmi toutes ces toiles suspendues, l'une d'entre elles brille plus que les autres. Il s’agit d’un miroir !
Ce miroir à l'arrière-plan réfléchit les images de la reine et du roi en train d'être peints par Velázquez.
Par le jeu de miroir le couple royal semble être placé hors de la peinture, à l'endroit même où un observateur se placerait pour voir celle-ci.
Le sujet peint est donc à la fois absent et présent ; il l'est sur la toile de Vélasquez, de manière dissimulée.
Le roi Philippe IV et sa femme, la reine Marie-Anne d’Autriche sont donc bien présents dans la pièce. Le tableau représente alors la scène telle qu'elle est vue par le couple royal en train de poser.
L’œuvre montre un tableau en train de se faire. C’est ce qu’on appelle une mise en abyme de la peinture :
Les Menines est un tableau qui est destiné à nous faire réfléchir sur les liens qui unissent toutes les personnes dans cette pièce, à nous demander qui a le pouvoir. Est-ce le couple royal où est-ce le peintre ?
Pour finir, il est intéressant de dire qu’il n’existe en réalité aucun tableau du roi et de la reine contrairement à ce que Velázquez veut ou faire croire !
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Sous l’apparence d’un simple portrait de famille, nous allons découvrir que cette œuvre est bien plus subtile et complexe qu’elle en a l’air.
Ce tableau dépeint une grande pièce du palais de l'Alcázar de Madrid du roi Philippe IV d'Espagne dans laquelle se trouvent plusieurs personnages de la cour.
1. L’infante Marguerite-Thérèse, future impératrice d’Espagne portant une robe à vertugadin à rosette rouge et dentelles noires. Elle est la figure centrale du tableau. Elle n’a que cinq ans au moment où la toile est peinte.
2. Dona Maria Augustina de Sarmiento, la dame d’honneur. Elle tend à l’infante une cruche rouge sur un plateau d’or, qui aurait sans doute contenu de l’eau parfumée.
3. Dona Isabel de Velasco, la deuxième dame d’honneur. Elle attend les ordres de l’enfant.
4. Mari-Barbola est une femme naine. Les nains ont tous les droits et étaient là pour divertir la cour. Elle se tient derrière le chien. Ses traits sévères et sa robe sombre l’enlaidit et met en valeur la beauté de l’infante.
5. Le bouffon Nicolasito Pertusato, en jouant, pose le pied sur le chien.
6. Marcela de Ulloa est la gouvernante religieuse. C’est une sœur qui porte le voile. Sa présence montre le pouvoir de l’Eglise.
7. Diego Ruiz de Azcona est le prêtre. Il discute discrètement avec la gouvernante. Tout comme cette dernière, sa présence montre à quel point la religion était importante.
8. Jose Nieto Velasquez, tenant un rideau, est au dernier plan du tableau. C’est le maréchal du palais.
A première vue, toute la cour s’articule autour de l’infante qui semble être le personnage le plus important de la toile, entourée de ses dames d'honneur (les Ménines). Mais c’est une erreur ! Velázquez trompe le spectateur ! Voici pourquoi :
9. A gauche du tableau, on peut voir un personnage devant un immense tableau. Il tient un pinceau dans la main et regarde le spectateur. Il s’agit de Diego Velasquez lui-même ! Sur sa poitrine se trouve la croix rouge de l'ordre de Santiago, ordre qu'il ne recevra pas avant 1659 trois ans après que la toile fut terminée.
La scène se situe à un moment particulier de la peinture : celui où le peintre prend du recul pour contempler son sujet, celui où il jette un œil hors de son tableau pour s'imprégner de ce qu'il a à représenter. Le peintre, le pinceau à la main, porte son regard en direction de l'avant du tableau, l’endroit même où nous, spectateurs, nous nous trouvons.
En plus d’être un portrait de la cour d’Espagne, il s’agit également d’un autoportrait du peintre ; par un jeu de perspective, le spectateur a donc l’impression d’être le sujet de tableau.
Velázquez est donc en train de nous observer pour nous peindre ! Nous nous trouvons en fait au même endroit où se trouve également le modèle invisible qui pose pour le peintre. Nous nous trouvons donc dans le contrechamp du regard du peintre.
Alors, Velázquez est-il réellement en train de nous peindre ? Pourquoi l’infante et sa cour nous regardent ? Finalement, qu’est-ce qui est peint sur la toile ?
10. Le peintre est malin : il a laissé un indice pour répondre à ces questions.
Le miroir |
Ce miroir à l'arrière-plan réfléchit les images de la reine et du roi en train d'être peints par Velázquez.
Par le jeu de miroir le couple royal semble être placé hors de la peinture, à l'endroit même où un observateur se placerait pour voir celle-ci.
Le sujet peint est donc à la fois absent et présent ; il l'est sur la toile de Vélasquez, de manière dissimulée.
Le roi Philippe IV et sa femme, la reine Marie-Anne d’Autriche sont donc bien présents dans la pièce. Le tableau représente alors la scène telle qu'elle est vue par le couple royal en train de poser.
L’œuvre montre un tableau en train de se faire. C’est ce qu’on appelle une mise en abyme de la peinture :
Les Menines est un tableau qui est destiné à nous faire réfléchir sur les liens qui unissent toutes les personnes dans cette pièce, à nous demander qui a le pouvoir. Est-ce le couple royal où est-ce le peintre ?
Pour finir, il est intéressant de dire qu’il n’existe en réalité aucun tableau du roi et de la reine contrairement à ce que Velázquez veut ou faire croire !
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L'interprétation avec les numéros est très intéressante pour l'histoire des arts.
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