mercredi 6 mars 2019

n°252
Invasion (2014)
Paul Apal'kin



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Œuvre : Invasion
Artiste : Paul Apal'kin  
Année : 2014
Technique : Photographie numérique
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Art contemporain
Lieu : Publiée sur Facebook

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Paul Apal'kin est un jeune photographe ukrainien qui s'est fait connaître grâce à ses photographies directement publiées sur Internet. Il explique lui-même ne pas savoir d'où vient sa passion pour la photographie : "Dans mon entourage, il n'y avait ni photographe, ni artiste, ni compositeur. Aucun photographe célèbre m'a donné envie de devenir photographe et je ne suis inspiré par aucun d'entre eux pour créer. Pourtant, durant mon enfance, j'ai ressenti le besoin inexplicable de le devenir."
Quand il se lance dans la photographie, Paul Apal'kin n'a aucune connaissance sur les différentes techniques qu'il est nécessaire de maîtriser. Il aimait prendre des photos, c'est tout.
Cependant, en 2012, il découvre par hasard la photographie conceptuelle, un genre très particulier de photographie.

La photographie conceptuelle, c'est l'art de mettre en image une idée. Dans l’art conceptuel, l’idée ou le concept est l’aspect le plus important du travail. L’artiste conceptuel a pour objectif de faire en sorte que son travail soit intéressant pour le spectateur. La beauté et l'esthétique de la photo sont mises de côté, la photographie doit avant tout raconter une histoire.
Paul Apal'kin comprend que c'est ça qu'il veut faire. Mais il continue de faire des photographies classiques et purement esthétiques. Il se dit photographe des deux genres : classique et conceptuel. "Dans la première catégorie, j'exprime mon sens de la beauté et de l'esthétisme et la deuxième catégorie contient mes pensées et mes expériences".

Invasion représente assez bien le travail d'Apal'kin. Il s'agit d'une photographie conceptuelle mais dont l'esthétisme a son importance. On y voit une femme derrière le morceau cassé d'un miroir qui reflète lui-même les yeux d'une femme (peut être elle-même). L'une emprunte le regard de l'autre. La jeune femme cache sa tristesse derrière le miroir mais le reflet montre la femme forte et combative qui est en elle.

Selon l'artiste, l'atmosphère romantique, fragile et mélancolique qui s'y dégage correspond assez bien à sa propre personnalité. "La base de ma créativité s'inspire de ma propre histoire alors les personnages qui apparaissent sur mes photos sont des petites parts de moi".



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mardi 5 mars 2019

n°251
L'Homme-lion (-38000 av JC)



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Œuvre : L'Homme-lion
Artiste : inconnu
Année : vers -38000 av JC
Technique :  Sculpture en ivoire de mammouth
Epoque : Préhistoire
Mouvement : Art paléolithique
Lieu : Musée d'Ulm (Allemagne)


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Il y a  40 000 ans, durant le paléolithique, l’Homo Sapiens peuplait déjà l’Europe. En petits groupes, ils parcouraient les vallées glaciaires  chassant des animaux comme les mammouths, les rennes ou les bisons. Ce que nous savons d’eux, nous le devons aux quelques traces qu’ils nous ont laissées et qui sont parvenues jusqu’à aujourd’hui : des squelettes mais aussi des restes de foyers, d'outils, d'armes et de bijoux en pierre. Mais de petites sculptures ont également été découvertes. Elles sont sculptées grâce à des outils en pierre dans de l’ivoire de mammouth.

Cette sculpture en ivoire est la plus grande et la plus spectaculaire qui fut découverte. Elle représente une silhouette mi-homme mi-lion, une sorte de créature mythique entre l’homme et l’animal. Il s’agit d’une des plus anciennes œuvres d’art connues, réalisée plus de 20 000 ans avant les célèbres peintures de Lascaux. L’histoire de sa découverte n’est pas banale.

En 1939, dans la grotte de Stadel en Allemagne, des fragments d’ivoire sont découverts par l'équipe de Robert Wetzel et Otto Völzing. Mais le lendemain de cette découverte, les fouilles sont interrompues car la Seconde Guerre Mondiale éclate.  Seulement 30 plus tard, ces fragments sont étudiés et on réalise qu’assemblés entre eux, ils forment une figure composée d'un visage et d'un corps. Deux décennies seront encore nécessaires pour que la statuette soit reconstituée et restaurée de manière professionnelle. Néanmoins, en 1987 des parties importantes de la statuette manquaient encore.

En 2009, une équipe d'archéologues  décide de retourner dans la grotte avec le mince espoir de retrouver d’autres morceaux de la statuette. Et ce fut une réussite puisqu’ils ont pu récupérer plus de 80 nouveaux fragments !  En conséquence, il a fallu trois ans supplémentaires pour assembler et restaurer les nouveaux morceaux à la manière d’un puzzle très complexe. Le projet aboutit en 2013, soit 74 ans après la découverte des premiers éléments de la statuette !
La figure, qui comprend maintenant plus de 300 fragments, est presque complète et révèle beaucoup d’informations sur sa fabrication.

Mais cette étrange créature à la tête de lion et au corps d’un homme ne nous donne que peu d’informations sur ce qu’elle représente et sur son utilité. Il s’agirait d’un mâle mais certains scientifiques pencheraient plutôt pour une créature femelle, notamment en raison de l’absence de crinière.
Quelques parties du corps comportent des rayures et des lignes gravées comme les sept traits horizontaux et parallèles gravés sur le bras gauche, qui pourraient indiquer des traces de tatouage ou de simples décorations.
Difficile de dire à quoi servait cet objet. Certains y voient un objet religieux lié à des croyances anciennes. Nous n’aurons sans doute jamais la réponse.



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samedi 2 mars 2019

n°250
Le Triomphe de Galatée (1513)
Raphaël



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Œuvre : Le Triomphe de Galatée
Artiste : Raphaël  
Année : 1513
Technique : Fresque murale
Epoque : Temps Modernes
Mouvement : Renaissance
Lieu : La Villa Farnesina (Rome)



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En pleine Renaissance italienne, le peintre Raphaël reçoit une commande d’un riche banquier, Agostino Chigi, afin de réaliser une fresque murale pour la Villa Farnesina, à Rome.

La fresque est immense, près de 3 mètres de hauteur. Elle illustre une scène de la mythologie grecque, très à la mode à la Renaissance, et raconte un épisode de l’histoire de Galatée.

Dans la mythologie grecque, la belle Galatée était tombée amoureuse du berger Acis, ignorant les avances du cyclope Polyphème.  Sur la fresque, elle fuit le cyclope sur une sorte de char en coquillage tiré par des dauphins, et se hâte de rejoindre Acis. Malheureusement pour elle, dans la mythologie grecque, l‘histoire donnera raison au cyclope. Après avoir découvert les deux amants ensemble, ce dernier tua Acis par jalousie à l'aide d'un rocher et épousera Galatée.


"Polyphème" de Sebastiano del Piombo (à gauche)
et Le Triomphe de Galatée de Raphaël (à droite)
 
Le cyclope n’est pas représenté sur la fresque mais celle-ci était située à côté d’une œuvre de Sebastiano del Piombo représentant le cyclope. Les deux œuvres ensemble se complètent. Polyphème se tourne vers le rivage, comme s’il cherchait Galatée, tandis que celle-ci, indifférente au cyclope et entourée d’un cortège marin, regarde vers le ciel.

Galatée représente ici la beauté féminine et la sensualité. Dans une lettre, Raphaël expliqua : « Pour peindre la beauté, j’ai besoin d’avoir sous les yeux plusieurs jolies femmes mais comme je m’en ai pas à ma disposition, je me sers d’une certaine idée qui me vient à l’esprit ». Galatée est donc une sorte de mélange entre toutes les femmes qu’il avait déjà peintes.

Les Cupidons visent Galatée de leurs flèches pour qu’elle tombe amoureuse du cyclope. Mais elle fixe le seul Cupidon, en haut à gauche, qui garde ses flèches dans son carquois. En le fixant, elle ignore la menace des Cupidons et manifeste son rejet pour les avances du cyclope et sa préférence pour Acis.

Il semblerait qu’Agostino Chigi ait choisi lui-même le sujet de la fresque. Celui-ci voulait épouser Marguerite Gonzague, la fille d’un marquis, mais sa demande avait été rejetée. Contrairement au cyclope, Agostino Chigi lui n’a pas insisté.




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vendredi 1 mars 2019

n°249
Jeune fille en vert (1927)
Tamara de Lempicka



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Œuvre :Jeune fille en vert
Artiste : Tamara de Lempicka
Année : 1927
Technique : Huile sur contreplaqué
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Art Deco
Lieu : Centre George Pompidou (Paris)



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Les tableaux de Tamara de Lempicka sont facilement reconnaissables. Les couleurs sont pétillantes,  les courbes géométriques qui rappellent le cubisme, les jeux de lumière et bien sûr les sujets de ses tableaux. Ce sont souvent des jeunes femmes séduisantes et sensuelles des milieux mondains parisiens. Ses œuvres évoquent et reflètent le style et la mode des années folles de l'entre-deux-guerres, dans les années 1920.
Cette manière de peindre qu’on appelle aujourd’hui l’Art Déco, est très nouvelle à l'époque. Tamara de Lempicka voulait absolument se démarquer des autres artistes peintres  "Parmi une centaine de peintures que vous pouvez reconnaître, le but était: ne pas copier, de créer un nouveau style, des couleurs claires et lumineuses et de retrouver l’élégance de mes modèles".

La jeune fille en vert, que l’on connaît aussi sous le nom de Jeune fille aux gants,  en est l’exemple idéal. Elle montre une belle jeune femme très élégante vêtue d'une robe verte fragile, de gants blancs et d'un grand chapeau blanc. Sa pose et ses vêtements nous font penser à une actrice de cinéma. Le vent souffle sur son visage. Elle tient même son chapeau pour ne pas qui s’envole. La robe verte qu’elle porte est très près du corps et laisse apparaître la poitrine et le nombril de la jeune femme. Quelle provocation pour l'époque!
On ne sait pas qui a posé pour ce tableau, mais Tamara de Lempicka avait l’habitude de demander à des modèles et des mannequins voire à des amies, de poser pour elle.

Cette manière de représenter les femmes, sensuelles et libres, voire des femmes de pouvoir, est très moderne pour les années 1920. Tamara de Lempicka était une artiste peintre qu’on qualifierait aujourd’hui de très féministe.
L'intention de Lempicka d'exprimer la sensualité est clairement visible dans la plupart de ses travaux.  La sensualité sans faille de ce tableau n'a pas dissuadé le Comité des acquisitions du Musée du Luxembourg de l'acheter au prix de 8 000 francs au Salon des indépendants de 1923. Elle disait souvent "Je veux qu'au milieu de cent autres, on remarque une de mes œuvres au premier coup d'œil." Aucun doute, pari réussi !



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