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lundi 29 juillet 2019

n°275
La Tour de Babel (1563)
Pieter Bruegel, l'Ancien



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Œuvre :  La Tour de Babel
Artiste : Pieter Bruegel, l'Ancien 
Année : 1563
Technique : Huile sur panneau de chêne
Epoque : Temps Modernes
Mouvement : Renaissance flamande
Lieu : Kunsthistorisches Museum, (Vienne, Autriche)


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Si on ne devait garder qu’une seule qualité au travail du grand maître flamand de la Renaissance,  Peter Bruegel l’Ancien, c’est son perfectionnisme, son souci du détail. Chacun de ses tableaux peut être contemplé pendant des heures tellement il y a de choses à voir. Sa très célèbre Tour de Babel ne fera pas exception.

Peinte en 1563, il nous raconte à travers cette toile l’épisode de la tour de Babel, un célèbre récit de la Bible, issu de l’Ancien Testament, qui raconte l’origine des langues.
Peu après le Déluge et l’Arche de Noé, tous les hommes parlaient la même langue. Ils s'étaient regroupés sur une plaine dans le pays de Shinar, au Moyen-Orient ne voulant pas être dispersés sur la surface de la Terre. Là, Ils eurent  l'idée de bâtir une ville et une tour tellement grande qu'elle toucherait le ciel. Dieu, mécontent, donna à chaque homme qui construisait la tour, une langue différente afin qu'ils ne se comprennent plus, et les dispersa sur toute la surface de la Terre. La construction cesse car aucune cohésion n'était plus possible entre eux. La tour resta inachevée et finit par s’écrouler. La ville, nommée Babel,  devint le symbole de l'orgueil des hommes, car ils voulaient être comme Dieu.

La Tour de Babel de Bruegel est assez fidèle au récit biblique. On peut voir  une immense ville peuplée et une tour inachevée, touchant les nuages pour suggérer sa grande taille.  Les hommes paraissent d'ailleurs minuscules à côté d'elle.



Suite au voyage qu’il avait effectué en Italie quelques années plus tôt, le peintre s’inspire du Colisée de Rome pour la construction de sa tour. Chaque étage est plus petit que le précédent, créant une spirale, la tour s’inspirant sans doute de la tour Malwiya, tour d’une mosquée du IXème siècle.
Si l’architecture de la tour est très précise, elle n'en reste pas moins absurde car elle semble composée d'un étrange réseau de galerie qui ne mènent à rien.

Bruegel représente le premier roi de la Terre, Nemrod, accompagné de l'architecte de la tour. Les tailleurs de pierre se prosternent devant lui. D'autres ouvriers poursuivent leur tâche. Les personnages sont habillés comme des flamands du XVIème siècle et non comme à l’époque du récit.
Au pied de la tour, le chantier est très actif et peint de façon très réaliste. Les matériaux sont acheminés vers le sommet. Des grues sont utilisées pour les blocs de pierre les plus massifs. Des échelles et des échafaudages se dressent un peu partout.  Le peintre s’est vraisemblablement inspiré des chantiers de construction des cathédrales gothiques.

La Petite Tour
La ville est très dense et sûrement très peuplée. Avec son immense port, elle ressemble à l’ancienne ville d’Anvers où le peintre vivait à l’époque. Le port montre de nombreux navires qui apportent les matériaux de construction. Des chevaux attelés attendent leur chargement. . Tout cela donne renforce le dynamisme du tableau.

La Tour de Babel a été peinte pour le banquier d’Anvers, Nicolaes Jonghelinck ,  l’un des meilleurs clients de Bruegel, qui possédait pas moins de 16 de ses tableaux.  Le peintre a réalisé trois tableaux de la Tour de Babel. Deux seulement nous sont parvenus. Celui-ci que nous surnommons la Grande Tour et un autre de taille plus modeste, peint en 1568, surnommé la Petite Tour.




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