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vendredi 17 août 2018

n°213
La Charmeuse de serpents (1907)
Henri Rousseau



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Œuvre : La Charmeuse de serpents
Artiste : Henri Rousseau (dit "Le Douanier Rousseau") 
Année : 1907
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Primitivisme
Lieu : Musée d'Orsay (Paris)


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Ce tableau nous emmène vers un long voyage au coeur d'une jungle hostile très lointaine, au milieu d'une nuit de pleine lune. Un paysage à la fois magnifique et effrayant. Henri Rousseau, qui s'est spécialisé dans des oeuvres aux sujets très exotiques, n'a pourtant jamais voyagé! Pour réaliser ses scènes de jungle, en bon parisien, il se rend tout simplement au Museum d'Histoire naturelle et dans la grande serre du Jardin des Plantes de Paris où il dessine ses esquisses (brouillons) et ses dessins préparatoires durant des heures avant de peindre chez lui.

La Charmeuse de serpents, peint en 1907, a été commandé par la mère d'un autre peintre, le célèbre Robert Delaunay. Cette dernière revenait d'un long voyage en Inde et aimait raconter à ses visiteurs ses souvenirs de voyage. Son appartement était garni de plantes vertes exotiques. De quoi inspirer Henri Rousseau pour peindre ce tableau.

Henri Rousseau (le fameux Douanier Rousseau de la chanson) a appris seul la peinture. Autodidacte, sa technique pourtant très élaborée, a souvent été critiquée à cause de l'aspect enfantin et peu réaliste que ses tableaux dégagent. On a appelé cela l'"art naïf". C'est pourtant cette technique si particulière qui fera la renommée du peintre. Rousseau concevait ses toiles dans le moindre détail, choisissant scrupuleusement chaque couleur, chaque motif. Plutôt que d'utiliser une petite palette pour y mélanger les couleurs, il peignait couche après couche, successivement, ce qui donne de la profondeur et du relief aux éléments qui composent le tableau. Aucune perspective, juste un effet de relief. Pour la plante verte par exemple, le peintre utilise un grand nombre de nuances de vert.

La toile est composée en grande partie de d'arbres, de plantes et d'animaux exotiques. Les jeux de lumière en contre-jour au clair de lune jouent un rôle important. Les serpents sont nombreux et se confondent avec les branches des arbres. Mais c'est surtout la charmeuse de serpents qui ajoute du mystère au tableau, à la limite d'un univers fantastique. Elle fait sortir les serpents de la végétation en jouant de la flûte. Elle est très sombre, seuls ses yeux lumineux, la flûte et le serpent qu'elle porte autour du cou sont vraiment visibles. On devine à peine les formes de son corps et sa longue chevelure. Le flamant rose attiré lui-aussi par le son de la flûte permet au peintre d'insérer quelques touches de couleurs pastels (les seules), dans le tableau.

Cette charmeuse de serpents fait  référence à la Genèse, cet épisode de la Bible qui met en scène Adam et Eve au jardin d'Eden. Ici, Eve a la peau noire, est inquiétante, et n'a pas peur des serpents. Au contraire, elle apaise la nature. 



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