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vendredi 17 octobre 2014

n°067
Cachot d'une prison modèle (1975)
Henri Cartier-Bresson



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kART d'identité

Oeuvre : Cachot d'une prison modèle
Artiste : Henri Cartier-Bresson  
Année : 1975
Technique : Epreuve gélatino-argentique d'un appareil Leica
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Photojournalisme
Lieu : collection privée



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« Photographier, c’est mettre sur la même ligne […] la tête, l’œil et le cœur «  disait Henri Cartier-Bresson.

A l’âge de vingt ans, ce jeune peintre découvre avec émerveillement la photographie. Pris de passion pour cet art, encore nouveau à l’époque, il part trois ans plus tard en Afrique, en 1930, où il prend ses premiers clichés. Il va ensuite parcourir le monde et le prendre en photo.
Il voulait que chacune de ses photographies représente un lieu exact à un moment précis. Il voulait montrer la beauté du monde, la beauté des cultures, le merveilleux.

A la fin des années 1930, ses photographies deviennent plus engagées et militantes. En 1937, par exemple, un journal français l’envoie à Londres pour réaliser un reportage sur le couronnement du roi George VI. Au lieu de prendre le roi, le carrosse et son cortège, il décide de ne prendre en photo que les spectateurs !

En 1947, il est nommé expert pour la photographie auprès de l’ONU et part en Asie et en Russie pour faire des photos-reportages pour la presse française. Il n’a donc cessé de voyager tout au long de sa vie !
Dans les années 1970, Cartier-Bresson ressent la fatigue de cette vie intense, son désir de faire des photos n’est plus le même.  Cette photographie datant de 1975, est l’une des dernières du photographe. En effet, la même année, il décide d’arrêter la photographie pour se consacrer au dessin.

Plusieurs noms sont donnés à cette photographie:   « Cachot d’une prison modèle » , « Prison modèle de Leesburg » ou encore « Prison du New Jersey ».
Elle montre un prisonnier américain dans une cellule d’isolement à la prison Bayside State de Leesburg dans le New-Jersey (Etats-Unis).

Le photographe montre la révolte de ce prisonnier. Son bras est tendu jusqu’au poing serré, signe de résistance et de colère. Sa jambe gauche traverse le barreau pour montrer son désir de sortir de cette cellule. *
Personne ne sait qui est ce prisonnier. L’artiste a volontairement pris le soin de laisser son visage dans l’ombre. Il n’a pas de nom et représente en fait, tous les détenus des prisons.
Pour les mêmes raisons, on ne connaît pas non plus les raisons de sa détention en prison. On sait juste qu’il est seul car cette cellule est une cellule d’isolement (ou de confinement) réservée aux prisonniers qui ont commis des actes interdits au sein de la prison. Ces prisonniers sont seuls, et sont privés de promenades et de visites. Ils évoluent dans des cellules presque vides, souvent sans fenêtres et qui ne font que quelques mètres carrés.

Le photographe a voulu ici dénoncer le mauvais traitement des détenus dans les prisons. Le titre de la photographie est donc ironique : pour le photographe, cette prison est tout sauf une prison modèle !
Tout au long de ces reportages, Cartier-Bresson a lutté férocement contre le mauvais traitement des humains. De nombreuses photographies traitent de la condition humaine dans le monde.
Il considérait que les prisonniers, bien qu’ils soient privés de droits, devaient vivre dignement. Les prisons aux Etats-Unis sont connues pour être particulièrement rudes.

Henri Cartier-Bresson ne photographiait qu’en noir et blanc. Lors des expositions, ses photographies sont toujours présentées avec un contour noir, de sorte que les visiteurs voient exactement la même chose que ce que le photographe voyait dans le viseur encadré noir de son appareil Leica.
Pour les mêmes raisons, il ne retravaillait jamais les photographies qu’il prenait. Il les développait lui-même, mais ne les recadrait jamais et ne modifiait ni la luminosité ni le contraste de ses photos. Il tenait absolument à ce que ses photos soient naturelles et reflètent a réalité de ce qu'il a pris en photo.
Il disait à ce propos : « Il y a ceux qui font des photographies arrangées au préalable et ceux qui vont à la découverte de l'image et la saisissent. L'appareil photographique est pour moi un carnet de croquis, l'instrument de l'intuition et de la spontanéité, le maître de l'instant qui, en termes visuels, questionne et décide à la fois… »

Comme l'indique l'autographe, sous la photographie, cette photographie (issue d'un tirage de 1981) a été offert par Henri Cartier-Bresson à l'une de ses amies qui a travaillé avec lui pour l'organisme Amnesty International.



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