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jeudi 16 octobre 2014

n°066
Moi et le village (1911)
Marc Chagall



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kART d'identité

Oeuvre : Moi et le village
Artiste : Marc Chagall  
Année : 1911
Technique : Huile sur toile
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Cubisme, Expressionisme, Surréalisme
Lieu : Museum d'Art Moderne (New York)


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Quand le peintre russe Marc Chagall arrive à Paris en 1911, il a déjà beaucoup voyagé. Il s’installe dans le quartier des peintres : Montmartre. A peine arrivé à Paris, son pays lui manque. Chagall vient de Vitebsk, un village, à l'époque russe, situé aujourd'hui en Biélorussie.

Il va alors peindre de grandes toiles qui évoquent ses racines russes. Il ne s’agit pas de peindre simplement le village où un portrait. Chagall préfère concentrer dans une seule toile, plusieurs souvenirs heureux. Ainsi les tableaux qu’il peint en 1911 montrent une floraison d’images qui occupait son esprit.
Ce tableau, Moi et le village, en est le meilleur exemple.

Chagall, à droite s'est représenté de profil avec cette couleur verte qu'il donne souvent aux visages. Il tient une branche fleurie qu'il semble offrir à l’animal (sans doute un veau) auquel il fait face, dans un échange de regards attendris.  Les deux têtes et la fleur sont liées dans un disque coloré.
D'autres images se superposent :
- une femme trayant une vache
- un petit village avec son église orthodoxe, sans doute son village Vitebsk
- un homme qui passe avec une faux (un outil pour couper les hautes herbes)
- une femme qui danse sur les toits de deux isbas (maison russe) sens dessus dessous

La vache est un personnage familier représentant la sécurité au village, la mère, la ferme.
Chagall se souvient de son enfance et de "la vache dans notre cour dont le lait était blanc comme la neige, la vache qui parlait avec nous".
En haut du tableau, on reconnaît un village russe avec le dôme de l'église orthodoxe. Le pope (un prêtre orthodoxe) regarde le paysan traverser l'espace avec sa faux. La femme, la tête en bas, lui indique le chemin.
Dans la tête du veau, on peut voir une jeune paysanne qui trait une vache. Chagall adore son village natal. Pour lui, ce village fait partie de lui, c’est le lieu de ses origines, un lien qui ne se défait pas. C’est le même lien qui existe entre un veau et sa mère.  Le village est à Chagall ce que la vache est au veau.

Dans « Moi et le village », Chagall nous entraîne dans son rêve, mélange de réel et d’imaginaire. C’est magique et poétique à la fois. Avec le temps, loin de son village natal, il rêve à ce qu’il a connu et apprécié. C’est ce qu’il semble nous monter dans cette peinture.



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