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vendredi 13 mars 2015

n°154
Trois études de personnages au pied d’une crucifixion (1944)
Francis Bacon



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Oeuvre : Trois études de personnages au pied d’une crucifixion
Artiste : Francis Bacon 
Année : 1944
Technique : Huile et pastel sur
isorel
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Expressionnisme
Lieu : Tate Gallery (Londres)


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Dans les années 1920, Francis Bacon mène à Paris une vie de bohème et découvre les œuvres de Picasso qui marqueront son imaginaire. Il apprend la peinture tout seul. Un vrai autodidacte !

En 1944, Il réalise son premier triptyque (tableau en trois parties) « Trois études de personnages au pied d’une crucifixion ». C’est cette œuvre qui le révèlera au grand public, au même moment où l'on découvre les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale. Bacon aime peindre des personnages laids et déformés.

Il détruit à cette époque une grande partie des œuvres qu’il avait déjà réalisées. Il considère d’ailleurs ce triptyque comme sa première œuvre. Il est influencé par différents peintres comme Picasso, Vélasquez, Poussin et Rembrandt, il était aussi, dans les années 1920, un grand admirateur de la photographie et du cinéma, fasciné par le mouvement et les visages en gros plan.

Bacon aimait peindre des triptyques car cela permettait de figurer l'humain sous différents angles. Il représente les trois Erinyes, des figures sacrées de la mythologie grecque qui ont poursuivi Oreste pour le crime de sa mère.

Les trois figures sont au pied d’un personnage crucifié qu'on ne voit pas.
Panneau de gauche : une figure qui se recroqueville sur une sorte de piédestal, ses omoplates sont arrondies.
Panneau du centre : une figure qui tient d'un oiseau derrière une sorte de table, le visage voilé et criant.
Panneau de droite : une figure ressemblant à un animal, planté sur une seule jambe, le cou tendu horizontalement, qui hurle, la bouche grande ouverte vers le haut et dont on aperçoit la denture.

C’est un tableau très dur qui horrifiera tous les visiteurs de sa première exposition. Il ne
représente pourtant pas une crucifixion (la mort sur la croix)  ni une action violente. La violence est montrée dans les figures monstrueuses, qui expriment la haine, la voracité, le cauchemar.
Bacon explique : « je veux peindre le cri plutôt que l’horreur ». Les têtes hurlent. Elles sont
La version de 1988
déformées et fragmentées, inscrites sur un fond orangé organisé par des formes géométriques.
Bacon peint avec des moyens très originaux: il jette la peinture contre la toile ou l’étale avec des chiffons, des brosses ou des balais.

L’atmosphère de ce tableau est très angoissante. Il explique qu’il peint  «nos propres angoisses» de la guerre : notre vie est menacée, abîmée. Il compare même l’homme à de la simple viande !

Ce tryptique est en fait un fragment d’une œuvre plus grande qui n’a jamais été terminée. C’est donc une œuvre inachevée. En 1988, quelques années avant sa mort, l'artiste peindra une seconde version du triptyque de 1944, une tentative d’achever son œuvre.



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