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lundi 16 février 2015

n°146
Le Scribe accroupi (2400 av JC)



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kART d'identité

Oeuvre : Le Scribe accroupi
Artiste : inconnu
Année : vers 2400 av JC
Technique : Calcaire peint, yeux incrustés de cristal de roche dans du cuivre
Epoque : Antiquité
Mouvement : Art égyptien
Lieu : Musée du Louvre (Paris)


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Le Scribe accroupi provient de Saqqarah en Egypte où il fut retrouvé le 19 novembre 1850 par l'archéologue français Auguste Mariette dans une tombe le long de l'allée des sphinx du Serapeum. Elle a été réalisée à une époque considérée comme l'âge d'or de la civilisation égyptienne, entre les IVe et Ve dynasties, qui sont celles des grandes pyramides de Gizeh. Quand il fut retrouvé,  il était placé dans la chapelle de culte de la tombe : la statue participait aux cérémonies et recevait les offrandes pour le défunt. Sa fonction avait donc un caractère funéraire.

On ne sait rien sur le personnage représenté : ni son nom, ni ses titres, ni l'époque précise à laquelle il vivait. L'inscription hiéroglyphique donnant le nom du personnage devait probablement se trouver sur un socle aujourd'hui manquant, vraisemblablement perdu lors de la fouille. Quoi qu'il en soit, cette statue de scribe représente un personnage très important de son époque : il ne s'agit en aucun cas d'un fonctionnaire comme les autres. Se faire représenter en scribe était une marque d'appartenance à la haute société. D’ailleurs,  le personnage représenté ici n'était probablement pas un scribe dans la réalité. Les fils des pharaons se faisaient représenter assez souvent de cette manière. Il est donc fort possible que le scribe accroupi du Louvre soit la représentation d'un fils de pharaon de la IVe ou Ve dynastie.

Cette sculpture illustre le rôle essentiel de l’écriture et le rôle important dans la société des Pharaons de ceux qui la maîtrisaient. Le Scribe accroupi est en fait assis en tailleur. Sa hauteur de 53,7 centimètres, est proche des dimensions de la coudée, l’unité de mesure égyptienne. Il est représenté écrivant en hiéroglyphes. Il a un pagne blanc tendu sur les genoux qui lui sert de support. Dans sa main gauche, il tient un papyrus en partie déroulé et dans sa main droite il devait serrer un instrument en roseau avec lequel il écrivait, sans doute un calame. (On voit encore le trou entre le pouce et l’index qui permettait de la maintenir en place). Le pied droit est tourné vers le spectateur. Détail rare, l’artiste a choisi de ne montrer que trois orteils, les autres étant dissimulés sous le reste du pied.

La sculpture n'est composée que de trois couleurs vives : noir des cheveux, blanc du pagne et ocre, rouge de la peau. Il a le buste dressé, le regard vif, le visage osseux mais le corps gras. Le nez est fin tout comme la bouche et un trait de peinture marque les sourcils.

Les yeux, particulièrement admirables, sont incrustés dans les orbites et se composent de magnésite blanche et de cristal de roche, conférant une grande présence au regard : le scribe ne nous quitte pas des yeux ! Ce regard si mystérieux a fasciné des millions de spectateurs. En 1997, des scientifiques ont voulu en savoir plus. Grâce à une radiographie, on a découvert que la pupille des deux pierres était composée d’un cristal de roche extrêmement pur. Taillé en cône, il s'enfonce réellement dans une sorte de globe oculaire. La surface du cône a été dépolie afin de créer un « rayonnement » autour de la pupille. Exactement comme l'iris de véritables yeux. Grâce à cela, nous avons appris que les Egyptiens avaient une connaissance de l’anatomie surprenante pour l’époque.



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