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samedi 24 janvier 2015

n°130
Le Centre Georges-Pompidou (Beaubourg) (1977)
Renzo Piano et Richard Rogers



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kART d'identité

Oeuvre : Le Centre Georges-Pompidou (Beaubourg)
Artiste : Renzo Piano  et Richard Rogers 
Année : 1977
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Art contemporain
Lieu : Paris


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Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France n'a construit aucun bâtiment représentatif de l'architecture contemporaine. De plus, il n’existe aucun musée d’expositions d’arts contemporain.

Le président de la République d'alors, Georges Pompidou, décide alors de créer un lieu qui apporte une solution à ces problèmes tout en ouvrant l'art contemporain à un plus large public. Il choisit un emplacement, cœur de Paris, entre le quartier du Marais, l’île de la Cité et le quartier des Halles. On appelle cet emplacement le plateau Beaubourg.

« Je voudrai passionnément que Paris possède un centre culturel (…) qui soit à la fois un musée et un centre de création, où les arts plastiques voisineraient avec la musique, le cinéma, les livres, la recherche audio-visuelle, etc. Le musée ne peut être que d’art moderne, puisque nous avons le Louvre. La création, évidemment, serait moderne et évoluerait sans cesse. La bibliothèque attirerait des milliers de lecteurs qui du même coup seraient mis en contact avec les arts. »

C’est en ces termes que Georges Pompidou décrit le projet, lancé dès 1969, de ce qui deviendra le Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou (CNAC), que l’on appelle plus communément « Centre Pompidou » ou « Beaubourg » .

Un grand concours international d'architecture est organisé en 1971. 681 équipes d’architectes originaires du monde entier y participent et envoient leurs projets. Toutes les formes de bâtiment sont envisagées, des plus classiques aux plus originales. Les projets sont soumis à un jury qui devra tout examiner avant de désigner l’équipe à laquelle la construction de cet important bâtiment sera confiée.

Le jury désigne comme gagnante l'équipe de deux jeunes architectes : Renzo Piano et Richard Rogers (projet n°493). Ils ont une trentaine d’années et ont encore peu construit. Le choix du jury surprend, jusqu'aux gagnants eux-mêmes.
L’architecture du projet de Piano et Rogers semble très provocatrice, surtout pour le cœur de Paris.

La particularité du centre Pompidou est que l’espace est complètement transformable. Le bâtiment est conçu comme un empilement de grands plateaux libres, dont les cloisonnements pourront être organisés selon les besoins et évoluer dans le temps. Les architectes veulent  créer un lieu vivant pour l'art contemporain et la culture. Devant le bâtiment,  les deux architectes conçoivent une grande place :  « la piazza ».

Pour créer ces grands plateaux libres, toute la structure du bâtiment est à l'extérieur, ainsi que tout ce qui le fait fonctionner : les circulations et les tuyaux. Comme tout le « squelette » du bâtiment est à l’extérieur, on gagne de l’espace à l’intérieur. Les architectes voulaient que tout soit montré, que rien ne devait être caché.

La couleur des tuyaux indique leurs fonctions :
- les tuyaux bleus sont pour l’air
- les tuyaux verts ont pour l’eau
- les tuyaux jaunes sont pour l’électricité.
- les tuyaux rouges sont pour la circulation

Il fallut six ans pour construire ce projet ambitieux. Le bâtiment fait de béton, de métal et de verre, est donc constitué à partir de la piazza comme un empilement de 6 plateaux libres portés par 14 portiques de béton et d’acier. Cela représente 7 niveaux de 7500m², sous-sols compris.

Les façades sont de grandes parois de verre, offrant la transparence. Partout dans le centre, le visiteur a une vue vers l’extérieur. Un long escalier mécanique « la chenille » dessert chaque niveau de la façade pour chaque étage.

Dès sa construction, le centre Pompidou  a été très mal reçu par la population. Il sera surnommé « Notre-Dame de la Tuyauterie », « le Pompidolium », « hangar de l’art », « usine à gaz », « raffinerie de pétrole », « fourre-tout culturel » ou « verrue d’avant-garde»…
Il a mis du temps à s’imposer comme un des premiers monuments de Paris, par sa fréquentation. Il fait désormais partie du paysage, aussi bien urbain que culturel.



C’est un bâtiment qui par l’originalité de sa construction reste encore très moderne aujourd’hui. Il est très présent dans la ville, visible depuis la piazza, mais aussi de différents points de Paris, du haut de ses 42 mètres. 
Aujourd’hui encore, le centre Georges-Pompidou est une institution culturelle qui présente les créations modernes (1920-1940) et contemporaines dans les domaines des arts plastiques, des livres, du design, de la musique et du cinéma. Il accueille plus de cinq millions de visiteurs par an.



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