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samedi 17 août 2019

n°294
Statue Nkisi Nkondi (env 1885)



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kART d'identité

Œuvre : Statue Nkisi Nkondi
Artiste : inconnu
Année : environ 1885
Technique :  Sculpture en bois, clous en fer, clous en cuivre, verre, textile, fibres végétales, pigments, résine, matières organiques.
Epoque : Contemporaine
Mouvement : Art africain traditionnel sub-saharien
Lieu :Musée du Quai Branly (Paris)

En savoir +
Cette statuette a été sculptée par le peuple Kongo (ou Bakongo), un groupe d’ethnies qui vit dans l’Afrique centrale, en République du Congo et en Angola, depuis le XIIème siècle.

Les Kongo ont de nombreuses croyances religieuses. Chaque groupe avait son sorcier, le nganga se chargeait des rituels sacrés en utilisant un fétiche à clous que l’on nomme Nkisi Nkondi («statuette sacrée » en kikongo, la langue Kongo).

Cette statuette en bois avait donc un rôle très important dans la communauté Kongo. Elle était aussi destinée à aider les chefs à faire respecter la loi. Dès qu’une décision était prise, on clouait un clou ou un objet en métal sur la statue. Chaque clou qui compose la statue évoque donc un litige, un divorce, une dispute, un conflit entre deux communautés…..
Les individus craignaient la statuette et redoutaient les conséquences de leur comportement. Grâce à elle, le chef s’assurait  ainsi que les accords et les décisions étaient respectées par tout le monde. Le nombre impressionnant de clous et de lames de fer qui composent la statuette attestent des accords conclus et renforcent sa force mystique.

Pour que la statuette soit autant vénérée que crainte, son apparence est terrifiante et représente la force qu’elle détient. Armée d’une lance, elle est en position de combat, la pose telema lwinbanganga, une attitude sacrée et noble considérée comme l’autorité absolue. Son visage exprime l’agressivité renforcée par ses dents taillées, recouvertes de kaolin (argile blanc),  entre lesquelles un morceau de tissu est passé. De plus, un masque peint à l’ocre rouge met en valeur le regard vitreux de la statue. Deux lignes de kaolin traversent les yeux verticalement et symbolisent  les larmes versées par les futures victimes du nkondi.
Les Kongo fabriquaient même d’autres statues qu’ils disposaient aux frontières de leurs territoires pour éloigner les ennemis et protéger leur communauté.

En plus du petit sac magique qu’elle porte à sa main droite, on attribuait à la statue des pouvoirs supplémentaires. Pour cela, le nganga dispose sur son ventre d’un réceptacle abdominal de forme quadrangulaire dans lequel le nganga y déposait des plantes, des petits objets ou autres substances ….des matières organiques diverses que l’on appelaient le « bilongo ». Le bilongo était censé activer magiquement l'objet. Il est aujourd’hui vide : les substances magiques ont été retirées afin que les objets donnés aux collectionneurs soient « inactifs ».
On ne sait jamais ... !


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