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lundi 12 août 2019

n°289
La Conversation sacrée (1472)
Piero della Francesca



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Œuvre :  La Conversation sacrée (Conversation sacrée avec la Vierge à l'Enfant, six saints, quatre anges et le donateur Federico da Montefeltro)
Artiste : Piero della Francesca 
Année : 1472
Technique : Huile sur bois
Epoque : Moyen Âge
Mouvement : Renaissance
Lieu : Pinacothèque de Brera, Milan (Italie)


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Cette œuvre de l’italien  Piero della Francesca a été réalisée pour l’église San Donato degli Osservanti à Urbino, au nord de Florence en Italie. C’est  Frédéric III de Montefeltro, le duc d’Urbino lui-même, qui commanda l’œuvre. Il avait été sans doute satisfait du portrait que Francesca avait réalisé de lui peu de temps auparavant.
Le tableau ne resta que quelques années dans cette église, jusqu’à la mort du duc. Il sera ensuite installée dans le mausolée de l’église San Bernardino.

Destinée à une église, il s’agit bien sûr une œuvre religieuse comme on en faisait beaucoup à l’époque. Elle représente un sujet classique : une Vierge à l’enfant, un thème très récurrent dans la peinture qui renvoie à un épisode fondamental de la Bible : la Naissance du Christ et à la maternité de la Vierge Marie.

De nombreux symboles rappellent ce thème de la naissance. Un œuf d’autruche, symbole de la naissance, pend même au plafond vers le nombril du nouveau-né. Il est accroché à une coquille Saint Jacques, symbole de la fécondité. L’enfant porte autour du cou un pendentif en corail qui rappelle le rouge du sang , symbole de la vie,  de la mort et de sa future résurrection.

La Vierge, au centre du tableau, est dans une position d’adoration, les mains jointes dans la prière vers l’Enfant Jésus endormi sur ses genoux. Dans cette œuvre, elle  trône en majesté. Le trône repose d’ailleurs sur un précieux tapis d’Anatolie, une région lointaine de l'Asie, objet rare et précieux.

La Vierge est entourée de onze personnages dont quatre anges (féminins) qui l’entourent.
Le duc de Montefeltro lui-même, apparaît armé et agenouillé. Il a retiré son heaume cabossé en signe de respect pour les figures célestes qu'il a devant lui. C’est le profil gauche du duc qui est représenté car son profil droit est marqué par des cicatrices, souvenirs d’un douloureux tournoi de combat. Perfectionniste, le peintre a même peint les reflets métalliques de la lumière sur son armure. sur laquelle on devine une fenêtre de l’église.

Les autres personnages masculins sont six saints :
Saint Jean Baptiste , barbu, portant un bâton et vêtu d’une peau de chameau et le bâton. Sa présence rend hommage à Battista Sforza l’épouse décédée du duc.
Saint Bernardin de Sienne, à l'arrière-plan, qui était un ami du duc.
Saint Jérôme, à gauche de la Vierge, avec le vêtement en lambeaux de l'ermite et la pierre pour lui frapper la poitrine.
Saint François d'Assise , qui montre ses stigmates.
Saint Pierre de Vérone, martyre avec la coupure sur la tête;
Saint Jean l'Evangéliste , avec le livre et le manteau typiquement rose.

La scène se déroule devant une abside monumentale d’une église, c’est-à-dire la structure circulaire qui se trouve au bas de l'église. Elle rappelle la position en arc de cercle des personnages, une position inhabituelle et innovante pour l’époque, qui met en valeur la Vierge et l'enfant au centre.

Bien que 1472 soit pour beaucoup d’historiens à la fin du Moyen Âge, ce tableau, par son style et ses innovations, nous montre qu’en Italie, on vit déjà une tout autre époque artistique : la Renaissance.



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