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mardi 6 août 2019

n°283
Le groupe du Laocoon (40 av JC)
Agésandros, Polydoros & Athénodoros



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Œuvre : Le groupe du Laocoon
Artiste : Agésandros, Polydoros et Athénodoros 
Année : 40 av JC
Technique :  Sculpture sur marbre
Epoque : Antiquité
Mouvement : Art grec hellénistique
Lieu : Musée Pio-Clementino (Vatican)

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Découverte en pleine Renaissance, à l’époque où on se prenait de passion pour les statues antiques, le groupe du Laocoon est aujourd’hui l’une des statues les plus célèbres.

Le 14 janvier 1506, on découvre cette immense sculpture à l’emplacement de l’ancien palais impérial de Néron, situé sur l'Esquilin, l’une des sept collines de Rome, tout près du Colisée. A l’origine, la statue proviendrait de l’Autel de Zeus de Pergame qui avait été édifié 150 ans avant elle.
Dès sa découverte, le pape Jules II l’achète et la place dans la cour de  l'Octogone du palais du Belvédère, au Vatican où il se trouve toujours.

Très rapidement, l’architecte  Giuliano da Sangallo fait le lien avec une statue qui est évoquée dans un manuscrit de Pline l’Ancien : «Le Laocoon qui se trouve dans la demeure de l'empereur Titus, qu'il faut préférer à toute la peinture et toute la sculpture. D'un seul bloc de pierre, les grands artistes Agésandros, Polydoros et Athénodoros de Rhodes réalisèrent Laocoon, ses fils et des nœuds de serpents magnifiques, grâce à l'accord de leur idée. » 

La statue  illustre un incident de la Guerre de Troie, célèbre épisode de la mythologie grecque. Le personnage central est Laocoon prêtre de Poséidon, dieu de la mer, à Troie. Des guerriers grecs ennemis ont offert aux Troyens, un grand cheval de bois harnaché d’or. Ce cadeau serait une offrande à Poséidon pour garantir à la flotte grecque un bon retour. Laocoon met en garde  ses compatriotes disant qu’il a peur  des grecs même lorsqu'ils apportent des présents. Il a raison de se méfier car des guerriers se sont cachés à l’intérieur du cheval. Il s’agit d’une ruse d’Ulysse pour pénétrer la ville de Troie. Laocoon lance son javelot sur le cheval mais personne ne remarque qu’il sonne creux. Tout à coup, deux serpents venus de l’île de Ténédos tuent Laocoon et ses deux fils, Éthron et Mélanthos.
Les Troyens pensent que leur mort est le signe qu’ils avaient torts, qu’ils ont été punis par Poséidon, pour avoir blessé l’offrande qui lui était destiné. Les Troyens feront entrer le cheval dans l’enceinte de la ville. Le sort en est jeté : la ville sera prise.

Laocoon avec son bras déplié
A sa découverte, la statue en marbre blanc, sculptée dans un seul bloc de marbre, est incomplète. En 1523, un élève de Michel-Ange, Montorsoli, complète le groupe en comblant ce qu’il manque, notamment le bras de Laocoon, qu’il réalise étiré en diagonale. Presque 400 ans plus tard, en 1905, l’archéologue Ludwig Pollak retrouve le bras qui était en fait plié. Le membre sera replacé sur la statue en 1957.

La découverte du groupe retentit dans toute l’Europe. Tout le monde se passionne pour ce Laocoon, si bien que le roi François Ier fera plusieurs propositions au pape en 1515, pour racheter l’œuvre, en vain. Il enverra le sculpteur Le Primatice à Rome pour prendre des moulages de l’œuvre afin de se faire réaliser une copie.

Les trois sculpteurs ont sculpté l’anatomie et la musculature des personnages avec un grand sens du détail, un grand perfectionnisme et beaucoup de réalisme. La pose et l’expression du visage des personnages à l’agonie sont très dramatiques et puissantes. Les yeux de Laocoon sont exorbités par la peur et le désespoir, et ses muscles sont tendus tentant de se débarrasser du serpent.
Le succès de l’œuvre vient donc en partie de la maîtrise parfaite de son exécution. Elle est aujourd'hui admirée par des milliers de visiteurs, passage incontournable pour les touristes du Vatican.




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