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dimanche 4 août 2019

n°281
Le chanteur de Jazz (1927)
Alan Crosland



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Œuvre  : Le chanteur de Jazz (The Jazz Singer)
Artiste : Alan Crosland  
Année : 1927
Durée : 1h36
Genre : Comédie dramatique / Film musical
Technique : Film noir et blanc, quelques scènes chantées et parlées, fond musical, 1,37:1
Epoque : Contemporaine



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En 1927, le cinéma est très populaire, notamment aux Etats Unis. Les acteurs burlesques comme Charlie Chaplin ou Buster Keaton doivent être très expressifs dans leurs gestes et sur leurs visages car les films sont muets et en noir et blanc. Pour la musique, un orchestre jouait directement dans la salle de cinéma, de façon synchronisée avec le film.

Cependant, Le chanteur de jazz, d’Alan Crosland va proposer une innovation, qui va bouleverser l’histoire du cinéma.

The Jazz Singer, titre original de ce film musical, est tiré d’une pièce de théâtre de Samson Raphaelson, lui-même scénariste du film.
Affiche du film
Il raconte l’histoire de Jakie Rabinowitz, un jeune juif chassé de chez lui par son père lorsque celui-ci découvre qu’il chante du jazz dans les bars alors qu’il était destiné à chanter des chants juifs. Dix ans plus tard, Jakie est chanteur de jazz dans un night-club et se fait appeler Jack Robin. Il est remarqué par l’actrice Mary Dale, qui se propose de l'aider à faire carrière sous les traits d’un homme noir.

La musique étant au cœur du film, la société Warner Bros qui produisait le film, avait l’ambition de trouver une solution pour qu’on puisse entendre chanter l’acteur. A l’ère du film muet, c’était une grande première. Il était en effet techniquement impossible à cette époque d’enregistrer le son d’un film et de le projeter dans les salles de cinéma.

Les ingénieurs de Western Electric vont alors utiliser un Vitaphone, une nouvelle technologie qui vient juste d'être utilisée pour la première fois que un petit court-métrage "The Voice of the Screen".
Une fois le film réalisé, on réenregistrait des séquences sonores du film de plusieurs minutes sur un disque vinyle. C’est la naissance du doublage. Puis on couplait un phonographe (qui permettait d’écouter le disque) avec un appareil de projection (qui permettait de voir le film). Les deux appareils étaient équipés de moteurs électriques synchrones qui entraînent les deux machines à la même vitesse et au bon moment, pendant la projection.

Voici quelques démonstrations (en anglais) de l'utilisation du Vitaphone réalisées pour le court-métrage "The Voice of the Screen" :

La durée d’un disque ne dépassant pas 10 minutes, il était toutefois impossible de sonoriser tout le film. Dans Le chanteur de Jazz, l’acteur Aj Jolson qui joue Jakie, le personnage principal, chante cinq chansons et entonne quelques thèmes religieux. On entend également un monologue de l’acteur et la fameuse phrase  « Attendez un peu, vous n'avez encore rien entendu » (Wait a minute, wait a minute. You ain't heard nothin' yet!) , qui est aujourd’hui l’une des répliques de film les plus connues. Le reste du film est encore muet l’histoire y est encore racontée de manière classique, à l’aide d'intertitres et de cartons.

Deux extraits sonores du film :

Lors des premières projections du film, les spectateurs n’en revenaient pas. Cette technologie leur a permis d’entendre pour la première fois la voix des acteurs  et fait de ce film musical le premier film (long-métrage) sonore de l’histoire.

Le film aura un immense succès tout comme le procédé du Vitaphone qui sera utilisé sur près de 2000 films, avant que le cinéma parlant soir inventé quelques mois plus tard.



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