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vendredi 2 août 2019

n°279
Saint Jean dans le désert (1445)
Domenico Veneziano



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Œuvre : Saint Jean dans le désert
Artiste : Domenico Veneziano  
Année : 1445
Technique : Tempera sur bois
Epoque : Moyen Âge
Mouvement : Pré-Renaissance
Lieu : National Gallery of Art (Washington)


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En plus d’être l'une des œuvres majeures du peintre italien Domenico Veneziano, ce Saint Jean dans le désert est à lui seul une vraie révolution artistique.
Comme cinq de ses tableaux, cette toile a été réalisée en 1445, pour l'église de Santa Lucia dei Magnoli, à Florence. Le tableau est un retable, c’est-à-dire un grand panneau décoré que l’on plaçait derrière l’autel d’une église. Il a donc décoré l’église de longues années, jusqu’au début du XIXème siècle où on retrouve sa trace chez Bernard Berenson, un collectionneur d’art américain.

Comme très souvent au Moyen Âge, la toile est religieuse. Elle illustre un passage de la vie de Saint Jean Baptiste lorsque celui-ci, dans le désert, abandonne ses riches vêtements contre un manteau rugueux fabriqué de peaux de bête et de poils de chameaux. La décision de Jean d'abandonner le luxe au profit d'une vie de piété symbolise le passage d’une publique à une existence d’ascète, c’est-à-dire une vie très austère dévouée à une pratique religieuse très importante.

En 1445, nous sommes à la fin du Moyen Age mais aussi les prémices de la Renaissance italienne. On peut d’ailleurs observer les deux styles dans ce tableau. Plutôt que de représenter Saint Jean sous les traits d’un vieil homme barbu et pauvre comme on le voit dans de nombreux tableaux médiévaux, Veneziano montre au contraire un homme plutôt jeune, musclé, ressemblant à une statue grecque antique, un style très influencé par la Renaissance. Paradoxalement, l’homme évolue dans un paysage de montagnes peu réaliste typique de la fin du Moyen Âge.

Mais la grande innovation de ce tableau concerne les couleurs. La plupart des peintures médiévales sont plutôt sombres et peintes avec les mêmes couleurs : des rouges, des bruns, des jaunes, des dorures, du noir. Ici, c’est tout le contraire, Veneziano utilise des couleurs claires et vives, des bleus et des blancs qui donnent une grande lumière au  tableau. Il n’hésite pas à peindre de grands espaces simples comme le ciel bleu, sans détails ni fioritures.

Il fut également l’un des tout premiers peintres à ajouter de l’huile dans sa peinture pour faire ressortir les couleurs.
Une légende racontait même que Veneziano aurait communiqué à Andrea del Castagno, un autre peintre italien,  le secret de la peinture à l’huile. Ce dernier, poussé par une horrible jalousie, l'aurait assassiné. Bien que cette légende soit fausse, elle montre à quel point cette innovation fut importante à l’époque.


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