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mardi 14 octobre 2014

n°064
La Nativité (1425)
Robert Campin



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Oeuvre : La Nativité
Artiste : Robert Campin  
Année : 1425
Technique : Huile sur panneau
Epoque : Moyen-Âge
Mouvement : Gothique international
Lieu : Musée des Beaux-Arts (Dijon)


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Nous sommes en plein Moyen Âge, l’époque où la peinture sert à représenter des scènes de la Bible. Robert Campin, un peintre flamand, réalisa ce tableau suite à une commande qu’il reçut du duc de Bourgogne.
Si ce tableau est une œuvre religieuse typique de l’époque médiévale, il est cependant très novateur. La Nativité est en effet, considérée comme un tournant artistique : un des tout premiers paysages réalistes de l’histoire de la peinture.
Les peintres de l'époque utilisent la peinture à l'huile et leur style est caractérisé par la rigueur, la minutie et l'attention portée aux détails dans la reproduction des objets et des paysages.

Le thème de ce tableau est la Nativité de Jésus, l'épisode biblique qui raconte la naissance de Jésus.
L'histoire explique comment Marie et Joseph se rendaient à Bethléem pour y faire recenser leur futur enfant. Mais Marie commença à accoucher sur le chemin. Incapables de trouver un logement, ils s'installent dans une étable. Après sa naissance, l'Enfant Jésus enveloppé dans ses langes, est placé dans une auge destinée au bétail. Les anges présents vont ensuite diffuser la nouvelle.

Dans ce tableau, la crèche est une construction non seulement modeste, mais qui tombe en ruine, et dont les murs brisés laissent voir le bœuf et l'âne qui tournent le dos à la scène. Sur le toit de paille, se tiennent trois anges, et un quatrième est devant la crèche comme suspendu au-dessus de la scène principale tenant un message pour les accoucheuses Zelemi et Salomé.
L’Enfant Jésus est couché à même le sol aux pieds de Marie, et son corps est entouré d'un nimbe .( un cercle  de lumière qui entoure les personnages sacrés comme les saints).

La crèche respecte la perspective cavalière. L’ouverture carrée dans laquelle se pressent les trois bergers donne l’effet d’un tableau dans le tableau. Ces procédés très innovants devaient procurer au spectateur de l’époque une étonnante impression de profondeur.

Le point de vue du spectateur est en hauteur. Au-dessus de la crèche, nous apercevons alors tout un paysage composé de montagnes, d'un village, de chemins, et de la mer.

La ville au fond est  Bethléem, modernisée sous forme d’une ville flamande, avec citadelle et cathédrale. Les bâtiments qui sont à l’extérieur de la ville sont des auberges
Le tableau regorge de voyageurs à cheval. On peut imaginer leurs déplacements :
- Certains sont arrivés par le col, et sont passés devant la première auberge.  Ensuite, ils ont pu entrer en ville par la porte fortifiée en brique et en sont ressortis par la porte fortifiée de droite, comme le cavalier que l’on voit sur le pont-levis.


- D'autres ont contourné la ville par le chemin à l’extérieur des fossés, à la recherche d’une auberge bon marché dans les faubourgs. Celle de la route du fond était pleine : ils se sont donc engagés  sur le chemin de droite et ont abouti à la crèche.

En haut à gauche du tableau, d'étranges montagnes se dressent devant le soleil levant
Penchons la tête vers la droite : derrière le soleil, nous voyons clairement que les rochers dessinent le profil d’un monstre au nez pointu et aux oreilles d’âne (son œil fermé est figuré par un arbre).
Penchons la tête dans l’autre sens : un autre profil apparaît, celui d’un homme à la barbe pointue, coiffé d’un turban, en train d’avaler le soleil  (son œil fermé est également figuré par un arbre).

Robert Campin a étonné beaucoup de monde avec cette toile en raison de l’utilisation de la perspective (l’effet « 3D») un procédé nouveau à cette époque ; mais aussi par la multitude de petits détails minuscules. Par exemple, l’artiste a été jusqu’à peindre les petites veines et les creux du bois qui compose la crèche !



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